| implant chirurgie guidée 52 Le magazine 1 2016 gestes précis éviteront au clinicien de commettre des erreurs cruciales. En outre, les procédures peuvent être simplifiées si l’os disponible est limité, et l’anato- mie peut être maximisée par une pose de l’implant conservatrice et précise, à travers un guide. Limitations La chirurgie guidée est une discipline qui exige une solide expérience.24 Le clinicien doit apprendre àpratiquerlachirurgieguidéeenplusdesesconnais- sances des concepts d’implantologie et ses aptitudes chirurgicales. Leslimitationspeuventvenirdusystèmelui-même. Dans certains systèmes, la distance entre la plate- forme de l’implant et le gabarit de guidage est fixe. Si l’implant est positionné trop profondément, le ga- barit s’enfonce dans l’espace interne, ce qui empêche le guide de prendre appui. La présence de structures métalliquesdanslacavitébuccale,tellesquedescou- ronnes,peutproduiredesartefactsradiologiques,25 ce qui peut non seulement provoquer une déformation des images, mais aussi entraver la lecture de l’anato- mie par le logiciel et le traitement des données Dicom relatives au guide et au wax-up . Le wax-up doit aussi être précis. Un diagnostic complet, assorti d’un plan prothétique viable, limite le besoin d’improviser ou de corriger les erreurs liées àunemauvaiseplanification.Unefoislewax-upinté- gré dans le système, le positionnement de l’implant virtuel doit tenir compte de l’os disponible et/ou des tissusmous,del’existenceounond’unemodification de l’anatomie clinique. Entre les complications plus fréquentessetrouvelamanquedestabilitéprimaire.26 Àtitred'exemple,s’ilyafrictionpendantleplacement de l'implant à travers le manchon, des valeurs élevées de couple peuvent être strictement liées à la friction entre le transporteur de l'implant et le manchon, plu- tôt qu’entre l'implant et l'os. Principales complications chirurgicales Lesdéviationsentreleplaninitialvirtueletlaposition finale des implants ont été évalués dans une revue de la littérature récente.26 Les différences au niveau du point d’entrée de l’implant dans l’os variaient de 0.91 mm à 1.35 mm (moyenne 1.13 mm, DS 0.31), au niveau de l’apex, ces différences variaient de 1.13 mm et 1.79 mm (moyenne1.46mm,DS0.46),etlesdifférencesentermes d’angulation de 2.60° à 6.53° (moyenne 4.56°, DS 2.77). Principales complications postopératoires Les taux de survie des implants posés par chirurgie guidée sont comparables à ceux des implants posés parméthodetraditionnelle(tauxd’échecde2.53pour cent) après un minimum d’un an. L’inflammation des tissus mous (mucosite péri-implantaire) est la com- plication biologique principale. Une péri-implantite était présente dans 13.7 pour cent des cas.27, 28 Complications prothétiques Letauxdesurvieprothétiqueétaitde83.9à100pour cent après un minimum d’un an.26 La complication la plus fréquente était la fracture de la prothèse.28, 29 Conclusions Lesavancesenmédecinedentairevisentàaugmen- ter la prédictibilité des traitements et servent aussi à améliorer la qualité de vie des patients. L’avénement des nouvelles technologies nous permet d’optimiser les données du patient ayant pour objectif de trouver le plan initial idéal pour les meilleurs résultats. Les systèmes de chirurgie guidée nous permettent de faire une planification compréhensive du traitement implantaire en intégrant restauration et chirurgie. Malgré une courbe d’apprentissage importante, ces systèmes nous permettent d’augmenter la précision du placement des implants, de réduire le temps opératoire,etdediminuerl’incomfortpourlepatient. Cependant, nous devons bien connaître les détails de cettephilosophiedetraitement,pourpouvoirdonner les meilleurs résultats possibles aux patients. _ Note de la rédaction : une liste complète des références est disponibleauprèsdel'éditeur. info Dr Jose Manuel Reuss, a fait ses études de médecine dentaire à l’université Complutense de Madrid. Il a obtenu un diplôme de troisième cycle en implantologie à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA). Il est titulaire d’une bourse de recherche accordée par l’académie américaine de dentisterie implantaire (AAID – American Academy of Implant Dentistry). Il est professeur associé à l’université Complutense de Madrid et à l’université San Pablo CEU de Madrid. Il mène sa recherche dans les domaines de l’implantologie, de la chirurgie guidée et de la préservation des tissus péri-implantaires mous et durs. Il est membre de l’académie américaine d’ostéo-intégration (AO – Academy of Osseointegration), de l’académie européenne de dentisterie esthétique (EAED), de l’académie espagnole de prothèse dentaire et d’esthétique (SEPES – Sociedad Española de Prótesis Estomatológica y Estética), et de l’académie espagnole de parodontologie (SEPA – Sociedad Española de Periodoncia). Actuellement, il travaille dans une clinique privée à Madrid. 52 Le magazine 12016