| laser péri-implantites 20 Le magazine 1 2016 Laconduiteàtenirfaceàtoutepéri-implantitedoit être en premier lieu une analyse approfondie de la situation clinique et la mise en évidence des causes pour les corriger (hygiène, prothèse, manque de tissu...) et évaluer, s’il est judicieux de traiter ou de déposer les implants. En effet, certaines situations auront une issue plus favorable en ne traitant pas le problème mais en déposant le travail précédent. Cette option permet alors une reconstruction tissu- laire qui rendra le nouveau traitement plus prévi- sible, sur de meilleurs bases. Cependant, les traitements des péri-implantites « conservateurs » sont nombreux et sont indiqués dansbiendessituations,associésounonàdesrégé- nérations tissulaires. Il s’agit de corriger l’étiologie, d’éliminer les tissus pathologiques et de déconta- miner. Cela se fait généralement par des techniques de curetage (manuels ou ultrasoniques), d’aéro- polissage, de thérapie photodynamique, d’anti- biotiques locaux/généraux.2 Il est souvent bienvenu de partager la réflexion sur les impacts des diffé- rentes options avec le patient, tant sa collaboration est capitale, sans oublier qu’en cas de surcomplica- tion ou changement de traitement, son vécu sera moins négatif. Après avoir souligné que la conduite à tenir face à une péri-implantite n’était pas systématiquement conservatrice,ilestimportantd’insistersurlebesoin derépondreauxdifférentescausespourobtenirune guérison.Iln’existedoncaucunoutilmiraclequiper- mettrait de traiter toutes les péri-implantites. C’est danscecadrethérapeutiquequiinclutuntraitement de la gencive, de l’os, des tissus pathologiques et du titanequelelaserER:YAGprésenteunintérêtmajeur. Bases pour mieux comprendre Unlaserestunrayondephotonsquiprésenteune énergie considérable. Ce faisceau électromagné- tique émis en pulses très brefs, va interagir avec la matièredefaçonprévisibleetdifféremmentdesou- tils traditionnels, répondant plus aux lois physiques de Newton. Ici, la physique quantique nous ouvre la porte d’une efficacité anticipée et paramétrable à l’avance.L’actionestsanscontactdirectetl’intensité dépend des modes d’émission, d’application, et du tissu. Tout comme la lumière du soleil qui irradie la surface de la terre, selon la saison (distance), selon l’heure (angulation) et selon la matière (nature mo- léculaire/teinte), notre faisceau laser va agir plus ou moins intensément au-delà du paramétrage. En va- riant l’intensité (puissance), la fréquence d’émission Fig. 1 : La prévalence des péri-implantites s’accentue et les étiologies sont diverses et souvent combinées. Parmi les thérapeu- tiques existantes, le laser Er:YAG est probablement la moins bien connue et pourtant, elle présente de nombreux intérêts cliniques : élimination du tissu de granulation, des dépôts tartriques et décontamination du titane avec respect des tissus sains et des structures implantaires. Fig. 2 : Aspect initial de la mandibule très résorbée, péri-implantite majeure. Fig. 3 : Sonde parodontale trop courte, poches de plus de 13 mm de profondeur tout autour des implants. Fig. 4 : Le premier centimètre et plus encore n’est que tissu de granulation, d’aspect différencié, inflammatoire, hémorragique ; ce type de site est très délicat à appréhender avec une lame froide. Péri-implantites et laser Er:YAG Auteur: Dr Carole Leconte, France Fig. 1 Fig. 2 Fig. 3 Fig. 4 20 Le magazine 12016