effet photoacoustique roots | 29 Le magazine 1 2016 d’irrigation d’évacuer l’air emprisonné. Une façon possible d'éliminer les bulles initiales est l'utili- sation d'une lime de perméabilité, car les résultats de cette étude9 ont montré que le maintien de la perméabilité apicale dans des canaux larges, mène à minimiser de manière significative la présence de bulles de gaz dans les tiers moyen et cervical. Mais cette étude parle de canaux larges, alors qu’advient-il des canaux étroits ? En faisant des tests sur des dents rendues trans- parentes selon la technique d’Augusto Malentacca, les solutions d’irrigation diffusent très mal vers l’apex. Dès que nous irriguons le canal instrumenté, ilresteenpermanenceunebulled’airdanslarégion apicale.Grâceàlalimedeperméabilitéutiliséeentre chaqueinstrumentmanuelourotatif,nousarrivons à la déplacer, mais il est impossible de l’éliminer.9 Malheureusement,àl’exclusiondequelquesmono- radiculées, nous avons à faire à un système ca- nalaire complexe. Cette anatomie endodontique a été mise en évidence par les planche de W. Hess (1925) avec de l’encre de chine.10 Peters11 montre que « sur les molaires maxillaires, quelle que soit la technique utilisée, plus de 35 pour cent des sur- faces canalaires demeurent non-instrumentées. » Ce problème physique et anatomique, est compli- qué par la colonisation bactérienne de ce réseau canalaire labyrinthique. Dans un premier temps, les bactéries progressent par division plutôt que par déplacement.12 Ce qui signifie que pour arriver à l’apex, leur nombre doit croître. Et ce que nous trouvons à l’apex, ce sont les bactérieslespluspathogènes.13 Ainsi,laconjonction entrel’anatomieendodontiqueetledegrédeconta- mination bactérienne met en évidence qu’il va nous falloir de l’énergie d’irrigation, et pour déstructurer le biofilm bactérien, et pour faire diffuser nos pro- duitsdanslestubulidentinaires.Etpluslesbactéries sont en place depuis longtemps, plus elles sont ré- sistantes grâce à un système de protection : le bio- film bactérien. Car bien évidemment, lorsque nous leurlaissonsdutemps,lesbactériesvonts’organiser en un biofilm. Un biofilm est constitué en volume d’environ 15 pour cent de bactéries et de 85 pour cent de matrice.14 La flore endodontique comprend plus de 500 espèces, et ce biofilm devient 1 000 à 2 000 fois plus résistant aux solutions antisep- tiques.15 Par exemple, la concentration nécessaire d’antibiotique pour tuer les souches bactériennes dans un biofilm est 250 fois plus importante que pour des souches bactériennes à croissance planc- tonique.16 La conclusion de ces études montre que notre problème majeur est le faible contact des solutions d’irrigation contre les parois dentinaires dans la région apicale, le tout corrélé à deux pro- blèmes bactériens majeurs : 1. Lesbactérieslespluspathogènessetrouventdans les derniers millimètres apicaux.13 2. Les bactéries se situent à la fois le long des parois maisaussiàl’intérieurdestubulidentinaires,dans des profondeurs variant de 300 à 1 500 µm.17 Lorsque nous parlons d’énergie transmise aux solutionsd’irrigation,nouspouvonspenseràl’éner- gie délivrée par différents systèmes, dont les lasers. Ilexistedifférentslasers,maisactuellement,unfais- ceau d’études se concentre sur l’utilisation du laser Erbium YAG. En effet, dès 1998, Hirono Takeda a montré qu’en endodontie, le laser le plus efficace estlelaserErbiumYAG,pourl’éliminationdesdébris et de la boue dentinaire.18 Comment pouvons-nous expliquer ces résultats ? Lorsque nous plongeons la fibre dans la solution contenue dans la chambre pulpaire et que nous appuyons sur la pédale de la machine, la « chambre » génèreunesériedephotonsexcitésàunelongueur d’ondeprécise:2940nm.Lesmoléculesontintrin- sèquementdescourbesd’absorption,etilsetrouve quecettelongueurd’ondede2940nmestmaxima- lement absorbée (= pic d’absorption) par l’eau et l’hydroxy apatite. Lorsque les photons excités à 2 940 nm rencontrent une molécule d’eau, cette molécule d’eau va être sublimée. Le laser Erbium YAG marche par l’implosion de la molécule d’eau. Cette sublimation de la matière s’appelle le plasma (Fig. 1). Le plasma correspond au quatrième élément constituantl’univers,les3autresétantleséléments liquides, gazeux et solides. Notre soleil est un Fig. 2 Fig. 3 Le magazine 12016 plus de 500 espèces, et ce biofilm devient 1000 à 2000 fois plus résistant aux solutions antisep- des profondeurs variant de 300 à 1500 µm.17 2940 nm rencontrent une molécule d’eau, cette