| laser Er:YAG et effets photoacoustiques 16 Le magazine 1 2016 Introduction Le laser Er:YAG a été le premier laser médical agrée par la FDA pour les tissus durs et les tissus mous en dentisterie, c’est de loin la longueur d’onde la plus étudiée et qui présente le dossier scientifique le plus intéressant dans notre domaine (Aoki 2015). C’est un outil très polyvalent. Ses effets photoablatifs en font un outil microchirurgical remarquable, mais il est également reconnu pour des propriétés antisep- tiques que l’on doit en grande partie à ses effets pho- toacoustiques (Schwarz 2003) que nous voudrions vous présenter dans cette publication. Dans la majorité des cas qui motivent les consul- tations dans nos cabinets, le contrôle de l’infection est au cœur de la stratégie théra- peutique. C’est particulière- ment le cas en endodontie, en parodontie et dans ce nouveau fléau auquel nous devons faire face : les péri- implantites. Par ses effets photoacoustiques qui éten- dent son champ d’applica- tion, le laser Er:YAG pourrait être un atout majeur dans ce contrôle de l’infection et devenir incontournable dans les programmes de préven- tion. Fondamentaux Bases fondamentales des applications cliniques du laser Er:YAG en odontologie Le principe thérapeutique du laser est basé sur l’absorption de l’énergie émise par le fais- ceauirradiantlestissus.LelaserEr:YAGémetde l’énergie caractérisée par une longueur d’onde de2940nm.Cettelongueuràlapropriétéfon- damentale d’être massivement absorbée par l’eau. Notre corps étant constitué en grande majorité d’eau, en application médicale, l’irradiation laser Er:YAG est donc très absorbée et rapidement at- ténuée(Ando1996,Aoki1994).Elleneproduitquedes effets de surfaces, sans effets thermiques collatéraux majeurs, comparés aux autres longueurs d’onde laser utilisées dans le domaine médical. L’effet est maximal à bas niveau d’énergie sur le tissu ciblé (Dobson 1992, Aoki 2015, Ando 1996, Mehi 1999), la couche ther- miqueestinférieureà50microns.Ainsi,lelaserEr:YAG est particulièrement adapté à la dentisterie, discipline médicale unique par le fait que l’on y opère des tissus de charge hydrique très différentes dans des espaces trèsrestreints.Lapocheparodontaleestl’archétypede cette particularité. Dans un espace de quelques milli- mètres,onyrencontrelestissuslesplusdursdel’orga- nisme comme l’émail ou la dentine (charge hydrique faible), et les tissus les plus mous, comme l’épithélium ou les tissus inflammatoires (charge hydrique forte). Dans ce milieu, le laser permet d’avoir des effets sé- lectifs en fonction de la charge hydrique de chaque tissu ciblé, dans un périmètre très restreint et surtout sans effets thermiques. Il permet d’opérer de manière mini-invasive. La production des effets photoacoustiques L’impact du faisceau laser absorbé sur les tissus hydratés provoque une véritable vaporisation cellu- laire, par une série d’explosions des molécules d’eau (Aoki 2004, 2001). Ces explosions à l’origine de l’effet micro-ablatif, génèrent également des ondes de choc, c’est l’effet photoacoustique (Flotte 1992). À l’image Fig. 1 : Micro-ablation micrométrique en fonction de la charge hydrique du tissu ciblé. Fig. 2 : Illustration de l’effet photoacoustique du laser Er:YAG : conférence du Dr David Guex (endodontiste France). Dr Fabrice Baudot Le laser Er:YAG et ses effets photoacoustiques : le contrôle de l’infection maximal Auteur: Dr Fabrice Baudot, France Fig. 1 Fig. 2 16 Le magazine 12016