I CAD/CAM _ impression 3D _Introduction Les exploits réalisés grâce à l’impression 3D sont sans cesse relatés dans les médias. Alors que cette technique de fabrication développée par Chuck Hull (fondateur de « 3D system ») existait déjà en 1988, c’est aujourd’hui qu’elle se retrouve sur le devant de la scène. Probablement parce que les réalisations permises par cette technologie touchent désormais de multiples domaines d’ap- plication. La finalité n’est plus seulement le prototypage rapide mais la fabrication directe de pièces bien fonctionnelles.Celavadusimplejouetàl’impres- sion de tissus vivants, en passant par l’impression de nourriture ou encore de vêtements sur mesure (Fig. 2). Des tests concluants ont aussi apportés la preuve qu’il était possible d’imprimer des maisons de plusieurs centaines de mètres carrés (Fig. 1). Outre les évolutions apportées aux différentes machines-outils au cours de ces dernières dé- cennies, c’est en majeure partie aux matériaux proposés et à leurs propriétés mécaniques, chi- miques ou encore leur biocompatibilité, que l’impression 3D doit son succès retentissant. Le domaine de l’art dentaire est aussi touché par cette innovation, et l’adoption de l’impression 3D est la suite logique de l’intégration préalable de la numérisation et de la conception assistée par ordinateur, à la chaîne de production de nos prothèses. _Technologies L’impression3Dfaitpartiedesprocédésdefabri- cation additive, à différencier de la technique sous- tractivedontfaitpartiel’usinage.Lesusineusessont encore les machines-outils les plus utilisées pour la fabrication d’éléments prothétiques, et les plus capables de faire face aux contraintes de précision et de résistance. Mais actuellement quelques systèmes d’impres- sion 3D permettent également d’atteindre ces ob- jectifs.Beaucoupd’imprimantesoffrentundegréde précision de l’ordre de quelques microns. N’importe quel modèle d’arcade dentaire peut être réalisé de la sorte. Les technologies les plus répandues sont le MJM (modelage à jets multiples ou le SLA (Stereo Lithographie Apparatus). Ces deux techniques ont encommunl’utilisationdelumièreUVpourlapoly- mérisation, de matière photosensible. Les modèles peuventaussiêtrefabriquésparSLS(SelectiveLaser Sintering). Un rayon laser frappe une couche de poudre de polymère et solidifie localement la sur- face de poudre en l'agglomérant aux couches pré- cédentes par frittage. Ce procédé est également employé pour la fabrication de pièces métalliques. La poudre de polymère est remplacée par une poudre métallique (ex : chrome cobalt). _Domaines d’application Prothèsefixée/Montagedirecteur L’étudepréprothétiqueestsouventessentielleàla bonne conduite de nos traitements, surtout lorsque la position de référence occlusale doit être modifiée. Afin d’évaluer la bonne acceptation par le patient de cette nouvelle position, une phase de temporisation par assemblage de couronnes ou d’overlays provi- soires est à intégrer au plan de traitement. Il est désormais possible de réaliser cette phase d’étude numériquement. Les modifications sont apportées directement sur les modèles numérisés des arcades dentaires, sous forme de « wax-up numérique ». Si l’isomoulage indirect est retenu pour transférer en bouche ce projet prothétique, la matérialisation des modèles modifiés se fera grâce à l’impression 3D. Fig. 1_Le « contour grafting » est une technique de fabrication additive qui permet d’imprimer n’importe quelle architecture. Des têtes d’impression sont montées sur un portique motorisé géant. Fig. 2_Dita Von Teese portant une robe dessinée par les créateurs Michael Schmidt et Francis Bitonti et fabriquée par l'entreprise Shapeways. 38 I Le magazine 3_2015 Impression 3D : la nouvelle mode en chirurgie dentaire ? Auteur _ Dr Maxime Jaisson, France Fig. 1 Fig. 2