I roots _ dens in dente _Introduction La prise en charge endodontique d’une dent pré- sentantuneanomaliedeformationembryologiqueest perturbantepourlechirurgien-dentiste.Lararetéetla complexité impliquent une approche au cas par cas, grâce à des connaissances anatomiques et embryo- logiques indispensables à la réalisation d’un bon dia- gnostic dans un premier temps, puis d’une gestion opératoireadaptéedansunsecond. Nous proposons dans la présentation de ce cas clinique, le traitement d’une dent présentant une invagination, aussi appelée dens in dente. La parti- cularité de cette situation réside dans le fait que les deux entités ont des structures particulièrement bien discernables, permettant notamment de comprendre l’étiologie de la pathologie qui a conduit la patiente àconsulter. _Rappels anatomiques La densindente ou densinvaginatus est une anomalie de développement embryon- naire de l’organe dentaire, causée par une invagination de l’émail au sein de la papille dentaire avant minéralisation. Elle demeure rare et intéresse surtout les incisives et ca- nines maxillaires. Sa prévalence rapportée par les études est de 1,3 %,1 2,95 %2 voire 6,8 % ;3 l’incisive latérale maxillaire est con- cernéedanslamajoritédescas.Oehlersena fait une classification dès 1957 :4 classifica- tionquiportedorénavantsonnom.LetypeI sedécritcommeuneinvaginationdel’émail restant localisée dans la couronne dentaire (cas le plus fréquent).1 Dans le type II, l’invagination descend sous le niveau amélo-cémentaire (entraînant unecommunicationentreletissupulpaireetl’environ- nement oral). Dans le type III, cette invagination com- munique directement avec les tissus parodontaux, soit auniveaulatéral(IIIa),soitauniveauapical(IIIb). _Présentation du cas clinique La patiente, âgée de 37 ans et en bon état de santé générale, consulte aux urgences dentaires suite à des épisodes douloureux, de type allodynie mécanique, présents depuis 2–3 ans sur la dent 23. Un traitement antalgique et antibiotique lui est alors prescrit. Lors de la consultation endodontique, quelques semaines plus tard, la patiente ne souffre plus. L’examen clinique ne révèle pas d’anomalies parodontales. Les tests de per- cussionetdepalpationsontnormaux,etladentrépond positivement au test de sensibilité au froid. Les mêmes Fig. 1_La dent 23 présente une dyschromie et un découvrement radiculaire. Sa pointe cuspidienne est obturée par une restauration composite. Fig. 2_Radiographie rétroalvéolaire préopératoire. Figs. 3–6_Coupes Cone Beam – CT permettant d’apprécier la position de la dens in dente et sa nature structurelle par rapport aux tissus dentaires de la dent hôte. 14 I Le magazine 3_2015 Cas clinique : stratégie thérapeutique d’une dens in dente Auteur _ Dr Julien Thomas & Dr Stéphane Simon, France Fig. 1 Fig. 2 Fig. 3 Fig. 4 Fig. 5 Fig. 6 par les études est de 1,3 %,12,95 %2 voire