I roots _ réimplantation intentionnelle réimplantée (Figs. 4–8). Après un an (Fig. 9), trois ans (Fig. 10), quatre ans (Fig. 11) et huit ans (Fig. 12), la patiente est revenue pour une évaluation et la dent a été radiographiée. Les clichésn’ontindiquéaucunsignederésorption etlapatienteétaitasymptomatique. _Discussion Laréimplantationintentionnelle(RI)estune procédure endodontique acceptable dans les casoùdestraitementsendodontiqueschirurgi- caux et intracanalaires ne sont pas recomman- dés.Quoiquen’étantpasunepratiquecourante, la RI est une possibilité de traitement que les chirurgiens-dentistesdevraientenvisagerdans ces conditions. Le non-respect des protocoles standards pendant la RI peut mener à une ré- sorption radiculaire dans l’espace d’un mois, et à une ankylose dans les deux premiers mois qui suiventletraitement.17,18 Laplupartdesprocessus de résorption sont diagnostiqués au cours des deuxoutroispremièresannées.Cependant,bien querare,unenouvellerésorptionestsusceptible deseproduiremêmeaprèscinqoudixans.17 Vu les taux de réussite variables rapportés par di- vers investigateurs, il est difficile de prédire le résultat d’une RI. Bender et Rossman19 ont évalué 31 cas dont le taux de réussite global s’élevait à 80,6 % (six échecs enregistrés). Les dents réimplantées ont été conservées pour des durées allant de 1 jour à 22 ans. Une deuxième molaire inférieure, perdue après trois semaines,aétéréimplantéeefficacementuneseconde fois,sansaucunsigned’échecaprès46moisdesuivi. Majorana et al.20 ont suivi 45 cas de traumatisme dentaire pendant cinq ans, et ont consigné les com- plications ainsi que les réponses au traitement. Parmi ceux-ci, neuf étaient associés à une luxation (20 %) et 36 (80 %) à une avulsion. Les auteurs ont identifié 30 cas de résorption inflammatoire (18 tran- sitoires et 12 progressifs) et 15 cas d’ankylose avec résorptionderemplacementpardutissuosseux. Aqrabawi18 a évalué deux cas de RI et d’obturation à rétro de deuxièmes molaires inférieures. Lors de la visite de contrôle à cinq ans, les radiographies n’ont indiquéaucunsignedemodificationspathologiques. SelonNuzzoleseetal.,21 lesdonnéesdelalittérature indiquent des variations de 70 à 91 % dans les taux deréussited’uneRIaprèscinqans. Al-Hezaimi et al.22 ont traité un sillon radiculaire qui compromettait gravement la santé parodontale d’une jeune fille de 15 ans, par la combinaison d’un traitement endodontique, d’une RI et l’utilisation d’Emdogain (Straumann). Lors de la visite de suivi à un an, la patiente était dans un état satisfaisant et présentaitunecicatrisationactiveévidente. Demiralp et al.23 ont évalué les résultats cliniques et radiographiques de RI de dents dans un contexte de parodontopathie, après préparation des surfaces radi- culaires avec du chlorhydrate de tétracycline. Treize patients (sept femmes et six hommes ; tranche d’âge : 35-52ans),présentant15dentscompromisessurleplan parodontal,etnonrestaurables,ontétéinclusdanscette étude.Pendantlaprocédurederéimplantation,lesdents atteintesontétédélicatementextraitesetlessurfacesra- diculairesdébarrasséesdutissudegranulation,dutartre, du ligament alvéolo-dentaire et du cément nécrosé. Duchlorhydratedetétracycline,àuneconcentrationde 100 mg/mL, a été appliqué sur les surfaces radiculaires pendant 5 minutes. Les dents ont ensuite été réinsérées dans leur alvéole respective et stabilisées par une con- tention.Aprèssixmois,aucunerésorptionradiculaireou ankylosen’aétéobservéesurlesradiographies.Bienque lapérioded’évaluationaitétédecourtedurée,lesauteurs suggèrentqu’uneRIpeutêtreunesolutionderemplace- ment de l’extraction dentaire, dans des cas dont la dé- gradation parodontale est avancée et la prise en charge parunautretraitementinenvisageable. Araujo et al.24 ont démontré que la résorption ra - diculaire, l’ankylose et la formation d’une nouvelle attache, parmi d’autres processus, caractérisaient la cicatrisation d’une racine réimplantée extraite de son alvéole et privée de cémentoblastes vitaux. Il a égale- ment été prouvé qu’un traitement par Emdogain, qui consisteàpréparerlasurfaceradiculairedétachéeavec de l’EDTA puis à y appliquer des protéines de matrice amélaire,neperturbaitpasleprocessusdecicatrisation. Peer25 a examiné neuf cas de RI qui illustraient la faisabilité de la procédure dans de nombreuses indi- cations. Seul un cas de réimplantation a présenté des signes pathologiques, sous la forme d’une résorption Fig. 6_Photographie intrabuccale montrant la situation clinique. Fig. 7_Contacts interdentaires étroits. Fig. 8_Présence d’une récession gingivale, profondeurs des poches parodontales de 2-3 mm autour de la dent. Présence d’un léger saignement au sondage. Fig. 9_Radiographie de suivi après un an. Fig. 10_Radiographie de suivi après trois ans. 08 I Le magazine 3_2014 Fig. 6 Fig. 7 Fig. 8 Fig. 9 Fig. 10