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Dental Tribune Édition Française No. 11, 2015

disparition des espèces. Et cette disparition aussi rapide dans les océans crée un déséqui- libre écologique. Les requins dans les océans, espèces très menacées, sont utiles. Je les sur- nomme les « antibiotiques de la mer » car ils éliminenttouslespoissonsmalades,vieuxet fatigués pour le bon entretien des espèces. Si lerequindisparaît,onauraunepullulationde poissons malades qui dégraderont la classe des poissons. C’est la sélection naturelle. Bon, de toute façon, l’homme va disparaître, c’est certain, mais tout dépend à quelle vitesse on veutdisparaître ! Maxime : Dans ces conditions, est-il en- core raisonnable de mangerdupoissonau risque de vider les océans ? Joe : Je pense qu’il ne faut pas être sectaire, même si je crois que d’ici50ou60ansonseraobligédenemanger que des légumes… Il n’y aura jamais assez d’animaux pour nourrir 8 milliards de per- sonnes. Les bêtes d’élevage sont la principale source de pollution de la couche d’ozone par le méthane… quand ils pètent ! D’autre part, nous n’aurons pas assez de surface agricole pour les nourrir. Alors, pour ce qui est d’au- jourd’hui, personnellement, je mange du poisson une seule fois par mois, et de la viande une fois par semaine et pourtant j’a- doreça !Celadit,jenepeuxrieninterdireàun jeunegarçoncommetoi,carjel’aifaitetcene seraitpasjustedet’enpriver,maisattention ! il vaut mieux privilégier la qualité à la quan- tité : moins souvent, mais mieux ! Et surtout boycotter les poissons menacés, comme le cabillaud quand il se reproduit, le thon rouge… On parlait de la débilité de l’homme : Mitsubishi a parié sur la disparition de l’espèceetaachetélesplusgrosthonsrouges pourlescongeleretlesressortiraprèssacom- plètedisparitionetengendrerdesmilliards.Il faut en parler. Il n’y a pas que les Japonais. Ce sontleschalutiersd’Intermarchéquipêchent à 3.000 mètres  ! Bientôt on sera obligé de manger des insectes. Je ne vois pas pourquoi on mange des escargots et pas des criquets. Aucuneraison...c’estdanslatête ! Maxime :beurk... Joe :Tumangesbiendescrevettes ! Maxime : Non, pas plus que des escargots... je n’aimepastrop ! Joe :Bon,maisilfaudravariersonalimenta- tion. Maxime  : Alors... peut-on encore sau- verlamer ? Joe : Oui, il y a de l’espoir. Sinon, je ne serais pas là en train de te parler. Mais il fauts’ymettretoutdesuite.Ilfautrefuserles sacs en plastique qui finissent en mer. Il faut faire recycler tous les plastiques. Le plastique peut avoir plusieurs vies. Dans le film qui va sortirenfind’année,j’aimoiaussiinterviewé un jeune Hollandais. Il a mis au point un sys- tème pour récolter le plastique du 8ème conti- nent, qui fait 6 fois la France en surface et 30 mètres de profondeur. Il y en a 4 comme ça. Avec ce plastique, on peut construire, et fabriquerdesvêtements.Lachainedel’hydro- carbure ne doit pas s’arrêter au plastique. Mais ce sont des jeunes comme toi, Maxime, qui doivent s’y intéresser et s’y mettre ! Refu- serlesemballagesenplastique,commelesbi- scottes sur-emballées. La circulaire sur Inter- marché a eu des effets et ils devraient arrêter lapêcheà3000mètresdeprofondeur.Cequi va sauver le monde, c’est Internet ! Par exem- ple, les jeunes Chinois ne veulent plus des ailerons de requin pour les repas de mariage. C’est grâce à Internet. Nous devons montrer l’exemple.Donc,unefoisencore,c’estl’éduca- tionquisauveralemonde.Enconclusion,tout est menacé, il faut arrêter de polluer, con- sommer avec modération en évitant les pé- riodesdeponteoudereproduction… Marc Revise : Merci, Joe, Tu me pardonneras cette note d’humour, mais comme Jerry Lewis dans Docteur Jerry et Mister Love, Joseph le Docteur se transforme en Joe l’amoureux de la mer,n’est-ilpastempsdelaissertomberlecabi- netpourteconsacreruniquementàl’écologie ? Joe :Ah,ah,ah !C’estunequestionqu’onme posesouvent,etjedisnon,carc’esttropdépri- mant ! Il y a de l’espoir, c’est vrai, mais on fait tropsouventunpasenavantpour5enarrière ! L’homme veut toujours plus ! Pour revenir à l’ours blanc. Il ne vient pas me chercher dans l’eau. Pourquoi ? Parce qu’il ne peut pas me consommer dans l’eau. Il faut qu’il soit près d’unrivagepourmeremonteretmemanger. Un requin blanc, le plus dangereux va t’atta- quer si sur une planche tu ressembles à une tortue,maissitun’envauxpaslapeine,ilnete mord pas deux fois et te recrache car tu n’es pasàsongoût.Situasdelachance,tuneperds qu’unejambe ! Maxime : Ben juste- ment,vousn’avezpas eu peur de prendre des photos si près de l’ours ? Joe  : Alors juste- ment,pourlesdocu- mentairessurArte,ilsveulentquejelerefasse. Quandjevisionneletournageavecl’alligator, je me dis que je suis un peu fêlé sur les bords ! Alors, la même chose avec le dragon de Ko- modoetl’oursblanc...Sil’oursestcalmeetdé- tendu et qu’il ne se sent pas agressé, il vient jouer avec le miroir ou l’objectif de l’appareil photo,danscesconditionsjepeuxdescendre dans l’eau. D’ailleurs, c’est lui qui a eu peur, quand il a touché l’objectif, il a fait un saut en arrière parce qu’il croyait avoir touché un autre ours ! Et moi aussi j’ai sauté en arrière… Je ne suis pas fou pour autant. Je pense qu’il faut connaître les animaux, ne pas dépasser les limites, et avoir du sang froid. Le morse quim’aattaquécetteannéem’aplantésesdé- fenses de chaque côté de la cuisse, je n’ai rien fait et il m’a lâché spontanément. Après cet avertissement, je n’ai pas cherché à le retro- uver. Il faut les respecter et accepter malgré toutunepetitepartderisquepourprendrece genredephotos. Maxime : Pourquoi ce titre ? Ça veut dire plus ou moins à cinq mètres del’ours? Joe  : Ah  ! Oui, ça aurait pu être ça, mais si tu regardes les photos à l’intérieur du livre, c’est une no- tion de graduation pour montrer au-dessus, au-dessous, mais j’aime bien ton interpréta- tion. J’utilise un caisson dans lequel je mets monappareilphotoéquipéd’unobjectiffish- eye 16 mm, ou un 14 mm, rarement un 14–24. Je préfère prendre large et m’approcher, car je peux éclairer. En s’éloignant, au-delà de 3 mètres il n’y a plus de lumière et la matière d’eau crée un filtre qui rend l’image moins belle. Là, dans 15 jours, je pars au pôle Nord, aveclecaméraman,etona5valisesde30kilos de matériel, plus 20 kg en cabine avec mes objectifs et un téléobjectif de 6 kg... Les bou- teillesdeplongéessontlouéessurplace.Ah,si j’avais le temps, je m’entraînerais à l’apnée pourenfairebeaucoupplus.Çametentebien, maisjen’aivraimentpasletemps… 17Dental Tribune Édition Française | Novembre 2015 TALENTS

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