Please activate JavaScript!
Please install Adobe Flash Player, click here for download

Dental Tribune Édition Française No. 11, 2015

Dental Tribune Édition Française | Novembre 20158 La lumière n’est pas un élément neutre de notre environnement, elle a une influence permanente sur notre santé, notre compor- tement et notre vieillissement. Tout le monde le sait : on est content quand il fait beau, mais il ne faut ni regarder le soleil en face,nis’exposerinconséquemmentàsesar- deurs. Les conséquences en seraient très dommageables à court et à long terme pour nos yeux et notre peau : le soleil est très « luminant », c’est à dire éblouissant. C’est la raison pour laquelle son observation directe peut rendre aveu- gle, phénomène bien connu en particulier lorsdel’observationd’éclipsesoùlephéno- mène est aggravé par le contraste entre la partieéclairée(soleil)etsombre(ombrede la lune) l a lumière naturelle comprend des UV qui sontdelalumièreinvisible.CesUVontun parent proche qui est la lumière bleue, composant visible le plus énergétique de la lumière blanche du jour. Les UV (lon- gueurs d’onde inférieures à 400 μm) et la lumière bleue (400 μm à 500 μm) sont voisinsdanslespectredelalumière.Cette parenté énergétique explique pourquoi de trop hautes doses de lumière bleue sont « toxiques » pour l’œil humain. Il n’en reste pas moins que nous sommes faits pour vivre heureux avec le beau-temps et que notre vue porte loin dans ces condi- tions ! Techniquement les LED blanches sont na- tivementdesémetteursdelumièrebleueex- trêmement luminants. Leur brillance est en ordre de grandeur beaucoup plus proche de celle du soleil que de celle du filament d’une lampehalogèneoud’untubefluorescentnu. La part de lumière bleue d’une LED d’une part, et la vision directe du chip émetteur de lumière ou de sa réflexion sur une surface d’autre part, sont toxiques pour l’œil qui les observe directement et longtemps. C’est le cas des dentistes qui utilisent des scialytiques LED à lumière très froide (couleur de lumière supérieure à 5 000 K), à haute intensité (éclairement supérieur à15 000 lux)et observentàlongueurdejour- née la réflexion à 80 % de surfaces blanches situées à 30 cm de leurs yeux. Lesdentistessontparailleursamenésàuti- liser à longueur de journée des plafonniers à LED 6 500 K. L’emploi d’un produit profes- sionnel adapté est donc hautement recom- mandé.LanaturedelaLEDutiliséedoityêtre très spécifique avec notamment une part de bleue dans son spectre parfaitement contrô- lée. La luminance du plafonnier doit être par ailleurslargementinférieureà10 000 cd/m². Lesrisquesévoquésci-dessusnesontpassi prégnantspourlepublicpuisquelesLEDuti- liséesdansleslogementsetdanslesbureaux ontunecouleurdelumièrepluschaudedont la part de bleu n’est plus majoritaire dans le spectre. Il n’en reste pas moins que la vision directedefaçonprolongéedeLEDvisiblesest un risque à gérer. Pour fixer les idées, il faut éviter les situations où un spot LED au pla- fond soit visible de façon durable, même du coin de l’œil, un peu comme en conduite de nuit lorsque les phares de la voiture qui vous suit sont visibles dans le rétroviseur. Ou lais- serunenfantpasserdesheuressursatablette réglée à luminosité maximum. Toute l’information est publique et connue depuis longtemps. La première alerteestunrapportdel’ANSESdu25102010. La presse s’en est fait l’écho très largement mais l’information n’a visiblement pas suffi à inciter une grande majorité de fabricants à appliquer les règles de bonne conduite ni les consommateurs à être prudents. A ce jour dans le dentaire, l’utilisation de scialytiques oudeplafonniersLEDinadaptésestmalheu- reusementcourantecarc’estlefacteurprixà lui seul qui fait la décision d’achat. Certains fabricants réagissent d’autant plus fortement qu’ils font partie de ceux qui ont pris en compte les risques liés à la nou- velle technologie LED, ont travaillé et conçu des appareils réfléchis et surs. Ce n’est pas le cas de tous, car d’aucun se préoccupent plus delacompétitivitédeleursprixdeventeetde leursmargesquedelaqualitéetdelasécurité de leurs produits Quels sont les risques po- tentiels pour les dentistes ? Les études scientifiques démontrent que l’excès de lumière bleue est un facteur aggra- vant notable du développement des DMLA, cataracteetengénéralduvieillissementpré- maturé de l’œil. La part élevée de lumière bleue est par ailleurs un facteur de limitation de la vision des contrastes et aggravant de l’éblouisse- ment. Les fabricants de verres optiques pro- posent d’ailleurs aujourd’hui de nouvelles lunettesàverreclairfiltrantsélectivementla plus grande part des longueurs d’ondes bleueslesplustoxiques.Ilssontdestinésaux patients souffrant de DMLA et au traitement de l’éblouissement en conduite de nuit. La luminance de la lumière (réfléchie) sur les dents est un facteur aggravant de la fati- gue oculaire surtout si on y ajoute un contraste exagéré dû à un éclairage ambiant inadapté, un peu comme dans l’exemple de l’éclipse. Les LED étant 1 000 fois plus lumi- nantes que les filaments de lampe halogène, les lampes opératoires à LED doivent être conçues et fabriquées en consé- quence. Qu’en est-il pour le patient ? Si vous choisissez les bons appareils, il ne risque rien. Les normes en vi- gueur exigent de contrôler et de respecter les niveaux de toxicité (analyse du risquebiologique)etlesni- veaux de luminance. Reste à votre installateur à les mettre en œuvre correcte- ment, et à l’utilisateur de s’assurer que les appareils choisis correspondent aux actesqu’ilpratique(chirur- gie, dentisterie générale, esthétique, orthodontie) ainsi qu’à l’architecture de sa salle de soin. Comment choisir son scialytique ? Quelquesrèglessimplespermettentd’évi- ter les excès de lumière bleue toxique : privilégierunetempératuredecouleurin- férieure à 5000 K vérifier que le spectre de la lumière est équilibré dans toutes les couleurs éviter les appareils qui proposent un dispositif « polymérisation des composi- tes ». En effet, si les composites polymérisent c’est qu’il y a beaucoup de bleu, ce que l’on veut justement éviter ! ne jamais travailler à haute puissance  : l’acuité visuelle maximale est atteinte pour un œil de 60 ans à moins de 40 000 lux, et dès 12 000 lux pour un œil de 20 ans. L’argument de puissance est donc à considérer comme un défaut. Et son plafonnier LED ? Unluminaireestunappareilquiutilisedes sources de lumière en les canalisant. Un pla- fonnierdentairebienconçudoitcumulerles caractéristiques suivantes : Niveau de luminance bas : la norme exige une valeur max de 10 000 cd/m² et c’est encore beaucoup. On sait faire à moins de 6 000 cd/m². contrastes gérés dans la toute la pièce : la norme exige un UGR<16, mais on sait des- cendre à 13. Il faut à cet effet éviter les appa- reilsquin’éclairentquelaseulezonedesoin. Spectre de la lumière visible aussi proche quepossibleàceluidelalumièredujour. La seule couleur de la lumière à 6 500 K ne suffit pas. Il faut un spectre complet et équilibré. ACTUALITÉ LED dangereuses… pour les dentistes, ce qu’il faut en savoir. La presse grand public vient de remettre à la une des medias le sujet de la dangerosité des LED. France 2 et le Figaro entre autres mettent en avant une étude récente qui démontrerait une dangerosité des LED. Comme souvent, il s’agit d’une demi-vérité qu’il convient de mettre en perspective, sans toutefois sous-estimer son bien-fondé dans certaines circonstances. L’exercice de la dentisterie en est une. M Jean-Marc Kubler, président de la société Degré K Source Luminance [Cd/m²] Soleil 1000000000 LED 30000000 Halogène 250000 Fluorescence 30000 Ciel clair 10000 Luminance par type de source nue (couleur de lumière supérieure à 5000 K), à à15000 lux)et observentàlongueurdejour- LED 6500 K. L’emploi d’un produit profes- ailleurslargementinférieureà10000 cd/m². l’éclipse. Les LED étant 1000 fois plus lumi- 40000 lux, et dès 12000 lux pour un œil une valeur max de 10000 cd/m² et c’est 6000 cd/m². seule couleur de la lumière à 6500 K ne

Sommaire des pages