Please activate JavaScript!
Please install Adobe Flash Player, click here for download

Dental Tribune Édition Française

Radiologie Tribune Édition Française | Janvier 201536 I.Les parodontites 1.Lesparodontiteschroniques(1,2,6,7,8,9,11) sontlesplusfréquentes,leurprévalenceetleur sévérité augmentant avec l’âge. Elles évoluent lentement, sur plusieurs années ou décades, avec des phases d’activité alternant avec des phases de repos. Elles se manifestent en deux temps:gingivite,puisparodontite. – La gingivite (Fig.1) précède toujours la pa- rodontite. Réaction à la plaque dentaire et autartre,audébutsanstraductionradiolo- gique car sans alvéolyse, elle est visible et souvent associée à des saignements gingi- vaux spontanés ou au brossage. – La parodontite est caractérisée par la perte de l’attache gingivale, s’accompa- gnant d’une résorption osseuse alvéolaire. – Son origine infectieuse est reconnue : bactéries(Fig.2),dominéesparPorphyro- monasgingivalis(PG)etTreponemaden- ticola et, pour certains auteurs, parasites (Entomoeba gingivalis) (8) . – D’autres facteurs interviennent : · Terrain prédisposé : pouvant être révélé par un test PST (Peridontic Susceptibi- lity Test) positif, · Facteurs généraux : Tabac, diabète non équilibré, immunodépression, stress, facteurshormonauxchezlafemme(pu- berté,grossesse),certainesmaladiessys- témiques … · Facteurs locaux : Tartre, caries, amalga- mes, débordement de couronne, trou- bles occlusaux, parafonctions … A. La clinique Lessignescliniquessontdiversetd’intensité variables. – La gêne gingivale est inconstante, souvent intermittente, parfois continue. – Ladouleurdelaparodontitechronique,ty- piquement due à une hypersensibilité dentinaire, est localisée à une dent ou par- foisplusdiffuse,vive,brève,provoquéepar uncontact :thermiquecommelefroid(air, boisson,aliment),chimique(acide),osmo- tique (sucre) ou mécanique (brossage des dents), la douleur cessant à l’arrêt du sti- mulus ; ellepeutaussiêtreenrapportavec un abcès. – Dans les formes plus évoluées, elle se com- pliquedeperteosseuse,pouvantentraîner récessions, migrations dentaire, tasse- ments alimentaires et la formation de po- ches parodontales mesurées à l’aide d’une sonde millimétrée, responsables de mobi- lité et/ou d’écartement des dents. Sans traitement, l’évolution se fait vers la perte des dents. – D’autres signes sont possibles: halitose, suppuration, saignement spontané… – Parfoislediagnosticestfortuit,àl’occasion d’un examen radiologique. B. L’imagerie Le panoramique dentaire est un examen de débrouillage, utile mais le plus souvent in- suffisant. La technique retro-alvéolaire long cône restel’examendebased’évaluation bidimen- sionnelle de l’atteinte osseuse (ignorant les atteintes vestibulaires, linguales et palati- nes) et précisant : – l’aspect radiologique du parodonte: nor- malement, la crête alvéolaire interproxi- male doit se situer à 2 mm au plus de la jonction corono-radiculaire (collet) et le li- gament alvéolodentaire ne doit pas être élargi, avec visibilité de la lamina dura (mur alvéolaire) (Fig. 3), – les récessions, horizontales et/ou vertica- les, localisées, multiples ou diffuses (à comparer aux poches parodontales cli- niques) (Fig. 4 et 5), la présence d’atteintes inter-dentaires, allant de l’émoussement des septa aux cratères interproximaux et l’alvéolyse inter-dentaire (Fig. 6). Les parodontites présentent ainsi trois sta- des évolutifs radiocliniques: – Stade de début (Fig. 7) : cliniquement, gin- givite, avec sondage normal ou poche su- pra-osseuse, et radiologiquement, aspect normal ou émoussement des septa inter- dentaires. – Stade d’état (Fig. 8) : poche infra-osseuse, mobilitédébutante,alvéolyseradiologique variable. – Stadeterminal(Fig.9) :suppuration,mobi- lité franche, caries radiculaires, perte d’at- tache importante, pulpite à rétro si l’apex est exposé et risque d’abcès parodontal ou intra-osseux si la poche ne se draine pas. RADIOLOGIE Imagerie des parodontites et des peri-implantites Première cause de perte des dents, les maladies parodontales sont fréquentes et de formes cliniques variables(1) . Elles regroupent deux types de maladie inflammatoire d’origine infectieuse: la gingivite, localisée à la gencive et les parodontites, caractérisées par la destruction du parodonte (comprenant quatre tissus : gencives, cément, ligament desmodontal et os alvéolaire). Par ailleurs, les péri-implantites peuvent être considérées comme des « parodontites péri-implantaires » (9) . Parodontites et péri-implantites sont de diagnostic essentiellement clinique (examen clinique et sondage) confirmé en règle par les clichés rétro-alvéolaires (RA). Le but de cet article est de dégager l’intérêt de l’imagerie dans le diagnostic et le bilan de ces affections inflammatoires. Fig.1: Gingivite. Fig.2: Germes du biofilm sous-gingival physiologique (complexes bleu,vert et jaune) et pathologique (complexes rouge et orange),d’après Sokransky. Fig.3: Parodonte normal en radiographie ré- troalvéolaire long cône (RA). Fig.4: Alvéolyse horizontale diffuse et verticale en distal de 46 et 36. Fig.5: Alvéolyse verticale de 24 et 34. Fig.6: Atteinte de la furcation de 46 et 36 avec dépôts tartriques de 34 à 37.

Sommaire des pages