39Endo Tribune Édition Française | Mai 2016 CAS CLINIQUE L’Endodontie moderne permet de prati- quer une dentisterie toujours plus conserva- trice. En effet le retraitement endodontique devient la solution de choix lorsqu’un échec du traitement initial est observé. Au quoti- dienlespraticiensretraitentdoncsignificati- vement plus de dents. En 1998 Garry Carr (1) définit le retraite- mentcommeuneprocédurevisantàrétablir unpériapexsain.Ceciimpliqueladésobtura- tion des canaux traités, leur réinstrumenta- tion ainsi que la mise en forme des canaux éventuellement non-travaillés lors du pre- mier traitement. Cette procédure a pour but de regagner un accès au foramen apical per- mettant une irrigation efficace avant l’obtu- ration de l’espace endodontique (2) . L’objectif est l’élimination ou la diminu- tion significative de l’infection bactérienne afin d’obtenir une guérison des tissus avoisi- nants, une dent asymptomatique et fonc- tionnelle pour le patient. Comprendrelescausesd’échecd’untraite- ment initial optimise les chances de réussite duretraitement.Celles-ciétantnombreuses: percolation de l’obturation canalaire et/ou coronaire, canal non-traité, canal sous/sur obturé, anatomie canalaire complexe, carie secondaire, etc… (3) L’absence de restauration coronaire prothétique ainsi que l’absence de restauration convenable des points de contacts proximaux sont également des facteurs responsables d’échecs endodon- tiques. (4) Connaitre le taux de succès d’un retraite- ment est essentiel avant d’entreprendre ce- lui-ci : lorsque le traitement initial est mau- vais le taux de succès du retraitement est de 87 %etlorsqu’ilestbonceluicitombeà68 %. En l’absence de lésion périapicale, le pronos- ticderéussiteduretraitementestde92–97 % alors qu’en présence de lésion il chute de 68–78 %. Par contre la présence d’une perfo- rationcomprometletauxderéussited’unre- traitement qui tombe alors à ± 42 % (S. Fried- man, 2004, The Toronto Study), En moyenne, le taux de succès d’un retrai- tement endodontique tourne aux alentours de 81 %, il peut donc être entrepris en toute confiance quand il est indiqué. L’indication d’un retraitement canalaire est le plus souvent lié à un signe clinique ou radiologique de présence bactérienne: dou- leursaiguësouchroniques,gonflement,pré- sence d’une fistule ou d’une lésion périapi- cale. Il est également indiqué avant la pose d’un élément prothétique lors de la suspi- cion d’un premier traitement inadéquat ou d’infiltration salivaire. Après avoir pris en compte les différents paramètres et posé l’indication du retraite- ment, le retrait du matériau d’obturation constituera souvent la première difficulté rencontrée. La radiographie préopératoire donne une indicationimportantesurlaqualitéinitialede l’obturation. En effet lorsqu’un un cône de gutta percha semble non-condensé dans un canal, il est préférable de le retirer en entier sans utiliser de solvant. Par contre, si l’obtura- tion semble plus dense, le canal sera divisé en trois parties: tiers coronaire, tiers médian et tiers apical et un solvant pourra être utilisé dansletierscoronairelorsdeladésobturation. Dans la première situation, l’utilisation de limesKetHestsuffisantepourretirerlecône de gutta percha. Alors que dans la deuxième situation l’utilisation d’instruments rotatifs permetd’éliminerlaguttaperchadefaçonsi- gnificativementplusrapidequelatechnique manuelle. (3)(4)(5) Ilestdoncnécessaired’analy- ser convenablement la radiographie pré- opératoire et la situation clinique afin d’éli- miner le matériau d’obturation de façon ap- propriée sans provoquer de fracture instru- mentale, de fausse voie ou d’extrusion de débris et permettre de retrouver le trajet ori- ginel du canal. Les différents systèmes mécanisés de re- traitement, tel que le système R-ENDO® de MICRO-MEGA®, éliminent la gutta percha en la ramollissant par friction. L’élimination est plus efficace sur l’ensemble du réseau cana- laire et particulièrement au niveau apical lorsque les systèmes mécaniques sont com- parés à la désobturation manuelle. (6) (7) (8) Aucunedifférencen’estobservéequandau typedematériauprésent.Eneffetlesystème de retraitement R-ENDO® est aussi efficace pour désobturer de la gutta percha simple, une obturation canalaire avec tuteur ou du resilion. (3) (8) (9) En ce qui concerne l’extrusion de débris apicaux, les systèmes mécanisés en provo- quent moins entrainant significativement moins de douleurs post-opératoires. (10) (11)(12) La séquence instrumentale proposée par MICRO-MEGA® : R-ENDO® se compose de trois instruments de désobturation: R1, R2 et R3. Cette séquence se base sur le principe du crown down pour effectuer la désobturation canalaire. (Fig. 1) Ces instruments s’utilisent parpénétrationsrépétéesdepousséesapica- les contrôlées. Le retraitement simplifié grâce à la désobturation mécanisée Tara Mc Mahon,Jean Pruvot Fig.1:RX pré-opératoire.|Fig.2:Cavité d’accès.| Figs.3–5:R1:Désobturation du tiers coronaire.|Figs.6–8:Désobturation du tiers median.|Figs.9–11:R3:Désobturation du tiers apicale.|Fig.12:RX désobturation.| Fig.13:RX post-opératoire.| Fig.14:RX contrôle à 1 an. 3 54 6 1 2 7 98 10 11 1312 14 3546 12 79810 11131214