Dental Tribune Édition Française | Mai 201612 Bonjour,Dr Ellenberg,pouvez –vous nous pré- senter votre cabinet et votre activité ? Bonjour,JesuisomnipraticiensurParis.Je suis passionné par les nouvelles technolo- gies. Elles nous apportent énormément de souplesse et de facilité dans notre profes- sion. Mon cabinet est équipé du système CEREC,d’unLASERdiode,d’unConeBeamet jepossèdedeuxfauteuils.J’aiunexerciceà4 mains avec une assistante qui à un rôle ma- jeur dans ma bonne pratique, elle met en place tout le plateau technique et m’assiste tout au long du soin. Malgré les charges de travailquiluiincombentcommelastérilisa- tion,l’installationetladésinstallationdupa- tient, elle est devenue une « CAD/CAM assis- tante ». Vous êtes utilisateur d’un système de CFAO Cerec, quelles sont les raisons qui vous ont amenées à vous équiper et quel est l’apport dans votre pratique quotidienne ? Jemesuissouventretrouvédansdessitua- tions compliquées où l’apport d’un système de CFAO serait susceptible de me rendre ser- vice.Et,depuisqueleCERECestinstallédans ma pratique, son intégration devient une évidence. J’ai une pratique centrée sur le « biomimétisme » avec l’utilisation exclu- sive de restaurations céramiques et quelques restaurations composites suivant les indications. J’avais entendu parlé du système CEREC avec la réalisation de restauration céra- mique au fauteuil avant l’arrivée de l’omni- cam,leconceptmeplaisaitmaisjem’inquié- tais de l’investissement, du temps d’usinage et de maquillage. C’est sous l’impulsion de mon assistante que j’ai franchi le pas. La CFAO par le système CEREC est devenu un atout pour mon exercice, c’est un béné- fice pour le patient et pour ma pratique. Je me sens plus serein, je dors sur mes deux oreilles, et cela m’apporte une satisfaction professionnelle et personnelle. Je gagne du temps et même si je prends des rendez-vous pluslongsde10à15minutes,letempsopéra- toire est raccourci car le patient ne vient qu’une seule fois avec une seule anesthésie et plus besoin de faire des provisoires. J’ai donc plus de places pour prendre de vraies urgences et ainsi éviter de prendre les pa- tients qui ont perdu leur provisoire. Le re- gard des patients et l’intérêt qu’ils portent à lapersonnalisationdeleurrestaurationestà chaquefoisunplaisir;ilssesententensécu- rité car ils sont face à une équipe soignante qui s’occupe d’eux en accord avec les derniè- res données acquises de la science. Cela aug- mentelatolérancedespatientslesplusdiffi- ciles et cela encourage d’autres à réaliser des soins qu’ils ont retardés faute de temps. Comment ce nouveau système a été reçu par votre équipe ? Comme je l’ai dit précédemment, c’est mon assistante qui m’a motivé pour le CEREC, je connaissais évidemment la ma- chine mais en tant que praticien isolé avec une assistante, je me voyais dans une im- passe quand à sa rentabilité. Alors, nous avons commencé par sonder nos patients, on leur a demandé s’il existait un système qui permettrait de prendre une empreinte sanspâte,deréaliserunerestaurationencé- ramique pure en une séance d’1h30. cela permettrait de réduire le nombre des anes- thésies et les provisoires. Ils ont tous été épatés par cette technologie et m’ont mo- tivé pour l’intégration du système. A l’arri- vée du CEREC dans le cabinet, l’excitation était à son maximum, Elodie, mon assis- tante, a suivi les mêmes formations qui étaient proposées avec l’achat de la ma- chine. Elle a pris du plaisir à maquiller les couronnes et à compris l’intérêt de l’entre- tien des différents éléments de l’usineuse. CEREC ne fut pas une révolution de notre exercicedansnotrecabinetmaisplutôtune évolution de celui-ci. Quel est le rôle de votre assistante dans cette utilisation d’un système Cerec ? Il existe plusieurs « workflows » (modes opératoires) pour intégrer le CEREC, on a ra- pidement conclu qu’il serait plus aisé pour nous de se répartir les charges. Mon assistante commence par créer le dossier CEREC dans le logiciel en début de journée pour les nouveaux cas, ensuite elle place le bloc nécessaire à la réalisation de la restauration ; récupère celui-ci une fois usinéetretirelepicotd’attacheàl’aided’une fraise montée sur bague rouge. elle procède ensuite au polissage de la pièce usinée par une succession de meulages afin d’obtenir une restauration lisse et brillante. Une fois cette étape réalisée, elle exécute un maquillage de la surface céramique que l’on a standardisé dans le cabinet. Au retour du patient au fauteuil, elle met en place le protocole de collage. Pensez-vousquel’arrivéed’unCerecdansvotre cabinet a été un bénéfice pour votre équipe ? C’est une évidence! Pour Elodie, son tra- vailneselimiteplusàlasimpleaspirationet autravailà4mains.Ellepratiqueévidement la stérilisation et l’installation/désinstalla- tiondupatient,maisc’estleCERECquiatout changé. Son rôle dans le cabinet a évolué, sa pratique est complètement en accord avec la mienne. On est en synchronisation, elle sait si on peut prendre une urgence, elle sait de combien de temps on dispose pendant l’usinage et entre l’usinage et le maquillage afin de placer d’autres patients ou d’autres soinssurnotreagenda.L’organisationdel’a- genda est une chose essentielle et l’agenda d’un CERECiste demande encore plus de ri- gueur. L’avis de l’assistante. Bonjour, Madame Delorme Élodie, qu’est ce qui a changé dans votre activité avec l’arrivée du Cerec ? Le CEREC m’a permis de faire évoluer mon travail, de me donner plus de respon- sabilités au sein du cabinet. Je prends beau- coup de plaisir à maquiller les pièces usi- nées et ainsi de prendre une part impor- tante dans l’organisation de la journée de travail. A l’inverse du travail en amont avec notre prothésiste, c’est à dire commandes des ma- tériaux à empreinte, des matériaux pour provisoires, préparation et désinfection des empreintes silicone ou alginate, transcrip- tiondesdoléancesdupraticiensurlesfiches deprothèse,surveillerlesdélaisderéception des prothèses et les perpétrer pour les poser enbouche,laCFAOafacilitémontravailenle rendant plus attrayant. Peut –on conclure que la CFAO de manière gé- nérale valorise votre rôle dans le cabinet den- taire ? La CFAO est incluse dans notre activité quotidienne, elle me permet d’avoir un rôle prépondérant dans la prise en charge du pa- tientavecunretourtoujourspositifdecelui- ci sur notre pratique. Cette reconnaissance valorise mon travail, mes actes prennent une place importante et au delà des gestes « classiques » d’assistante dentaire, la satis- faction d’un patient traité par CFAO est per- ceptible. Pour conclure, je dirais vive la CFAO ! GÉNÉRATIONS NUMÉRIQUES « Le rôle de l’assistant(e) évolue avec le numérique ». Interview du Dr Ellenberg, Paris 14e Le choix du bloc et de la teinte par le Dr Ellenberg. Elodie,assistante dentaire place le bloc à usiner dans le Cerec. Polissage mécanique de la prothèse usinée. Le maquillage pour un rendu esthétique optimal.