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today ADF Paris Nov. 25, 2016

conférence en direct ADF Paris 2016 · 25 novembre 14 „ Encore mal connues du grand public, les ma- ladies auto-immunes touchent pourtant près de 5% de la population et sont à l’origine de mani- festations cliniques variées n’épargnant pas la sphère orofaciale. Par exemple, dans le syn- drome de Gougerot-Sjögren, qui est caractérisé par une atteinte des glandes exocrines et en par- ticulier des glandes salivaires, les manifesta- tions buccales sont au premier plan avec l’exis- tence d’une xérostomie impactant souvent forte- ment la qualité de vie des patients. Dans le groupe des dermatoses bulleuses auto-im- munes, l’atteinte de la muqueuse buccale peut être inaugurale et rester longtemps isolée, me- nant parfois à un retard de diagnostic. De plus, plusieurs études suggèrent que la présence de Porphyromonas gingivalis, une des principales bactéries parodontopathogènes, pourrait être impliquée dans le développement de la polyar- thrite rhumatoïde. Le lien entre diabète et santé bucco-dentaire est également très important car le traitement parodontal peut avoir le même ef- fet qu’un médicament sur le diabète. Ces quelques éléments mettent bien en évidence le rôle clé du chirurgien-dentiste dans la prise en charge pluridisciplinaire de ces patients mais également dans la stabilisation voire la préven- tion de certaines de ces pathologies. Quel est le dénominateur commun entre la polyarthrite rhumatoïde (PR), le syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS), le diabète ou certaines dermatoses bulleuses? Il s’agit de maladies au- to-immunes ayant des répercussions sur la sphère oro-faciale. Le rôle du chirurgien-den- tiste sera donc déterminant dans le diagnostic et la prise en charge pluridisciplinaire des pa- tients atteints par ces maladies auto-immunes. Pour cela, il doit connaître les différentes pa- thologies auto-immunes d’intérêt en médecine bucco-dentaire, il doit savoir les identifier, être en mesure d’accompagner les patients par une prise en charge adaptée et considérer les risques et les effets indésirables de leurs traitements. Quel lien entre Porphyromonas gingivalis et polyarthrite rhumatoïde? L’association entre la PR et la parodontite a été suspectée depuis plus d’un siècle avec comme conséquence «l’édentation thérapeu- tique» des patients. Depuis plusieurs décennies, cette association a été confirmée par des études épidémiologiques avec d’un point de vue physiopathologique des facteurs génétiques et environnementaux communs (tabagisme, excès de cytokines pro-inflammatoires comme le TNF-α...) [1]. Récemment, une bactérie de la flore dentaire a été identifiée comme étant le chaînon manquant entre ces deux maladies. Il s’agit de Porphyromonas gingivalis (Pg) [2], une bactérie gram négatif anaérobie détectable notamment chez les patients atteints de parodontites agres- sives. Elle a deux caractéristiques expliquant son implication dans la physiopathologie de la PR. La première est l’expression d’une peptidy- larginine déiminase (PAD) qui est une enzyme intervenant dans la modification post-traduc- tionnelle de l’arginine en citrulline. La seconde est l’expression d’une gingipaïne qui dégrade les protéines en peptides libérant ainsi des argi- nines qui pourront être citrullinées. Ces deux mécanismes entraînent un excès de protéines citrullinées dans la gencive et favorisent la pro- duction d’anticorps anti-protéines citrullinées (ACPA). Ces fameux ACPA peuvent être détectés plusieurs années avant les signes cliniques de la PR. Un des enjeux serait l’amélioration de la PR par le traitement de la maladie parodontale et inversement. Ainsi, quelques données sug- gèrent un effet bénéfique d’un traitement paro- dontal sur la l’évolution de la PR [3, 4] mais des études complémentaires sont nécessaires. Quoiqu’il en soit, l’instauration de mesures d’hy- giène dentaire et un suivi parodontal sont parti- culièrement importants chez ces patients sus- ceptibles d’être traités par immunothérapies, qui sont à l’origine d’un état d’immunodépres- sion, mais également par biphosphonates. Le syndrome de Gougerot Sjögren : Heureusement que l’odontologie s’en mêle! Le SGS est une maladie sournoise car pro- gressive qui se caractérise par l’accumulation d’infiltrats lymphocytaires au niveau des glandes exocrines aboutissant à leur destruc- tion et donc à une diminution de leur sécrétion [5]. Au niveau de la cavité orale, ce SGS est ca- ractérisé par une diminution salivaire significa- tive aboutissant à des manifestations bucco-den- taires liées à la modification de l’écologie micro- bienne de la cavité orale. La perte de la lubrifi- cation, du pouvoir tampon salivaire, des effets antimicrobiens entraînent une altération de la qualité de vie et engendrent des lésions ca- rieuses, des pathologies parodontales, des can- Les maladies auto-immunes : quand les chirurgiens-dentistes s’en mêlent UN POINT E128 – Samedi 26 novembre – 9h–12h – Responsable scientifique : Pr Jacques-Olivier Pers (UFR d’Odontologie UBO Brest) – Intervenants: Sylvie Boisramé,Sophie-Myriam Dridi, Hervé Boutigny, Vincent Blasco-Baque, Hubert Marotte Sophie Jung Pôle de Médecine et de Chirurgie Bucco-Den- taires, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Faculté de Chirurgie Dentaire, Université de Strasbourg, France Hubert Marotte Départment de Rhumatologie, CHU de Saint- Étienne, Inserm 1059/LBTO, Université Jean-Monet, Université de Lyon, 42270 Saint- Étienne, France Sylvie Boisramé Laboratoire Universitaire de Biodiversité et d’Ecologie Microbienne (LUBEM-EA 3882), Université de Bretagne Occidentale, UBL, CHRU de Brest, Faculté de Chirurgie Dentaire, Brest, France Vincent Blasco-Baque INSERM, UMR 1048, Institut de Maladies Mé- taboliques et Cardiovasculaires, L.U. 51 « Pa- rodontites et Maladies Générales », Université Paul Sabatier, Faculté de Chirurgie Dentaire, Toulouse, France Sophie-Myriam Dridi Service d’Odontologie, Hôpital Albert Chene- vier-Henri Mondor, Université Paris 5 René Descartes, Paris, France Hervé Boutigny Centre Abel Caumartin - Service d’Odontolo- gie CHRU de Lille Faculté de chirurgie den- taire,Lille, France Jacques-Olivier Pers CHRU Morvan, Université de Brest, Labex «immunotherapy, graft, oncology», laboratoire d’immunothérapies et pathologies lymphocy- taires B, EA2216, Inserm ESPRI ERI29, Brest, France Fig. 2: Perlèches (atteinte candidosique des commissures labiales) liées à l’hyposyalie chez un patient souffrant d’un syndrome de Gougerot Sjögren. Fig. 3: Patient diabétique atteint de parodontite chronique généralisée. Fig. 4: Manifestations gingivales d’une dermatose bulleuse auto-immune. 2 3 4 Fig. 1: Interrelations entre maladie parodontale et polyarthrite rhumatoïde. Infection à Porphyromonas gingivalis (PG) Maladie parodontale Syndrome inflammatoire local et systémique Production enzyme PAD et protéases (gingipains) ŝƚƌƵůůŝŶĂƚŝŽŶ ĚĞƐƉĞƉƚŝĚĞƐ Rupture de tolérance: production Ac anti-protéines citrullinées (ACPA) 1 234

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