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today ADF Paris Nov. 25, 2016

conférence en direct ADF Paris 2016 · 25 novembre 4 „ Les chirurgiens-dentistes ont pris conscience ces dernières années de leur rôle capital dans le diagnostic des lésions des muqueuses buc- cales, en particulier pour le dépistage et l’amé- lioration du pronostic du cancer buccal. Mais si la dermatologie buccale s’est beaucoup dé- veloppée chez l’adulte, la pathologie muqueuse de l’enfant reste moins connue. Et pourtant nous sommes confrontés à des parents, le plus souvent inquiets, qui nous amènent leur en- fant, parfois leur bébé, pour une lésion mu- queuse. L’enfant présente de nombreuses particula- rités et pathologies muqueuses, dont certaines lui sont spécifiques. La prise en charge diffère de l’adulte, en particulier chez les nouveaux nés et les enfants en bas âge. L’interrogatoire et l’examen clinique peuvent de fait être com- pliqués, et la biopsie ou l’exérèse nécessiter un plateau technique particulier, rendant le dia- gnostic et la prise en charge de ces enfants dif- ficiles. Nous avons voulu aborder ce sujet pour rap- peler les principales lésions rencontrées chez l’enfant et rappeler que même si elles sont ex- trêmement rares, les pathologies malignes existent. Les lésions muqueuses de l’enfant peuvent être classées comme chez l’adulte par lésions élémentaires. Différentes variations physiologiques peu- vent se voir dès l’enfance. La langue fissurée et la langue géographique (Fig. 1) corres- pondent à une forme buccale de psoriasis. Les grains de Fordyce sont des glandes sébacées ectopiques. Les lésions blanches La candidose aiguë de type muguet se ren- contre de plus en plus rarement, mais peut se voir chez certains nouveaux nés et chez cer- tains enfants, en particulier au décours d’une chimiothérapie. Le lichen plan (Fig. 2) est une maladie auto-inflammatoire assez fréquente chez l’adulte. On lui décrit 3 formes: la forme quiescente réticulée, la forme active érosive et la forme post-lichénienne atrophique. Sa pré- valence serait de 0,1% chez l’enfant. Le white sponge naevus est une anomalie congénitale se manifestant par d’épaisses plaques blanches non douloureuses qu’il est possible de «peler» et qui peuvent recouvrir une surface plus ou moins importante de la muqueuse buccale. Le morsicatio buccarum et la linea alba sont liés à un tic de morsure et concerne générale- ment la muqueuse jugale ou les bords de langue. Les lésions pigmentées Elles se manifestent par une ou plusieurs lésions brunes à noire. Les pigmentations ethniques généralement absentes à la nais- sance apparaissent au moment de la puberté. La macule pigmentée essentielle de la langue, décrite pour la première fois en 2003, s’observe dès la naissance et se distingue his- tologiquement des nævus congénitaux. Il n’est pas inutile de rappeler que le mélanome buccal a été décrit chez l’enfant. Les ulcérations L’aphtose buccale (Fig. 3) récidivante est fréquente chez l’enfant. Près de la moitié des enfants aphteux présentent une histoire pa- rentale d’aphtes. Les trois formes : mineures, majeures et miliaires peuvent être rencon- trées. L’aphtose de Bednar est une ulcéra- tion palatine unilatérale ou bialatérale asymé- trique du nourrisson d’étiologie discutée. Le syndrome PFAPA (fièvre périodique, stoma- tite aphteuse, pharyngite, adénopathie) est une affection rare touchant l’enfant dès 5 ans et associant des épisodes de fièvre à des aphtes, une pharyngite et des ganglions. La maladie de Riga Fede (Fig. 4) se manifeste par une ulcération de la face ventrale de la langue liée au frottement sur le bord incisif des dents néo-natales ou temporaires. Les accidents do- mestiques, première cause de mortalité chez l’enfant, peuvent aussi générer des trauma- tismes mécaniques ou chimiques de la mu- queuse buccale et provoquer des lésions ulcé- rées. Les lésions vésiculeuses de nature virale sont fréquentes. La primo-infection herpé- tique est le plus souvent asymptomatique. Mais elle se manifeste parfois par une gin- givo-stomatite asso- ciée à des lésions vési- culeuses de la mu- queuse buccale assez spectaculaire, débor- dant volontiers sur les lèvres. Le syn- drome pied main bouche est dû à l’in- fection par le virus Cosxackie A et se ma- nifeste par des lésions vésiculeuses de la bouche, associées à des lésions des mains et des pieds et parfois des lésions étendues (cuisses, fesses). Dans le cas de l’herpangine, c’est aussi un virus Cosxackie A qui est res- ponsable des lésions vésiculeuses situées dans la partie postérieure de la bouche (piliers et voile du palais). La varicelle donne des lé- sions vésiculeuses buccales dont l’intensité semble corrélée à l’atteinte cutanée. Les tumeurs et pseudo tumeurs : le papil- lome est une hyperplasie épithéliale due au virus du papillome humain. Il peut se retrou- ver sur n’importe quelle zone muqueuse. Le kyste mucoïde (Fig. 5) est une pseudo-tu- meur salivaire due à la rétention ou l’extrava- sation de mucus produit par une glande sali- vaire accessoire. Il n’est pas si rare de l’obser- ver chez le bébé, probablement provoqué par lasuccion.Lesperlesépithélialesd’Epstein se présentent sous la forme d’une papule sié- geant au palais ou sur la crête alvéolaire. L’épulis congénitale est une lésion rare se manifestant par une masse pouvant perturber l’alimentation et la respiration buccale chez le nouveau-né. Les kystes d’éruption sont bien connus des odontologistes. La fibromatose gingivale, d’origine génétique, réalise des pro- liférations tissulaires qui peuvent simplement gêner l’orthodontie, ou aller jusqu’au recouvre- ment total des couronnes dentaires. Il ne faut pas oublier qu’une hyperplasie gingivale est un signe fréquemment rencontrée dans les leucémies aigues myéloïdes. Plus de 2000 cancers sont recensés par an en France chez l’enfant, principalement des leucémies. 60% de ces tumeurs sont toutefois représentés par des tumeurs solides et il est à noter que des cas de carcinomes épider- moïdes buccaux ont été rapportés dans la littérature. La langue et les gencives semblent les zones les plus souvent atteintes, mais toute la muqueuse buccale peut être concernée. La langue peut également être le siège de neu- romes multiples bénins mais syndromiques, révélateurs de cancer thyroïdien ou de phéo- chromocytome. Ainsi, nous devons rester vigilant devant une lésion muqueuse et ne pas penser hâtive- ment qu’il n’existe chez l’enfant que des tu- meurs bénignes. Un prélèvement histologique est nécessaire en cas de doute. Le conférencier, dermatologue pédiatrique, nous apportera lors du congrès de l’ADF 2016 son expertise sur les lésions muqueuses et la prise en charge de l’enfant. Pathologies muqueuses de l’enfant : ce n’est pas grave ? UNE QUESTION E133 Pathologies muqueuses de l’enfant : ce n’est pas grave ? – Samedi 26 novembre – 11h/12h – Responsable scientifique : Jacques-Henri Torres (Service d’odontologie, CHU de Montpellier) – Intervenant: Franck Boralevi Fig. 1: Lésions dépapillées entourées d’un bord circiné blanc de la face dorsale de langue caractéristiques d’une glossite exfoliatrice marginée ou psoriasis buccal. Fig. 2: Lésion kératosique associée à une érosion dans le cadre d’un lichen plan. Fig. 3: Ulcérations multiples entourées d’halos érythémateux dans une aphtose buccale. Fig. 4: Ulcération traumatique de la pointe de la langue: maladie de Riga-Fede. Fig. 5: Kyste mucoïde de la commissure labiale droite. 1 2 3 4 5 12 34

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