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Dental Tribune Édition Française

Labo Tribune Édition Française | Mars 201530 «Mamainsesenttouchéeaussibienqu’elle touche. Réel veut dire cela, rien de plus », Paul Valéry. Dans notre quête de l’esthétique l’ensem- ble de nos sens est mis à contribution, pour révéler à notre esprit ce qu’est la réalité morphologique et colorimétrique de la dent à remplacer. Cette réalité est définie par rap- port aux moyens que nous avons à disposi- tion pour la percevoir. Le réel est alors une perceptionanalytiquesimuléeparnotrecer- veau. Pour créer cette dent, il nous faudra analy- ser la réalité du patient, de son entourage, de l’équipe de réalisation prothétique (le prati- cien, le prothésiste, l’assistante). La synthèse établieseloncesdiversesexigences,aboutira à la réalisation de la prothèse selon les critè- res d’une réalité modifiée. La réalité de l’équipe prothétique Les moyens mis en œuvre Pour nous professionnels, la couleur de la dent est une combinaison de luminosité, saturation et teinte (chroma). Sans revenir surceprincipecolorimétrique,laperception denotreœilabiendumalàanalysercesdiffé- rents vecteurs. Dans notre protocole de prise de teinte, il nous faut faire une synthèse de ces éléments sous différents éclairages : lumière du jour, lumière artificielle, lu- mière stabilisée (6 500 Kelvin). Le spectro- photomètre, tel que le VITA Easyshade, est sansaucundouteunalliédepoidsdanscette recherche. L’obtention d’une photo numé- rique avec échantillons de référence, est in- dispensable à notre démarche. Analyse du praticien Pourl’étudedecouleur:cettedémarcheau cabinetestrenduedifficileparlamultiplicité des teintiers, parfois imposés par le prothé- siste pour simplifier son travail. Pour cette étudenousnousarrêtonssurleteintierVITA 3D-Master,quiestleseulàpouvoirquantifier les trois composants de la couleur (lumino- sité – saturation – teinte). La démarche s’en trouve maintenant simplifiée grâce au VITA Linearguide, qui comme son nom l’indique, guide le praticien, grâce à un protocole sim- ple mais rigoureux. Pour l’étude de forme : « La forme fait la fonction»;c’estparcettethéoriequeladyna- mique prothétique peut être abordée. Elle conduitàunéquilibreprothétiqueetunein- tégration de la dent, par une forme biogéné- riquement étudiée (type morphologique, âge, usures). Perception du prothésiste Pour l’étude de couleur : l’analyse par stra- tification permet au céramiste dentaire de quantifier les poudres de céramique à utiliser, pour la réussite colorimétrique de la dent. Une cartographie des indices de personnalisation grâce à des photos nu- mériques, est un outil indispensable à l’individualisation de la prothèse. La place disponibleetlechoixdematériauxdel’infra- structure (métal, zircone, alumine, feld- spathique), conditionne le montage du céra- miste. Pour l’étude de forme : la connaissance pointue de toutes les caractéristiques de la dentestincontournable.Lepositionnement et la rotation de la dent, permettent l’inté- gration au milieu buccal du patient. L’assis- tance de la CFAO et des possibilités biogé- nériques des logiciels bio, est un complé- ment non négligeable à cette étude. La dex- téritéduprothésisteinduisantlaréussiteou l’échec, il est opportun de noter que pour une réalisation par conception assistée par ordinateur, elle s’avère tout aussi indispen- sable. Perception de l’assistante dentaire Elleproposebiensouventunevisionfémi- nine de la perception, en se voulant toujours rassurante pour le patient. C’est un choix apaisant qu’elle propose, guidé par ses va- leurs personnelles, proches de l’analyse de la réalité du patient. La réalité du patient Ses espérances Guidé par son passé prothétique, la psychologie tient un grand rôle dans sa per- ception de réussite prothétique. Le patient aspire à une réorganisation de ses dents et une intégration invisible de sa prothèse. Il veut quelque chose de plus droit, plus blanc, plus carré. Sa volonté fait appel à ses nouvel- les capacités masticatoires, mais surtout à l’esthétiquedesesfuturesdents.Laconnais- sance des nouveaux produits biocompati- bles le pousse en fonction de ses moyens, à opter pour ces techniques. L’aspiration de revendiquer un niveau social élevé est aussi àprendreencompte,pourlechoixdesmaté- riaux d’infrastructure et de suprastructure. À l’inverse, la capacité financière de celuici demeureindubitablementunfrein,pourac- céder aux techniques coûteuses. La réussite colorimétrique de la teinte du patient,seperçoitessentiellementàlavaleur de la lumière artificielle de sa salle de bain ! On comprend alors le besoin d’utiliser plu- sieurséclairages,pourparfairenotrepointde vue. En fonction d’une expérience passée plus ou moins douloureuse, les valeurs des critèresd’exigencedupatient,serontplusou moins élevés (échecs prothétiques succes- sifs). La réalité de ses proches Si le patient est influençable, ce paramètre devient essentiel. C’est l’historique prothé- tique des amis, parents, qui va être mise en avant et conditionner une partie de sa ré- flexion.Cependant,cequiétaitpossiblechez l’un ne l’est pas forcement chez l’autre. Les critères de réussites étant largement dépen- dantducas,onperçoitimmédiatementlebe- soinessentieldedialogue,del’équipeprothé- tique avec son patient. La réalité commune L’impact de la société sur notre percep- tion du beau, prend dans notre société contemporaine une place de plus en plus importante. Les différents médias véhicu- lentuneimageédulcoréeetstandardiséedu beau.Lesperceptionsditeslatinestendentà diminuer, au profit de l’image américani- santedelastardecinéma.Lesrèglessociales de l’esthétique deviennent générationnel- les et changent donc, en fonction de l’âge du patient. Le carré, le droit, le blanc, semblent être les aspirations des futures générations. Cette nouvelle donne simplifie le travail du prothésiste,carellefaitabstractiondetoute volonté de copier le réel. Fort heureuse- ment, les codes sociaux sur ce qui est beau varient d’un pays à un autre. C’est d’ailleurs une valeur indispensable qu’il faut alors PROTHÈSE Figs.1 & 2 : Unitaire zircone. Fig.3 : Impact esthétique des différents matériaux. Fig.4 : Réalisations plurales zircone. Fig.5 : Cut-back en CAFA (système CEREC InLab). Fig.6 : Première stratification d’effets. Fig.7 : Finition et polissage mécanique. Fig.8 : Comprendre le terrain prothétique. Fig.9 : Adaptation morphologique. Fig.10 : Étude avec empreinte intrabuccale numérique. Fig.11 : Le choix du naturel. Fig.12 : Essayage esthétique supra-implantaire haut et bas (conception CFAO). Fig.13 : Réduction homothétique conventionnelle. Fig.14 : Essayage armatures. Fig.15 : Stratification. Fig.16 : Réglage de la balance. Figs.17 & 18 : Nouveau sourire. La réalité modifiée en prothèse conjointe 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 mière stabilisée (6500 Kelvin). Le spectro- 123 456 789 101112 131415 161718

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