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Dental Tribune Édition Française

Lorsque que j’ai débuté ma carrière, nom- bredemesconfrèresavaientdéjàundiscours défaitiste quand à l’avenir de leur métier. Je necomptepluslesfoisoùl’onm’enapréditla findesprothésistesetoùl’onm’adissuadéde persévérer dans cette voie. Pourtant, 35 ans plus tard, nous sommes toujours là, l’apoca- lypse n’a pas eu lieu et osons le dire, la pro- thèse dentaire a de beaux jours devant elle, n’en déplaise à certains. Tout d’abord pour des raisons démogra- phiques : • La population mondiale ne cesse de s’ac- croitre. En 2020 nous seront quelques 10 milliard sur Terre...soit 320 milliards de dents ! Et parmi eux, 400 millions de chi- nois auront plus de 60 ans à ce moment là. • Ensuite parce que la demande esthétique est grandissante, et quelque soit l’âge, nous voudrons un beau sourire. • Cesdeuxfacteurs,onnepeutplusobjectifs, suffisentàserassurersurlepotentieldepé- rennisation du métier de prothésiste den- taire. Maiscesdonnéesnousalertentégalement sur notre capacité de produire vite et bien de la prothèse en nombre toujours croissant. Voila le défi du prothésiste de demain. Comment adapter notre manière d’exercer notre métier afin de répondre à cette réalité ? Cette question est le cœur de mon métier. Eneffet,chaqueannée,mesécolesdiplôment lamoitiédesprothésistesdentairedeFrance, aussi j’ai la responsabilité d’observer les évo- lutions de mon métier afin de concevoir une formation en phase avec leur avenir profes- sionnel. Une tendance est en train d’émerger, celle du rapprochement entre prothésistes den- tairesetchirurgiensdentistes.Ilyaplusieurs raisons à cela : – D’une part, les nouveaux matériaux et les nouveaux protocoles de fabrication ne nous laissent aucun droit à l’erreur. La qua- lité du dialogue entre les deux métiers conditionne en grande partie la réussite de l’intégrationesthétiquedelaprothèsepour le patient. – D’autre part, les investissements dans les outils de dernière génération sont impor- tants et les différents acteurs du domaine dentaire choisissent de plus en plus de mu- tualiser les coûts. Cesdeuxraisonslaissentpenserquelaten- dance à créer des super-structures dentaires au service du confort du patient a de bonnes chances de se généraliser. Dès la formation ces deux métiers doivent apprendre à tra- vailler ensemble. Il semble aussi nécessaire de former des professionnels à un exercice plus „transversal“ et même de créer de nou- veaux métiers intermédiaires. D’un point de vue des matériaux, il sem- bleraitquenoussoyonsarrivésàunepériode de„maturité“.Eneffet,lesinvestissementsen recherche et développement des firmes internationalesonteulieuenmêmetempset les découvertes majeures qui en sont issues - comme la céramique de silicate de lithium dopéeaudioxydedezirconium(VITASURPI- NITY) ou vitro céramique au disilicate de li- thium (IPS e-max) - sont apparues durant la dernière décennie. En revanche, nous sommes à l’orée d’un bouleversementmajeur.Actuellement,lare- cherche et le développement sont essentiel- lement tournés vers les problématiques de biotechnologie. Par exemple, les résultats de recherche de Paris-Descartes sur les cellules souchesetlapossibilitéderecréerdelapulpe dentaire sont très prometteurs. On peut rai- sonnablement penser que dans les années qui viennent, ce sont ces résultats qui modi- fierontlapratiquedelamédecinedentaireet donc des métiers satellites. Il est tentant de penser qu’il y aura de moins en moins de soins curatifs et donc de prothèse curative et que nous répondrons d’avantage à des de- mandes esthétiques. Il est probable que la prothèse esthétique se démocratise autant que cela a pu être le cas pour l’orthodontie. Danscecontexteleprothésistedevraavoir conscience que : – l’aidedelatechnologieestunalliépourpro- duire vite et bien de la prothèse pour un nombre de patients toujours croissant. – son exigence esthétique devra être sans faille et elle devra être une recherche per- manente de la perfection. Il deviendra un „smile designer“. Cela passe par une forma- tion initiale d’excellence et une curiosité perpétuelle abondée par formation conti- nue. – en plus d’être un artiste, le prothésiste den- taire est l’ingénieur de son œuvre et devra faire preuve d’une connaissance exhaus- tive sur les forces et propriétés s’exerçant danslabiosphèreoraleainsiquesurlesma- tériaux à sa disposition pour répondre à la problématique du patient. Pour conclure, d’après les données dont nous disposons, il parait évident que le mé- tier de prothésiste dentaire va subir une mu- tation profonde dans les 15 prochaines an- nées. Loin d’être effrayés, nous devons être curieux, impatient de s’adapter à ces nou- veaux défis. Maisunechoseestsûre,lespatientsauront toujours besoin de notre coup de pinceau pour sublimer le cosmétique ! 33Labo Tribune Édition Française | Mars 2015 LABORATOIRE Le défi des nouveaux prothésistes dentaires dans le futur. ISABELLE DUTEL, Isabelle Dutel est au- jourd’hui la seule femme Meilleur Ou- vrier De France Prothé- siste Dentaire et la Fondatrice des Acadé- mies d’Art Dentaire Isabelle Dutel du groupe IPSO composé de 3 écoles Bordeaux, Paris (Montrouge) et Aix-Marseille.

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