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today ADF Paris Nov. 29, 2017

conférence en direct qualité de vie d’un individu. Un excès de fer dans l’organisme par exemple, peut entrainer des lésions multi-viscérales. L’hémochromatose héréditaire liée à une mutation du gène Hfe est la forme la plus commune de surcharge en fer génétique, et peut endommager le foie, le cœur, le pancréas, mais également entrainer de l’os- téoporose et des arthropathies.1 Cependant, la sévérité de la pathologie est très variable d’un individu à l’autre. En parallèle de la mosaïque de mutations responsable de la maladie, le rôle du microbiote dans ces variations peut égale- ment être évoqué. La parodontite, maladie inflammatoire chro- nique d’origine bactérienne, est le résultat d’in- teractions complexes entre i) les bactéries du rins, l’impact du métabolisme du fer sur diffé- rents microbiotes. Tout d’abord à l’aide d’un mo- dèle de surcharge en fer mimant l’hémochroma- tose — des souris Hfe-/- — comparé à un groupe contrôle, puis par l’induction de parodontites chez notre modèle de surcharge en fer. Les paro- dontites ont été induites par plusieurs souches de P. gingivalis afin de comparer leur virulence (ATCC33277, W83 et H3). Dans un premier temps, nous avons regardé l’impact des micro- biotes au niveau osseux (risque de parodontite similaire à l’homme ?). Nous avons ensuite iden- tifié et étudié le microbiote « eubiotique » chez les souris sauvages et les changements associés au déséquilibre du métabolisme du fer chez les souris Hfe-/-. (cid:24)(cid:3)PCoA illustrant la beta diversité des populations bactériennes en fonction de leur phénotype (WT en orange et Hfe-/- en bleu). microbiote oral, ii) l’hôte, et iii) tous facteurs mo- dulant la réponse inflammatoire et/ou induisant des désordres immunologiques. La maladie en- gendre des lésions des tissus supports de la dent : la destruction progressive de l’os alvéo- laire entourant la dent potentiellement jusqu’à sa perte. Enfin, des études récentes évoquent la parodontite comme facteur de risque potentiel dans d’autres pathologies ou troubles systé- miques : maladies cardio-vasculaires, diabète, maladies respiratoires et arthrite.2–5 Actuellement, il est considéré que l’hôte et son microbiote forment ensemble un écosys- tème en équilibre. Un parodonte sain repose sur un écosystème en symbiose. Si un ou plusieurs facteurs environnementaux le perturbent, le mi- crobiote se modifie et conduit à une dysbiose, soit un déséquilibre entre l’hôte et son micro- biote ; cet état prédisposerait alors à la parodon- tite.6, 7 Les mécanismes de survenue de la dys- biose restent néanmoins encore inconnus, et ce malgré l’essor des outils et des méthodes d’ana- lyse des microbiotes. Une étude clinique pilote réalisée par notre équipe a montré que les pa- tients atteints d’hémochromatose héréditaire liée à la mutation du gène Hfe présentent un risque accru de parodontite sévère8 et pré- sentent une dysbiose de leur microbiote oral (Boyer et coll., en préparation). En lien avec cette observation, une altération du microbiote intes- tinal a été observée chez des souris atteinte d’hémochromatose héréditaires en comparai- son avec des souris contrôles.9 Ces résultats sug- gèrent qu’un déséquilibre du métabolisme du fer d’origine génétique a un effet sur la compo- sition du microbiote. En outre, plusieurs élé- ments soutiennent un impact du fer circulant sur la sévérité de la parodontite.10, 11 En effet, le fer est à la fois un facteur de croissance essen- tiel et un régulateur de la virulence de Porphy- romonas gingivalis (P. gingivalis) et Prevotella in- termedia, deux bactéries pathogènes pour le pa- rodonte.12 b) Objectif c) Méthodes : Pour la première investigation concernant les microbiotes buccaux de souris avec sur- charge en fer et sauvage, nous avons utilisés 5 souris Hfe-/- versus 5 souris sauvages (Hfe+/+). Le degré d’atteinte tissulaire liée à la parodon- tite (mesure de la perte osseuse alvéolaire au niveau des molaires) est mesuré visuellement et à l’aide de la micro-tomographie réalisée en col- laboration avec (Groupe d’Etude du Remodelage Osseux et Matériaux, Angers Dirigée par le Pr Chappard). La compo- sition des microbiotes a été étudiée par l’analyse de la diversité du gène codant pour l’ARN ribo- somal 16S bactérien. Après un séquençage haut débit (MiSeq, plateforme GeT-PlaGe - INRA Auzeville, Toulouse), l’analyse in silico a été réa- lisée avec FROGS13, QIIME14 et des bases de données du laboratoire. l’équipe GEROM d) Résultats et conclusions : L’analyse des microbiotes montre que peu de différences sont observées entre les souris sau- vages et les souris mimant l’hémochromatose (Figure). La mutation sur le gène Hfe ne semble donc pas influencer les microbiotes buccaux au niveau des diversités bactériennes alpha et beta. Ce résultat nous amène à poursuivre l’étude afin de comprendre pourquoi les paro- dontites sont plus sévères dans des populations hémochromatosiques par l’étude de parodon- tites induites chez les modèles murins. La moitié des individus de chacun des groupes sera expo- sée à P. gingivalis pour induire une parodontite selon un protocole déjà décrit.15, 16 L’autre moitié des animaux ne sera pas exposée au pathogène, afin de servir de groupe contrôle. La manipula- tion des souris et l’analyse complète des diffé- rents échantillons issus de ces animaux permet- tront de mieux comprendre comment cette mu- tation et la surcharge en fer augmentent la sévé- rité des parodontites. (cid:26) Réferences Notre objectif principal est d’analyser, de fa- çon comparative, chez différents modèles mu- 1 Siddique A, Kowdley KV. Review article: the iron overload syndromes. Aliment Pharmacol Ther. 2012;35: 876–893. doi:10.1111/j.1365- 2036.2012.05051.x. pidly OTU with Galaxy Solution. 2016. ISME- 2016. 2 Chistiakov DA, Orekhov AN, Bobryshev YV. Links between atherosclerotic and periodontal disease. Exp Mol Pathol. 2016;100: 220–235. doi:10.1016/j.yexmp.2016.01.006. 3 Gulati M, Anand V, Jain N, Anand B, Bahuguna R, Govila V, et al. Essentials of periodontal me- dicine in preventive medicine. Int J Prev Med. 2013;4: 988–994. 4 Lalla E, Papapanou PN. Diabetes mellitus and periodontitis: a tale of two common interrelated diseases. Nat Rev Endocrinol. 2011;7: 738–748. doi:10.1038/nrendo.2011.106. 5 Nakib SA, Pankow JS, Beck JD, Offenbacher S, Evans GW, Desvarieux M, et al. Periodontitis and coronary artery calcification: the Atheros- clerosis Risk in Communities (ARIC) study. J Periodontol. 2004;75: 505–510. doi:10.1902/ jop.2004.75.4.505. 6 Hajishengallis G. Periodontitis: from microbial immune subversion to systemic inflammation. Nat Rev Immunol. 2015;15: 30–44. doi:10.1038/ nri3785. 7 Kilian M, Chapple IL, Hannig M, Marsh PD, Meuric V, Pedersen AM, Tonetti MS, Wade WG, Zaura E. The oral microbiome - an update for oral healthcare professionals. Br Dent J. 2016 Nov 18;221(10):657-666. doi: 10.1038/sj. bdj.2016.865. 8 Meuric V, Lainé F, Boyer E, Le Gall-David S, Oger E, Bourgeois D, Bouchard P, Bardou-Jac- quet E, Turmel V, Bonnaure-Mallet M, Deugnier Y. Periodontal status and serum biomarker le- vels in HFE hemochromatosis patients. A case series study. J Clin Periodontol. 2017 Jun 6. doi: 10.1111/jcpe.12760. [Epub ahead of print]. 9 Buhnik-Rosenblau K, Moshe-Belizowski S, Da- nin-Poleg Y, Meyron-Holtz EG. Genetic modifica- tion of iron metabolism in mice affects the gut microbiota. Biometals Int J Role Met Ions Biol Biochem Med. 2012;25: 883–892. doi:10.1007/ s10534-012-9555-5. 10 Duran-Pinedo AE, Chen T, Teles R, Starr JR, Wang X, Krishnan K, et al. Community-wide transcriptome of the oral microbiome in sub- jects with and without periodontitis. ISME J. 2014;8: 1659–1672. doi:10.1038/ismej.2014.23 11 Yost S, Duran-Pinedo AE, Teles R, Krishnan K, Frias-Lopez J. Functional signatures of oral dys- biosis during periodontitis progression re- vealed by microbial metatranscriptome analy- sis. Genome Med. 2015;7. doi:10.1186/s13073- 015-0153-3. 12 Byrne DP, Potempa J, Olczak T, Smalley JW. Evi- dence of mutualism between two periodontal pathogens: co-operative haem acquisition by the HmuY haemophore of Porphyromonas gin- givalis and the cysteine protease interpain A (InpA) of Prevotella intermedia. Mol Oral Mi- crobiol. 2013;28: 219–229. doi:10.1111omi.12018. 13 Escudie F, Auer L, Bernard M, Cauquil L, Vidal K, Maman S, Mariadassou M, Combes S, Her- nandez-Raquet G, Pascal G. FROGS: Find Ra- 14 Caporaso JG, Kuczynski J, Stombaugh J, Bittin- ger K, Bushman FD, Costello EK, et al. QIIME allows analysis of high-throughput community sequencing data. Nat Methods. 2010;7: 335– 336. 15 Baker PJ, Evans RT, Roopenian DC. Oral infec- tion with Porphyromonas gingivalis and in- duced alveolar bone loss in immunocompetent and severe combined immunodeficient mice. Arch Oral Biol. 1994;39: 1035–1040. 16 Nakajima M, Arimatsu K, Minagawa T, Mat- suda Y, Sato K, Takahashi N, et al. Brazilian pro- polis mitigates impaired glucose and lipid me- tabolism in experimental periodontitis in mice. BMC Complement Altern Med. 2016;16: 329. doi:10.1186/s12906-016-1305-8. Remerciements : Nous remercions l’IFRO pour son soutien financier. L’impact économique des pathologies bucco-dentaires associées aux maladies chroniques en France. Anne-Charlotte Bas, PSL/Université Paris Dauphine. Sylvie Azogui-Lévy, Université Paris Diderot. Position du problème La couverture sociale appelée « Affection Longue Durée » (ALD) prend en charge le ticket modérateur des traitements liés à certaines ma- ladies chroniques. Elle assure 8 millions de per- sonnes en France et représente 56,4 milliards d’euros de dépense (soit 64 % des dépenses de santé du pays). Certaines des maladies chro- niques couvertes dans le cadre de l’ALD ainsi que leurs traitements sont liées aux pathologies bucco-dentaires et plus spécifiquement aux ma- ladies parodontales. Les individus atteints de ces maladies chroniques ont plus de risques de développer des maladies bucco-dentaires. Mal- gré un besoin de soins dentaires à priori, plus important, la fréquence de visite chez le den- tiste de certains malades chroniques n’est pas plus élevée que chez les autres personnes. Plus l’état buccal sera dégradé, plus la thérapeutique s’orientera alors, vers des soins prothétiques et sera donc plus coûteuse. Nous nous intéressons dans ce travail, aux coûts engendrés par les pa- thologies bucco-dentaires chez les patients at- teints de maladie chronique. Cet article propose de répondre à la question suivante. L’absence de recours aux soins dans le cas des malades chro- niques entraine- t-elle une hausse du besoin de soins médicaux et dentaires à 4 ans ? Méthode Il s’agit d’une analyse empirique à partir de l’association de données de consommation de ADF Paris 2017 · 29 novembre 11

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