Please activate JavaScript!
Please install Adobe Flash Player, click here for download

today ADF Paris Nov. 23, 2016

conférence en direct ADF Paris 2016 · 23 novembre 10 Les biocéramiques constituent une sous fa- mille de biomatériaux à base de céramique qui sont considérées comme biocompatibles. «Céramique» est un terme très vaste qui en- globe (1) les matériaux inorganiques, (2) les so- lides non métalliques mais pouvant contenir des métaux, (3) les matériaux à base d’atomes non métalliques ou metalloïdes formant des liaisons covalentes ou ioniques. Le Mineral Trioxide Ag- gregate, distribué dans ses premières versions sous le nom de Pro-Root MTA® (DentsplySirona) depuis presque vingt ans fait partie de cette fa- mille qui s’est récemment élargie dans le domaine de l’endodontie. Les «Bioaggregate» constituent une nouvelle génération de matériaux à base de silicates trical- ciques, qui peut être assimilé à la famille des bio- céramiques; ils sont libres de toute trace d’alumi- nium ou de métaux lourds tels que l’oxyde de bismuth qui était utilisé dans les matériaux pré- cédents pour améliorer leur radio-opacité. Ces matériaux présentent des capacités d’ad- hésion aux structures dentaires particulièrement intéressantes (Villat et al., 2010). La qualité de cetteadhésionsembleégalements’amélioreravec le temps, grâce aux échanges ioniques initiés par la libération progressive d’ions OH- et Ca+ du ma- tériau en présence d’humidité et la dentine. Si les travaux de recherche et d’évaluation comporte- mental de ces matériaux en situation proche de la clinique font l’objet de nombreuses publications, c’est l’apparition d’un matériau à base de Silicate tricalcique, (la Biodentine® (Septodont, Saint Maur des Fossés, France)) qui a considérablement accéléré l’intérêt de la communauté odontolo- gique pour ces biocéramiques. Au-delà de l’étanchéité obtenu avec ces pro- duits, leur biocompatibilité et leurs propriétés bio- logiques voire bioactives, ne font qu’améliorer l’in- térêt de leur utilisation. Initialement développé comme matériau d’obturation coronaire en prévi- sion d’une solution substitutive à l’utilisation de l’amalgame et des composites et pallier ainsi aux problèmes de toxicité (Koubi et al., 2013), le com- portement de ces matériaux au contact des tissus vivants ou de cellules a permis de repousser les indications à l’utilisation en tant que matériau de coiffage pulpaire, de traitement des perforations d’adhésion radiculaires, d’obturation par tech- nique d’apexification ou encore d’obturation a re- tro en chirurgie endodontique. L’association de l’étanchéité obtenue entre le matériau et la dentine d’une part, et l’excellente biocompatibilité voire bio-activité de ces produits sur les cellules pulpaires ou desmodontales lorsqu’ils sont en contact direct d’autre part, font des biocéramiques la famille de matériaux de choix pour le traitement de ces situations cliniques compliquées et déli- cates à gérer. L’Endosequence® est un ciment diphasique fa- briqué par la société Brasseler (Savanah, GA, USA) et distribué en France sous le nom de FKG Total- Fill® (Actéon, Merignac, France) (Figs. 1 et 2); il fait partie de cette famille de Biocéramiques. Proposé sous deux formes galéniques de viscosité diffé- rente, ce matériau est proposé depuis quelques années pour le traitement des perforations radicu- laires ou pour l’obturation a retro dans sa version Putty, et pour l’obturation canalaire dans sa forme plus fluide. Le produit est présenté sous une forme pré-mélangée et fait sa prise au contact de l’humi- dité environementale. La version «putty» contient de l’oxyde de Zirconium et de l’oxyde de tantale afin d’améliorer sa radio-opacité ; la version «ci- ment d’obturation», quant à elle reste composée des deux phases du ciment et contient de l’oxyde dezirconiumuniquement.Lesrésultatsobtenusin vitro ou in vivo confirment l’intérêt de cette fa- mille de biomatériaux pour une utilisation en en- dodontie assez variée. Le matériau destiné à l’ob- turation canalaire est proposé en tant que ciment de scellement destiné à être utilisé avec des cônes de gutta percha recouverts d’un coating assurant la liaison et l’étanchéité à long terme entre la gutta percha et la biocéramique. Ces produits nécessitent un milieu humide pour faire leur prise et espérer une amélioration de la qualité du joint d’adhésion avec le temps ; leur utilisation en milieu déshydraté est donc contre-indiquée. Ainsi toutes les techniques d’ob- turation nécessitant un chauffage de la gutta-per- cha (compaction verticale à chaud, thermo-com- pactage) ne peuvent associer ce type de ciment ; sans dénaturer le matériau, c’est la qualité de l’ad- hésion qui est compromise. Le BioRootRCS® La société Septodont a récemment fait évoluer son offre de biomatériaux de la famille des biocéramiques en commercialisant le Bio- RootRCS® destiné à l’obturation canalaire. De composition très similaire à celle de la Biodentine®, ce matériau a été adapté aux contraintes techniques liées à l’obturation des ca- naux, notamment en terme de viscosité, fluidité et radio-opacité. L’adhésion à la dentine est identique à celle obtenue avec la Biodentine® . La pénétration du matériau dans les tubuli-dentinaires a récemment été confirmée à l’aide d’une technique de fluores- cence (Viapiana et al., 2016). L’adjonction de Providone (Polyvinylpro- lidone) au sein du biomatériau permet également une véritable adhésion à la gutta percha. Ainsi quelque soit le cône de gutta percha utilisé, l’étan- chéité est assurée aux deux interfaces (Bioroot® / Dentine et Bioroot® /Gutta percha) (Fig. 3). Le développement de ces matériaux permet de revisiter les concepts de l’obturation en endo- dontie. Depuis toujours, l’obturation d’un canal est obtenue par compaction de gutta percha, ré- chauffée (Thermocomapction, compaction verti- cale de gutta chaude ou encore systèmes à tu- teurs) ou à froid (condensation latérale à froid). La gutta percha n’a aucune aptitude d’adhérence à la dentine ; ni mécaniquement, ni chimiquement. L’étanchéité de l’obturation est donc assurée par l’association d’un ciment de scellement qui fait le joint entre les deux structures et comble les es- paces vides. Cependant, ces ciments de scelle- ment se détériorent avec le temps, contrairement aux biocéramiques qui, elles, ont tendance à «se bonifier». Ainsi, quelle que soit la technique utili- sée avec les ciments Oxyde de zinc-eugenol, ou résines époxy, l’obturation doit contenir un maxi- mum de gutta-percha et un minimum de ciment. C’est cette nécessité de quantité minimale de ci- ment au sein de l’obturation qui fait de la tech- nique monocône (un seul cône noyé dans du ci- ment) une solution inappropriée. La présence d’un volume important de ciment de scellement au sein de l’obturation finale pose problème, ce- lui-ci étant amené à se désintégrer avec le temps (notamment en milieu humide) et à être conta- miné par des bactéries. Rappelons alors que ces ciments de scellement ont pour objectif de sceller le matériau d’obturation et n’ont aucune aptitude à être utilisé comme moyen d’obturation. Un nouveau concept de l’obturation en endodontie L’apparition des ciments de la famille des bio- céramiques, matériaux stables dans le temps et non solubles, et qui ont une véritable aptitude d’adhésion aux parois dentinaires d’une part et à la gutta percha d’autre part, permet de revoir les concepts de l’obturation et les principes de mise en œuvre. Le matériau, fluide et adhérent se pré- sente exactement comme un ciment de scelle- ment et présente les mêmes facilités d’utilisation et de mise en place. L’utilisation d’un cône de gutta pour compléter l’obturation est nécessaire mais ce cône est utilisé pour deux raisons : 1 – Il permet de faciliter la mise en place du ma- tériau au sein du canal, de le pousser en direc- tion apicale et dans les déhiscences latérales (isthmes, etc.) 2 – Il permet de redescendre dans le canal en cas de nécessité de mise en place d’un tenon ou d’une éventuelle réintervention. Que se passe-t-il en cas de dépassement? La biocompatibilité de ce matériau et son com- portement in vitro au contact de cellules ligamen- taires (Camps, Jeanneau, & Laurent, 2015) assure une très bonne tolérance en cas d’éventuels dé- passements de matériaux dans la zone périapi- cale ; les ciments à base d’oxyde de zinc-eugenol ou de résine époxy, ne présentent pas la même tolérance au contact de ces tissus, bien qu’aucune implication clinique n’ait pu être clairement mise en évidence dans la littérature. Peut on placer un tenon dans la séance du traitement? La durée de manipulation du matériau est de 10 minutes après le mélange. Sa prise nécessite quant à elle une vingtaine de minutes supplémen- taires. Cependant, ces matériaux de la famille des bétons nécessitent plus de temps que cela pour que la réticulation chimique soit complète. Pour cette raison, et sans investigation complémentaire sur le sujet, il n’est pas recommandé pour le mo- ment d’envisager la désobturation partielle du ca- nal dans la même séance que le traitement endo- dontique. Néanmoins, une reconstitution coro- naire sans ancrage radiculaire est tout à fait envi- sageable. Comment procéder en cas de retraitement? Etant donnée la dureté du matériau, il est im- possible de l’éliminer comme cela est possible avec un ciment type eugénate. C’est la raison pour laquelle la présence d’un cône de gutta au coeur de l’obturation demeure indispensable. Une fois un passage créé au sein du canal, celui-ci est élargi et permet d’éliminer le matériau sur les pa- rois. Intérêt des biocéramiques en endodontie. UNE QUESTION B23 Intérêt des biocéramiques en endodontie. – Mercredi 23 novembre – 11h – Responsable scientifique : Stéphane SIMON «PU-PH (université Paris Diderot (Paris 7) – Groupe Hospitalier Pitié Salpêtrière.» – Intervenant : Josette Camilleri Fig. 1: Présentation en seringue du matériau TotalFill® (FKG, Suisse) utilisé en tant que ciment de scellement pour l’obturation endodontique. Fig. 2: Présentation en pot de la version putty du matériau TotalFill® (FKG, Suisse) destiné au traitement des perforations, en obturation a retro ou le traitement d’apexification. Fig. 3: Vue au microscope électronique à balayage des interfaces entre gutta percha/Bioroot RCS, et BioRootRCS/dentine. (source interne Septodont) Fig. 4: Radiographie préopératoire d’une molaire mandibulaire nécessitant un traitement endodontique après éxérèse chirurgicale d’une lésion osseuse d’origine non endodontique. Fig. 5: Essayage des cônes de gutta dans les canaux après mise en forme et irrigation finale. Fig. 6: Radiographie « cône en place » confirmant la bonne adaptation des cônes de gutta dans les canaux préparés et désinfectés. Fig. 7: Séchage des canaux avec des pointes de papier stériles. Fig. 8: Préparation du matériau sur une plaque de verre en respectant le ratio poudre/liquide préconisé par le fabricant, e enduction du cône avant insertion dans le canal. 1 2 3 4 5 6 7 8 1234 5678

Sommaire des pages