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Dental Tribune Édition Française No. 2, 2018

Dental Tribune Édition Française | Février 2018 ACUPUNCTURE/PLANÈTE DENTAIRE 9 Module de formation clinique pour le diplôme de deuxième cycle en acupuncture. Patiente traitée par acupuncture (photo de gauche). Aiguilles d’acupuncture actuelles, stérilisées et préemballées, utilisées pour le traitement (photo de droite). ciceptif.8 Ceci pourrait être une explication de l’effet analgésique produit au niveau de la ré- gion oro-faciale par le point d’acupuncture GI4 (Hegu), situé sur le dos de la main du côté radial du deuxième métacarpien. Le rôle de l’acupuncture en dentisterie contemporaine n’est pas tant la suppression de l’étiologie de douleur dentaire que l’apport d’un traitement d’appoint permettant de réa- liser une anesthésie durant des interventions dentaires, et d’un soulagement de la douleur postopératoire. Une étude pilote a été menée afin d’évaluer si le temps d’induction de l’anesthésie locale pouvait être écourté par un traitement d’acupuncture effectué avant l’injection.9 Dans le groupe dont les points d’acupuncture locaux IG19 (Tinggong), E5 (Daying) et E6 (Jiache) – situés dans le réseau de fibres nerveuses de la branche mandibu- laire du nerf trijumeau – étaient stimulés avant une anesthésie du nerf alvéolaire infé- rieur au moyen de chlorhydrate de prilo- caïne, le temps d’induction était de 62 se- condes par rapport à 119 secondes dans le groupe témoin, qui avait uniquement reçu une anesthésie tronculaire. Les conclusions de cette étude semblent donc indiquer qu’un traitement local d’acupuncture peut réduire le temps d’induction après l’injection d’un anesthésique dans le nerf alvéolaire inférieur. Selon les résultats d’une autre étude, le re- cours à l’acupuncture avant une anesthésie du nerf alvéolaire inférieur peut augmenter son efficacité lors d’un traitement endodon- tique de molaires mandibulaires atteintes de pulpite irréversible symptomatique.10 Plusieurs études ont montré que l’acupu- ncture permet d’atténuer la douleur postopé- ratoire et une analyse systématique de 16 études a confirmé ce résultat, bien qu’une hé- térogénéité en termes de méthodologie entre les études examinées limite quelque peu les conclusions susceptibles d’être tirées.11 En pratique, le soulagement de la douleur pos- topératoire grâce au traitement d’acupunc- ture pourrait permettre de réduire la dépen- dance des patients vis-à-vis des analgésiques systémiques. Il est solidement documenté que l’utilisation de médicaments anti- inflammatoires non stéroïdiens pour la maî- trise de la douleur est associée à un risque accru de complications gastro-intestinales, telles que les ulcères et les saignements. Un essai randomisé contrôlé par placebo a été mené, afin d’évaluer l’efficacité de l’acupunc- ture dans le traitement de la douleur post- opératoire après une chirurgie orale.12 Le groupe traité qui avait réellement reçu un traitement d’acupuncture immédiatement après l’extraction chirurgicale de troisièmes molaires inférieures incluses, a présenté une période postopératoire sans douleur nette- ment plus longue (172,9 minutes) en compa- raison du groupe placebo (93,8 minutes). Mais surtout, la durée écoulée pour que le groupe traité ait besoin d’analgésiques était largement plus longue (242,1 minutes) par rapport au groupe placebo (166,2 minutes). Ce groupe a également pris beaucoup moins de médicaments (1,1 comprimé d’acétamino- phène à 600 mg avec 60 mg de codéine) en comparaison du groupe placebo (1,65 compri- mé) ; cette différence était toujours vraie lors de la visite de suivi à sept jours (7,7 compri- més par rapport à 11,3 comprimés). Davan- tage d’essais cliniques randomisés et contrô- lés pour évaluer le rôle du traitement d’acu- puncture dans la prise en charge de la dou- leur dentaire, particulièrement de la douleur postopératoire, seraient justifiés. Prise en charge du syndrome algo- dysfonctionnel de l’appareil manducateur et de la douleur oro-faciale Le (ATM), temporo-mandibulaire syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur (SADAM) regroupe plusieurs pathologies qui affectent l’articula- tion les muscles masticateurs et les structures musculo-squelettiques associées de la tête et du cou. Les critères de diagnostic clinique du SADAM classent les formes les plus com- munes de SADAM dans les sous-groupes principaux des troubles des muscles mastica- teurs, du dérangement interne de l’ATM et de l’arthrose de l’ATM.13 Le traitement du SADAM dépend de l’étio- logie des pathologies. Alors que le traitement d’acupuncture peut ne pas s’avérer utile pour éliminer la cause, si elle est due à des anoma- lies structurales, telles qu’une capsulite et des altérations dégénératives, il pourrait contri- buer à soulager la douleur et les gênes asso- ciées aux pathologies, particulièrement si elles sont de nature musculaire. Il a été rap- porté que l’acupuncture peut contribuer au relâchement des muscles et en diminuer les spasmes. Un relâchement des muscles ptéry- goïdiens latéraux peut réduire la force de dé- placement antérieur exercée sur le disque de l’ATM, et permettre de minimiser les bruits de claquement de l’ATM. Une analyse systématique de 19 essais ran- domisés et contrôlés a été menée pour éva- luer l’efficacité de l’acupuncture dans le trai- tement symptomatique du SADAM.14 Les ré- sultats semblent apporter une preuve modé- rée de l’efficacité de l’acupuncture pour la réduction des symptômes du SADAM, mais davantage d’études incluant des tailles d’échantillons plus importantes, sont néces- saires pour confirmer l’efficacité de l’acupu- ncture sur le long terme. La névralgie essentielle du trijumeau est une douleur subite, unilatérale, brève, lanci- nante et récurrente, qui touche une ou plu- sieurs branches du nerf. La carbamazépine est utilisée en première intention pour traiter ce trouble et elle est toujours considérée comme la référence absolue, mais elle est éga- lement associée à divers effets secondaires, notamment une somnolence, des étourdisse- ments et une constipation. La littérature chinoise rapporte plusieurs études et séries de cas sur l’efficacité du traitement d’acupu- ncture chez des patients souffrant de névral- PLANÈTE DENTAIRE gie essentielle du trijumeau. Les points d’acu- puncture VB 14 (Yangbai) et HM-HN 5 (Taiyang) sont utilisés lorsque la branche su- périeure (nerf ophtalmique) est affectée, E 2 (Sibai) et E 3 (Juliao) lorsque l’affection touche la branche moyenne (nerf maxillaire), et E6 (Jiache) et E7 (Xiaguan) lorsque l’affection touche la branche inférieure (nerf mandibu- laire). Le choix des points d’acupuncture cor- respond à la distribution des branches ner- veuses. Les rapports sont toutefois trop limi- tés dans la littérature occidentale, et les essais randomisés et contrôlés sont trop peu nom- breux pour confirmer l’efficacité de l’acu- puncture dans le traitement de la névralgie essentielle du trijumeau. Note de la rédaction : une liste des références est disponible auprès de l’éditeur. Dr Wong Li Beng est conseiller en parodontie au Ng Teng Fong General Hospital et au Jurong Medical Centre de Singapour et est également di- recteur du service de dentiste- rie préventive de ce centre. En 2011, Il a obtenu son diplôme en acupuncture au Collège de médecine traditionnelle chinoise de Sin- gapour et est actuellement acupuncteur enregistré au conseil statutaire Traditional Chinese Medicine Practitioners Board. Il est possible de le contacter à l’adresse Li_Beng_Wong@juronghealth.com.sg. Symposium Anthogyr de l’ADF : quel succès ! Le Symposium Anthogyr consacré à « l’innovation au service du pronostic chirurgical et prothétique » et présidé par le Dr Philippe Colin, a réuni 400 participants pendant l’ADF 2017. Le Dr Jérôme Surmenian a présenté les facteurs permettant de reconsti- tuer de l’os, « L’angiogenèse est au cœur de notre recherche pour recons- tituer de l’os. » Il a ensuite exposé une nouvelle technique de greffe osseuse verticale, très didactique, qui consiste à brosser le lambeau gingival avec un instrument non tranchant, afin d’obte- nir sa laxité sans incision et respecter ainsi la vascularisation autour de la greffe. « La meilleure approche chirur- gicale ne suffit pas si la technologie n’est pas efficiente ». Avec une démonstration clinique pointue, le Dr Egon Uwe a expliqué pourquoi les connexions à plat pouvaient être vecteurs Le Dr Patrice Margossian a présenté les 6 clés du succès implantaire, du choix de l’implant à la maintenance. Il a insisté sur l’intérêt d’une connexion conique, du platform-switching, et sur l’incidence de l’axe implantaire, pour le résultat esthétique. Du point de vue biologique, il a expliqué l’intérêt des implants Tissue Level, qui permettent d’éviter les contaminations bacté- riennes à l’interface pilier/implant, et sa préférence pour les diamètres réduits. « Placer des implants sous- dimensionnés pour faciliter l’interdis- tance et ainsi laisser place à la vascula- risation périphérique, constitue un élément-clé de la réussite. » Le public a pu apprécier la pertinence des interventions et du débat qui s’en est suivi. Rendez-vous pris pour l’édition 2018 du pro- chain Symposium Anthogyr qui sera placé sous le signe de l’innovation et l’interactivité. d’échec. Il a démontré les avantages de la connexion conique, pour préserver les tissus osseux et muqueux. Pour lui, une connexion idéale dispose d’un angle entre 8° et 12°, car elle assure l’étanchéité et autorise le retrait des piliers pour la maintenance.

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