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Implant Tribune Édition Française No.3, 2016

Implant Tribune Édition Française |Août/Septembre 2016 22 Introduction et contexte Leremplacementfonctionnel,sûretesthé- tiquedesdentsalongtempstenududéfi.Les implants en titane ont mené à la réussite et ontfaitleurpreuvedepuisplusdecinquante ans. Mais si leur utilisation s’est effective- mentaccrue,ilenestdemêmedunombrede fabricantsetdeprotocolesdefabricationqui ont mené d’une part à une grande variété d’implantsentitaneouenalliagedetitane,et d’autre part à la modification du pourcen- tage de titane et l’adjonction de nouveaux composants dans les alliages. On dispose de rapports de plus en plus nombreux1, 2, 3 sur la sensibilité aux implants dentaires en titane et alliage de titane. Les réactions vont d’une irritation locale des tissus mous à l’échec spontané et inexpliqué de l’implantation, aux douleurs articulaires, à l’irritation cuta- née, à la fatigue et même à l’ostéonécrose. Nombre de problèmes de santé liés aux im- plants ont été attribués à des événements d’oxydation et/ou de corrosion,4, 5, 6 qui sur- viennent en raison de l’environment biolo- gique, de la fatigue des matériaux, des contraintes, du galvanisme, de l’exposition au milieu buccal agressif, de l’usure des ma- tériauxetd’unecombinaisondetouscesfac- teurs. Un phénomène bien étudié en ortho- pédieetdansunemoindremesuredanslalit- térature dentaire, est celui des sous-produits quisontlibérésparlesimplantsparsuitedes attaques corrosives,4 et sont transportés via lesystèmelymphatique5 etlacirculationsan- guinejusqu’àdesorganesdistants,telsquela rate et le foie. Dans certains cas, ils peuvent parvenir à la barrière hémato-encéphalique etlatraverser.Ilaétédémontréquecessous- produits induisent une toxicité des métaux et mettent à rude épreuve le système immu- nitaire du porteur de l’implant ainsi que son état de santé générale. À l’instar de l’orthopédie médicale, la den- tisterie, et surtout le secteur de l’implantolo- gie, a connu une hausse sensible de l’utilisa- tion des biocéramiques au cours de la der- nière décennie. La zircone est en effet une biocéramiqueinertequiprésented’excellen- tes propriétés biomécaniques, ne transmet pas la chaleur, n’induit aucune réaction gal- vanique,6 et contrairement au titane, n’est passensibleàlacorrosiondanslemilieubuc- cal. Tant pour des raisons esthétiques que fonctionnelles, la profession a assisté à un changement de paradigme dans les types de matériaux utilisés dans les implants dentai- res, nouvellement posés ou restaurés. Les biocéramiques et d’autres matériaux non- métalliques, véritablement bio-inertes et biocompatibles, ont rapidement remplacé les alliages métalliques. La zircone polycris- talline tétragonale stabilisée à l’oxyde d’yt- trium (Y-TZP), dont le principal composant est le dioxyde de zirconium (ZrO2), est no- tamment le matériau de choix pour les im- plants dentaires et les prothèses fixées.7 Aujourd’hui, les praticiens constatent que les patients ont un comportement différent en termes de mode de vie et de traitements qu’ils sont prêts à accepter ou à suivre. De plus en plus de personnes recherchent une meilleurealimentation,unemeilleuresanté, se tournent vers les aliments biologiques, pour ne citer que quelques changements. Cette évolution va également dans le sens d’une participation plus active et plus responsable au choix des traitements qu’el- les recherchent et sont disposées à entre- prendre. Lors de leurs consultations, les mé- decins, les chirurgiens-dentistes et en parti- culier les implantologues, se retrouvent de plusenplusfréquemmentfaceàdespatients en attente de traitements plus naturels et non toxiques, sous tous les angles des soins de santé. Étude de cas Le patient de 45 ans présentait une restau- ration défectueuse d’une prémolaire supé- rieure gauche et des antécédents de traite- ment canalaire (Fig. 1). L’incisive centrale su- périeure droite avait également été rempla- cée quelques années auparavant, et après la posedel’implantetlarestauration,lepatient avaitéprouvédelafatigueetsouffertd’érup- tions cutanées sur le visage, au-dessous de la paupière droite. Les symptômes de fatigue s’étaient dissipés au bout d’une année et l’utilisationdestéroïdestopiquespermettait detraiterleséruptionscutanées,maiscelles- ci réapparaissaient après un arrêt prolongé des médicaments. Les antécédents médi- caux et dentaires ont été notés et des exa- mens cliniques et radiologiques réalisés. Ils ont révélé une mobilité de classe II au niveau de la seconde prémolaire supérieure gauche et une récidive carieuse sous-gingivale (Fig. 2).L’examendescoupessagittalesetcoronai- res obtenues par tomodensitométrie volu- mique à faisceau conique (CBCT) a confirmé les résultats cliniques. Le patient a été in- formé que la dent ne pouvait être sauvée et une extraction, suivie d’une greffe osseuse alvéolaire et du remplacement par un im- plant dentaire étaient donc recommandés. Les antécédents médicaux indiquaient une sensibilité à divers objets métalliques tels quebijoux,bouclesdeceintureetmêmebou- tons métalliques des pantalons. Le patient a demandéqu’unimplantnon-métalliquesoit utilisé et a refusé la dépose de l’implant rem- plaçant l’incisive centrale supérieure droite. Le plan de traitement établi prévoyait une intervention en trois phases. La première comprenaitl’extractiondeladentetlagreffe osseuse alvéolaire, la deuxième prévoyait la pose d’un implant et une période de protec- tion,etlatroisièmeincluaitlarestaurationau moyen d’une couronne en zircone-céra- mique. Pendant la phase chirurgicale du plan, l’évaluation des images acquises par CBCT a permis de déterminer qu’un implant mono- bloc en zircone (Zirkolith AG) ayant un dia- mètrede4,0 mm,uneplateformede4,8 mm et une longueur de 10 mm était le mieux adapté au site et au remplacement de la dent 25 (Fig. 3). Cette configuration de l’implant a été choisie afin d’optimiser l’esthétique den- taire tout comme l’esthétique gingivale. Le choixdel’approcheconservatriceconsistant ànepasprocéderàuneposeimmédiaterepo- sait sur le modèle de l’implant, dont le corps CAS CLINIQUE Implants en zircone : remplacement entièrement sans métal d’une deuxième prémolaire maxillaire Dr Sammy Noumbissi,États-Unis Fig.1a:Vue intra-orale préopératoire.|Fig.1b:Vue coronaire préopératoire acquise par CBCT.|Fig.2:Vue axiale préopératoire acquise par CBCT.|Fig.3: Plan virtuel du traitement implantaire.|Fig.4: Greffe osseuse alvéolaire.|Fig.5: Crête 12 semaines après la greffe.|Fig.6:Vue axiale après extraction et greffe.| Fig.7: Gouttière de protection de l’implant/Essix. 1a 1b 2 3 4 5 6 7 1a 1b 23 4567

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