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Dental Tribune Édition Française No. 12, 2015

Je viens d’une famille où l’on naît Chirur- gien-Dentistedepèreenfillesetbientôtpe- tite fille. La rencontre, avec des étudiants brillants, investis et inquiets pour leur ave- nir lors de la réalisation de cette édition qui leur est consacrée, m’a interpellé. Mon travail de praticienne libérale en exercice depuis trente ans, ainsi que mon activité de journaliste me permettent chaque jour de rencontrer, discuter, échan- geravecdenombreuxacteursimpliquésde la profession. Quel pourrait être le dentiste de de- main ? Quel mode d’exercice lui permettrait de conserver son libéralisme, tout en inté- grant les nouvelles donnes d’aujourd’hui et du futur? Exercice de style d’une optimiste, pas- sionnément habitée par son métier. S’adapter à de nouveaux défis,tel est l’avenir de notre métier. J’aiprislepartid’établirunétatdeslieux, et désire apporter quelques pistes de solu- tions. Ces réponses, qui n’engagent que moi, aimeraient que tout un chacun s’in- terroge, afin de fédérer plus notre profes- sion. A vous lire si vous voulez réagir  : l.bury@dental-tribune.com Quel estl’état des lieux de la démographie des Chirurgiens –Dentistes et en quoi cela va t’il influer sur notre métier? Les cabinets « solos » vont avoir du mal pour exister. Des cliniques dentaires constituées d’é- quipes de soins, d’informaticiens, de ges- tionnaires feront le paysage du futur. Le challenge du praticien sera d’être l’acteur de ces structures et non celui qui subit ! La profession se féminise : le nombre des dentistes femmes a augmenté de 8 points en 14 ans. Les plus jeunes générations sont majoritairement féminines. 60 % de fem- mes chez les moins de trente ans  ! Nos consœurs apprécient l’activité salariale (59 %/ 38 % en cabinet libéral ou mixte), ce qui leur permet de combiner à la fois le tra- vail et la famille. Des structures ouvertes six jours sur sept, à plusieurs fauteuils, per- mettront de partager les locaux et ainsi d’a- dapter chacune aux emplois du temps. Une flexibilité sera indispensable avec une or- ganisation drastique. Mais le jeu en vaut la chandelle. On va vers des évolutions structurelles de l’offre de soins. Les modalités de prise en charge par l’Assurance maladie et par les complémentaires santés des soins dentai- res vont évoluer. Il faudra donc produire plus vite, de meilleure qualité et à moindre coût, tout en conservant les relations privi- légiées avec nos patients dans le respect du serment d‘Hippocrate. De nos jours les technologies numé- riques qui débutent à la prise d’empreinte 3D jusqu’aux machines de CFAO apportent un gain indéniable de précision, de régula- rité, de temps et de confort pour les prati- ciens et leurs patients. Les outils numériques seront de plus en plus nombreux et performants, avec toute- fois, des coûts d’investissement et de main- tenance de ces outils qui restent impor- tants. La mutualisation du plateau tech- nique et un regroupement en clinique den- taire comme cela existe déjà en Suisse et en Espagne sera nécessaire. Il y aura des équi- pesde soins avec des assistantes dentaires, des hygiénistes dont leur inscription au Code de la santé publique permettrait à terme, de justifier leur existence, comme déjà dans une vingtaine de pays de l’Union Européenne En dépit de tous les avantages que repré- sente la CFAO directe, les machines ne peu- vent,enl’état,remplacerlamainetlesavoir faire des prothésistes. … La réussite des plans de traitement reste et restera tou- joursdépendantedelasymbiosepraticien- prothésiste. Aussi, l’essor de la CFAO sera, sans aucun doute, dépendant de cette rela- tion. Intégrer des prothésistes dans la structure me semble indispensable. Même si la CFAO est aujourd’hui une technique fiable et éprouvée, elle reste encore perfec- tible et de nombreuses évolutions sont à venir. Il vaudra mieux privilégier une loca- tion du matériel afin de pouvoir à tout mo- ment progresser dans la technologie. Bouleversement dans les habitudes d’achats : – Le total des actes dentaires va croître pro- portionnellement à la population : +12 % jusqu’en 2040. Les conséquences écono- miques influenceront d’autant la gestion des cabinets vers une modélisation taylo- risée des achats. La fusion de grands groupes, spécialisés pour certains en consommables, d’autres enéquipementpourvendreendirect,vare- définir les rôles. … La montée en puissance du e-commerce va permettre de faire dimi- nuer les coûts d’achat. Il faudra aussi re- chercher les solutions qui vous apporte- ront de réels conseils. Inciter mais ne pas imposer La démographie des chirurgiens-dentis- tes connaît de grandes disparités régiona- les, tant en structures qu’en terme d’évolu- tion.La part des dentistes de nationalité étrangère est en augmentation 3,9 % du to- tal des actifs et l’apport de ces praticiens formésàl’étranger,orientéversdesrégions moins dotées en praticiens, est peu suivi d’effet, car la loi les autorise, comme tous leursconfrères,àsedéplacer.Ilestàsouhai- terquelesContratsd’EngagementdeServi- ces Public qui ouvrent droit, dès la deuxième année d’études, au versement d’uneallocationmensuellede1 200 €bruts jusqu’à la fin des études, en échange d’un engagementàexerceràtitrelibéralousala- rié dans des zones géographiques « sous – dotées » porte ses fruits. Ensembles plus forts ! Il faut accentuer vos relations tout au long de vos études, et bien après, afin de conserver vos liens qui vous permettront de vous associer avec plus d’affinités. Bien plus, pour que les cli- niques dentaires soient le mieux gérées, il estindispensabledestandardiserlesproto- coles.Quoideplusfacilelorsquel’onasuivi la même formation universitaire  ! N’ou- bliez pas les écoles de prothésistes de votre région, partagez vos passions, de ces ren- contres naitront les associations à venir. Continuez de vous former, échangez entre vous au sein de ces cliniques pour faire pro- gresser chacun. … En un mot, abandonnez cet individualisme qui a permis de mettre en place toutes les lois imposées aujourd’- hui. En moyenne, les praticiens formés en France sont 32 % à exercer dans le départe- ment où ils ont obtenu leur diplôme, 32 % dans un autre département de la même ré- gion et 35 % dans une autre région. Et rappelez vous : le travail des mains ne se négocie pas (proverbe arménien) *État des lieux de la démographie des chi- rurgiens-dentistes. … Décembre 2013/ Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé/ ONDPS 9Dental Tribune Édition Française | Novembre 2015 AVENIR Le tournant Dr Laurence Berenholc-Bury Extrait de la vidéo:Le cabinet du futurADF Extrait de la vidéo:Le cabinet du futurADF Extrait de la vidéo:Le cabinet du futurADF

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