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Esthétique Tribune Édition Française

22 CAS CLINIQUE Esthétique Tribune Édition Française | Mars 2018 Résine composite injectable : une nouvelle technique – Partie I Dr Douglas A. Terry & Dr John M. Powers, États-Unis La technique d’injection de résine composite est un nouveau procédé direct/indirect, tout à fait original, qui permet de transposer de manière pré visible un montage en cire diagnostique, ou wax-up, en restauration composite. Cette technique faisant appel à une résine composite fluide fortement chargée, peut être utilisée dans d’innombrables situations, dont notamment des applications cliniques telles que la réparation urgente de dents et de restaurations fracturées, la fabrication de res- taurations provisoires,1 de restaurations com- posites transitoires (classe III, IV, facettes) et de couronnes pédiatriques en composite, le resurfaçage de l’usure occlusale de restaura- tions composites postérieures, la détermina- tion de la longueur du bord incisif avant un allongement coronaire esthétique, et le déve- loppement de prototypes en composite pour le fraisage par reproduction. Elle peut en outre se révéler très utile pour définir la di- mension verticale et modifier les schémas d’occlusion (guidage antérieur et désocclu- sion postérieure) avant les restaurations défi- nitives. Cette technique non-invasive est de plus un outil à part entière, pour améliorer la communication entre le patient et l’équipe chargée de la restauration pendant la planifi- cation du traitement. Le présent article porte sur une étude de cas dont les restaurations transitoires en résine composite ont été éla- borées au moyen de résine composite injec- table. L’utilisation de la technique d’injection pour fabriquer des restaurations transitoires en résine composite est un excellent moyen de mieux faire comprendre la procédure cli- nique planifiée et le résultat définitif prévu pour le patient.2 Les maquettes en résine transitoires permettent au patient et à l’équipe dentaire de définir les paramètres de la fonction occlusale,3 la position et l’aligne- ment des dents,4 la forme de la restauration et le contour physiologique,5 la teinte et la tex- ture du matériau de restauration, le profil la- bial, la composante phonétique, la position du bord incisif et l’orientation de la gencive. Ce procédé écarte aussi tout malentendu entre le patient et l’équipe dentaire pendant la phase de planification du traitement.2 La technique d’injection peut en outre être utili- sée pour la détermination des profils des tis- sus mous et leur prise en charge, ainsi que pour la conception de la restauration défini- tive.6–9 Réversible et sans préparation, elle peut servir de guide au clinicien et au prothé- siste pour parvenir à une restauration défini- tive fonctionnelle et esthétique, approuvée au préalable par le patient. La technique leur est en effet très utile durant la phase de conception et de fabrication car elle permet au patient et à toute l’équipe dentaire de vi- sualiser le projet, de même qu’elle fournit des in for mations très détaillées quant au plan de traitement et à la réalisation des restaura- tions définitives.10 Dans certains cas, les res- taurations transitoires seront portées des mois, voire des années, par les patients, tout au long d’un plan de restauration interdisci- plinaire à long terme.1 La procédure peut être réalisée dans la cavi- té orale, sans anesthésie. Un matériau à em- preinte transparent en polysiloxane de vinyle est utilisé pour reproduire le wax-up, la ma- trice transparente peut être placée en bouche, sur les dents non pré parées, et utilisée comme moyen de transfert, permettant l’in- jection et la polymérisation de la résine com- posite fluide. Après la fin des procédures d’ajustement et de polissage, les restaura- tions composites transitoires peuvent être de nouveau modifiées, afin de répondre aux be- soins fonctionnels et esthétiques du patient. Cette procédure peut réduire les sources po- tentielles d’insatisfaction du patient ainsi que les litiges puisque le processus est réversible, elle peut être réalisée sans préparation et per- met au patient d’apprécier et accepter les as- pects visuels autant que fonctionnels, avant la fabrication des restau rations définitives. De plus, cette procédure très simple permet d’ajuster les dimensions de la pré paration, garantit l’attribution de paramètres spatiaux uniformes au matériau de restauration, et accroît les chances d’une conception plus conser vatrice de la préparation.1 Étude de cas Le patient âgé de 63 ans présentait un problème d’usure du bord incisif, ainsi qu’une fracture de ses dents antérieures maxillaires (Fig. 1). L’examen clinique a ré- vélé un grand nom bre de diastèmes et de lé- sions cervicales sur les incisives centrales, dues à l’action corrosive des citrons que su- çait régulièrement le patient (Figs. 2a et b). Le contrôle de l’occlusion a quant à lui indiqué une pente canine insuffisante et une désoc- clusion postérieure. Par suite de ce contrôle, un nouveau sché ma d’occlusion a été élaboré à l’aide d’un wax-up (Fig. 3a) et une matrice transparente en polysiloxane de vinyle a été utilisée pour reproduire la maquette. L’em- preinte a été prise au moyen d’un porte- empreinte en plastique non perforé (Fig. 3b). Chacune des dents a été meulée et net- toyée avec une solution de chlorhexidine à 2 % (Consepsis, Ultradent). Avant la phase de restauration, une résine composite hybride a également été introduite dans la matrice transparente et été placée sur l’incisive cen- trale maxillaire droite, puis photopolyméri- sée. Cette procédure a permis de maîtriser la dimension spatiale de l’important diastème, pendant la procédure d’injection du compo- site (Fig. 4). Chaque dent a été traitée succes- sivement, en commençant par l’isolement des dents adjacentes au moyen d’une bande de téflon (Dupont), ou d’une petite quantité de glycérine appliquée sur ces dernières (Fig. 5a). Ce procédé d’ajustement proximal a per- mis l’in tégration optimale de résine compo- site fluide dans la région interproximale, tout en évitant l’ad hérence du matériau sur les surfaces dentaires adjacentes.11–13 En fonction de la durée du traitement, le collage requiert un mordançage sélectif ponctuel, ou un mordançage total des sur- faces dentaires à restaurer.1, 2 Un semi-gel d’acide phosphorique à 37,5 % (Gel Etchant, Kerr/Sybron) a été appliqué sur la surface de l’émail pendant 30 secondes, rincé pendant 5 secondes, et séché doucement à l’air (Fig. 5b). Un adhésif monocomposant a été étalé sur la surface de l’émail à l’aide d’un applicateur, laissé en place pendant 10 secondes (Fig. 5c), séché à l’air pendant 5 secondes (Fig. 5d), et photopolymérisé pendant 10 secondes au moyen d’une lampe LED (Fig. 5e). La matrice transparente en polysiloxane a été placée sur l’arcade et une résine compo- site fluide de teinte A2 opaque (G-ænial Uni- versal Flo, GC) a d’abord été injectée par un petit orifice situé au-dessus de la surface dentaire, suivie par une résine composite fluide de teinte B1 translucide (G-ænial Uni- versal Flo, GC). La résine composite a été dur- 1 2c 2a 3a Fig. 1 : Vue faciale préopératoire du segment maxillaire antérieur. Le patient âgé de 63 ans présente une usure du bord incisif et une fracture des dents maxillaires antérieures. Le patient souhaite améliorer l’esthétique par un traitement conservateur sans traitement orthodon- tique. Figs. 2a–c : L’évaluation clinique révèle de nombreux diastèmes et des lésions cervicales corrosives au niveau des incisives centrales, dus à la succion de quartiers de citron. Figs. 3a & b : Élaboration d’un wax-up diagnostique qui définit les nouveaux critères (esthétiques, fonctionnels) des restaurations définitives (a) ; une matrice transparente en polysiloxane de vinyle a été fabriquée pour reproduire le wax-up (b). Fig. 4 : Avant la procédure de restauration, une résine composite hybride est introduite dans la matrice transparente, placée sur l’incisive centrale maxillaire droite, puis photopolymérisée. Cette technique permet de gérer la dimension spatiale de l’important diastème pendant la procédure d’injection du composite. 2b 3b 4

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