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Prévention Tribune Édition Française

Prevention Tribune Édition Française | Juin/Juillet 2016 24 garettes/j tandis que les « jeunes fumeurs » consomment globalement moins de 1 pa- quet de cigarettes par jour (16 cigarettes) (Figure 3). Vision du produit et utilisation de l’e-cigarette – 77.5 % des participants recommanderaient l’utilisationdel’e-cigaretteunamiet62.5 % lajugentefficace.Celaindiqueglobalement une bonne image du produit et une confiance en ses vertus. – 22.5 % partagent leur e-cigarette avec un membre de leur famille (généralement en- tre concubins voire amis) (Figure4). Dosage en nicotine et durée d’utilisation de l’e-cigarette Evolution du dosage en nicotine Lafigure5proposed’étudierl’évolutiondu dosageennicotinedel’e-cigaretteentreledé- but d’utilisation et la date correspondant au jour du questionnaire. On remarque que les utilisateurs consomment majoritairement 11mg/ml de nicotine en début d’utilisation, cequicorrespondàundosageintermédiaire. 34,6 % (9/26) des utilisateurs qui conti- nuentdevapoterontdiminuéleurdosageen nicotinetandisque65,4 %(17/26)desperson- nes qui continuent d’utiliser l’e-cigarette sont toujours au même dosage que celui de départ. Le changement de dosage concerne globalement les personnes qui ont débuté à 11(4/9)ou16 mg/ml(4/9)pourarriveractuel- lement à un dosage inférieur. Aucun n’a aug- menté son dosage en nicotine. Durée d’utilisation de l’e-cigarette Globalement les utilisateurs sondés sont consommateurs«récents»ayantàleuractif1 à5moisd’utilisation.Plusraressontceuxqui poursuiventuneutilisationau-delà(15 %ont une utilisation de 6 à 12 mois et 20 % ont une utilisation supérieure à 1an) (Figure 6). Sevrage tabagique (Figure 7) – Arrêttabac :25 %desparticipantsontarrêté totalementlacigaretteclassique.Parmices 25 %, on note qu’il y a autant d’utilisateurs sevréstotalementdelanicotine(e-cigarette +tabac;12.5 %)quedepersonnesquiontar- rêté le tabac mais qui continuent d’utiliser la cigarette électronique (12.5 %). L’arrêt total de consommation de tabac et delacigaretteélectroniqueestgénéralement constatéauboutde1–5moispourlamajorité (4/5) et plus d’un an pour certains (1/5). – Patientscontinuantl’e-cigarette+tabac :ils sont52.5 %àessuyerunéchecausevrageni- cotinique. – Arrêt e-cigarette : 35 % des utilisateurs ont stoppé leur utilisation de l’e-cigarette : · L’arrêtsurvientauboutde1à5moispourla majorité. · 22,5 % n’ont pas trouvé le produit efficace enmatièredesevrageetontreplongédans le tabac. Cela s’explique par le fait que les sensations provoquées n’étaient pas les mêmes qu’avec le tabac et ne calmaient donc pas suffisamment le manque (9/40). D’autres utilisateurs évoquent également un ensemble d’effets indésirables qui les ont poussés à arrêter : bouche pâteuse, gorge en feu, toux, douleur pulmonaire et défaut du matériel (fuite de e-liquide par l’embout). 2) Impact de la cigarette électronique sur la sphère ORL Effets négatifs – Les hypersensibilités et les colorations res- tent globalement inchangées après utilisa- tion de l’e-cigarette. Onpeuteneffetnoterqu’aucunutilisateur n’a fait mention d’une augmentation de leur présence, et que seules quelques per- sonnes ont mentionné une diminution de ceseffets(5 %desutilisateurspourl’hyper- sensibilité et 15 % pour les colorations). – De même l’e-cigarette n’a visiblement pas d’impact avéré sur la présence de saigne- mentsgingivaux:eneffettrèspeud’utilisa- teurs constatent une hausse des saigne- ments (5 %) voire une apparition de ce symptôme (2.5 %). De plus, seuls 2.5 % des utilisateurs ont mentionné une diminu- tiondessaignementsgingivauxaprèsutili- sation (Figure 8). – Globalement l’effet négatif le plus réperto- rié est le syndrome de la bouche sèche (47,5 % des participants). – Secondairement sont évoquées (pour 20 % des utilisateurs): une sensation de bouche pâteuse, une toux et une irritation/brûlure de la gorge. – Entre 20 et 10 % des utilisateurs ont rap- portédesbrûlures/irritationsbuccales(àti- tre de rougeur et picotement de la mu- queuse) ainsi qu’un goût désagréable. – Enfinuneminoritéd’utilisateurs(moinsde 10 %) évoquent la présence d’ulcérations (aphtes) ainsi que la présence d’un enduit blancsurlalangueetdedouleurslinguales, voire la présence d’un film gras. – Très rares sont les personnes à décrire une réaction allergique au produit (moins de 5 %),setraduisantpargonflementdelalan- gue et de la lèvre et des démangeaisons) (Figure 9). Par ailleurs, lorsque du e-liquide est entré en contact direct avec la cavité buccale, les utilisateurs concernés ont décrit la plupart du temps des symptômes mineurs, avec principalement la présence d’un goût amer qui perturbe la gustation pendant quelques heures. D’autres participants évoquent des troubles de la sensibilité (sensation de four- millements, picotements, comme si la lan- gue et/ou la lèvre était anesthésiée). Enfin, certains font mention d’une brûlure chi- mique suite au contact du liquide avec les muqueuses, et décrivent une lésion comme celle provoquée par un contact avec un li- quidetropchaud(zoneinflammatoirerouge et sensible) (Figure 10). Effets positifs Les patients rapportent majoritairement une nette amélioration de la respiration (50 %)ainsiqu’unemeilleurehaleine(42.5 %) (Leproduitinhaléetexpirédansl’airambiant est en effet quasiment inodore) (Figure 11). Quelques utilisateurs évoquent d’autres effets bénéfiques, tels qu’une augmentation de l’appétit, une meilleure perception des odeurs, un meilleur teint et une meilleure circulation sanguine (< 5 %). Discussion 1) Population Démographie En comparaison avec la bibliographique actuelle, on constate globalement que l’at- trait de la cigarette électronique concerne majoritairement une population d’âge moyen compris entre 26 et 45 ans (soit 40 % desutilisateursdansnotreétude,contre31 % selon le rapport 2014 de l’INPES (pourcen- tage comprenant « les utilisateurs régu- liers »)) (1) . Par ailleurs, les utilisateurs n’ont pas le ré- flexe de consulter le dentiste à l’occasion d’unevisitedecontrôleannuelle(seuls52.5 % seprêtentaujeu).Celacontrastequelquepeu aveclesdonnéesrecueilliesparuneétudein- dienne qui rapporte que 60 % des adultes et 83 %desadolescentsde15à19ansconsultent au moins une fois par an(2) . Ces statistiques permettent d’extrapoler la possibilité d’un suividel’étatbuccodentairesurlelongterme des utilisateurs de l’e-cigarette. Notre étude soulève notamment un problème de com- munication autour de la nécessité d’un suivi régulier chez le dentiste au sein de cette po- pulation. Consommation tabagique avant utilisation de l’e-cigarette Les utilisateurs interrogés sont principa- lementdesfumeursayantconsomméduta- bac durant 15 à 20 ans, avec une consomma- tion moyenne de 11 à 20 cigarettes par jour. Il n’existe pas à notre connaissance de com- paraison avec la bibliographie actuelle- ment. Vision du produit et utilisation de l’e-ciga- rette 22.5 % des utilisateurs participant à notre étude partagent leur e-cigarette avec un membre de leur entourage. Cette constata- tionadéjàfaitl’objetdequestionnementau- prèsdesexpertsmandatésparl’OFDT,quiont évoqué le risque de transmission bacté- rienne et virale par le biais de la salive (ex : herpès buccal)(3) . THÈSE Fig.5: Evolution du dosage en nicotine du e-liquide. Fig.6: Durée d’utilisation de l’e-cigarette. Fig.7: Evaluation du sevrage tabagique. Fig.8: Evolution des hypersensibilités,colorations et saignements gingivaux avant et après utilisation de l’e-cigarette.

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