IMPLANT TRIBUNE The World’s Implant Newspaper · Édition Française JANVIER 2020 | VOL. 12, NO. 1 www.dental-tribune.fr La mise en charge immédiate en implantologie basale Résumé : Les progrès réalisés dans le domaine de l’implantologie et particulièrement dans l’implantologie basale, ont contribué à l’essor de la mise en charge immédiate. Par ailleurs, la collaboration étroite entre le pro- thésiste et le dentiste permet de réaliser le souhait du patient, qui retrouvera ainsi le plus vite possible des dents fi xes. Après la pose des implants basaux, le bridge de transition est l’élément le plus im- portant de cette mise en charge immédiate. Nous nous proposons dans cet article, de dé- crire les protocoles liés à cette technique. Introduction : Dès la publication des travaux sur l’os- téointégration par le professeur Brånemark1 l’implantologie s’est traduite par la pose d’un implant axial adapté à une approche crestale. Cependant, depuis 1984, grâce aux travaux du Dr Scortecci,2 il existe une autre approche dite basale. Cette approche s’adapte à toutes les formes de crêtes os- seuses et prend tout son sens dans des maxillaires très atrophiés. En implantologie basale, les critères de succès sont identiques à ceux de l’implantologie axiale ; ces deux techniques ne s’opposent pas mais se com- plètent effi cacement pour le bonheur de nos patients. Les implants basaux : Le premier implant à notre disposition, le Diskimplant est un implant en forme de disque dont la mise en place nécessite la ré- alisation d’une ostéotomie dans les 3 sens de l’espace, pour permettre son impactage par voie latérale (Fig. 1). Cet implant en ti- 1 Fig. 1 : Diskimplant de 9 mm de diamètre. tane est usiné dans la masse sans rajout ni soudure ; il peut comporter 1, 2 ou 3 disques de différents diamètres. Il existe des disques cylindriques de même que des disques asy- métriques. L’ostéointégration est identique à celle de l’implantologie axiale, ces im- plants doivent être validés cliniquement et radiologiquement. Les critères techniques de cette technique ont été largement docu- mentés.3 La maîtrise du geste opératoire représente la diffi culté majeure de la méthode et un ap- prentissage s’appuyant sur un enseigne- ment encadré est donc nécessaire. Comme pour les implants axiaux, c’est le projet pro- thétique qui sert de référence au positionne- ment des implants basaux. Enfi n, des im- plants à plaque, des implants ptérigoïdiens, des implants angulés et des implants cylindro- coniques Fractal et Fratex complètent notre gamme d’implants , nous permettant ainsi de gérer toutes les situations cliniques (Figs. 2, 3a–b). Tous ces implants ont en com- mun un pilier intégré présentant un hexa- gone externe, protégé par un carénage cylin- drique conique (émergence monobloc). Ainsi, la connexion implanto-prothétique est réalisée par un vissage à plat, optimisé par un serrage conique. La mise en charge immédiate : Cette technique est parfaitement codifi ée et de nombreuses publications citent des taux de succès équivalents aux mises en charge différées.4–6 Cette mise en charge im- médiate est fi nalisée par la pose, dans un délai de 2 à 5 jours après la mise en place des implants, d’un bridge transitoire vissé métal/résine. Ce bridge transitoire est l’élé- ment fondamental du traitement. C’est un dispositif monobloc de forte rigidité, véri- table fi xateur externe qui réunit les im- plants. En cas d’atrophie osseuse impor- tante au maxillaire supérieur, l’armature comportera une entretoise palatine qui sera coupée à un an postop (Fig. 6a). Le vissage se fait toujours passivement et en cas de dif- fi culté, des bagues usinées en titane sont collées secondairement dans l’intrados de l’armature. Le décollement des bagues de collage reste exceptionnel8 et facilement ré- parable : il suffi t de nettoyer la bague et la logette puis de recoller. Cette technique permet ainsi de se dé- douaner des variations dimensionnelles liées à la coulée métallique (Figs. 4 et 5).7 Le plus souvent, le prothésiste dentaire utilise au sein du laboratoire et en fonction du montage esthétique préalable, des pré- formes calcinables « direct implant », sans bague de collage. La fausse gencive maquil- lée et les dents en résine seront montées classiquement. La mise en place fi nale est facilitée par le vissage à plat. Ce bridge de transition est de conception défi nitive, il peut donc être laissé en place. Dans certains cas où l’exigence esthétique prime, il peut être remplacé au bout de 12 à 18 mois par un bridge d’usage défi nitif. Le protocole est identique à la mandibule comme au maxil- laire. Dans le cas d’édentement unilatéral, la mise en place d’un nombre suffi sant d’im- plants (au moins 4) chacun à fort ancrage primaire, permet la réhabilitation prothé- tique précoce du sujet. Conception : Le prothésiste dentaire doit être rompu aux techniques de coulée de grandes arma- tures monolithiques, en précieux comme en non précieux. Celles-ci seront en forme de « L » (rigides et légères). Le métal est sur- tout disposé en vestibulaire, facilitant ainsi les retouches sur la résine. Dans la mesure du possible, les arcades en « V » seront ar- rondies en « U », afi n de mieux répartir les forces. Dès la pose des implants, mise en place des piliers trans-gingivaux s’il y a lieu. L’émergence des implants doit impérative- ment se situer à une hauteur supérieure ou égale au niveau de la surface de la gencive suturée. Ces piliers pourront être déposés lors de la phase fi nale, afi n d’améliorer l’es- thétique de la prothèse d’usage. Une grande rigueur dans la technique d’empreinte est requise : réalisée à ciel ouvert ou sans porte empreinte dans le cas d’édentement total, elle impose préalablement de réunir solide- ment tous les transferts d’empreinte à l’aide d’une résine dure du type « Luxabite ». Prise de la DVO : Cire sur maquette résine stabilisée par 2 à 3 implants ou guide chirur- gical ou ancienne PPA rebasée. Avant la phase laboratoire, la mise en articulation se fait au cabinet dentaire. 2 3a 3b Fig. 2 : Diskimplant à plaque de 33 mm/9 mm. | Fig. 3a: Fractal de 11 mm/3,75 mm.|Fig. 3b : Fratex de 12 ÷ mm/3,3 mm, Fractal angulé de 18 mm/ 3,3 mm, Fractal ptérigoidien de 16 + 4 mm/3,3 mm. Phases de laboratoire : – Placer si nécessaire une bague de centrage (laiton) à usages multiples sur chaque ana- logue, à l’aide d’une vis de laboratoire. – Couper les calcinables à bonne hauteur et les poser sur les bagues. – Modeler l’armature avec de la cire et ou de la résine calcinable, utiliser des billes de rétention et placer les tiges de coulée. – Dévisser et sortir la maquette, retirer les bagues de centrage par en dessous, mettre en revêtement, puis couler l’armature. – Dégrossir et fi nir l’armature (les logettes de collage doivent être nettes), puis cuire la partie cosmétique. – Dans chaque logette de l’armature, placer et visser, pour vérifi er qu’elles s’engagent à fond et sans tension, les bagues de collage en titane. – Dévisser et replacer dans les logettes les bagues enrobées de colle résine pour atta- 4 5 www.DTStudyClub.com 6a 6b Fig. 4 : Composants pour technique de collage (de gauche à droite) : Préforme calcinable, bague de centrage (laiton), bague de collage (titane), vis de fi xation or M 1.4, vis de laboratoire. | Fig. 5 : Cire d’armature : mise en évidence de 8 logettes receveurs pour le collage des bagues titane et de 2 coulées pour vissage direct implant. | Fig. 6a : Bridge maxillaire vissé avec une entretoise palatine. | Fig. 6b : Bagues collées dans l’intrados de l’armature.