récapitulatif Récapitulatif empreinte optique IDS 2019 IDS 2019 : De la démocratisation de l’empreinte optique IDS 2019 : du monde, beaucoup de monde mais pas plus qu’en 2017 ! Moins d’asiatiques, plus de français ! Moins de CFAO mais plus d’empreinte optique. Objectif ou subjectif ? Ce fut notre ressenti en ce mois de mars 2019 à Cologne. Dix-huit caméras, rien que cela, Et toutes qui fonctionnent, enfin presque ! Les nombreux prototypes de 2017 sont devenus des outils fonctionnels. Tant mieux. 2017 le laissait entrevoir, 2019 l’a fait : la démocratisation de l’empreinte optique a donc com- mencé en mars dernier. Si l’on considère qu’il y a un peu plus d’un million de cabinets dentaires de type « occidental » dans le monde, que le prix « moyen » d’une caméra au terme de cette démocrati- sation aura tourné autour de 20 000 €, c’est un marché de 20 milliards d’euros qui s’offre aux fabri- cants ! Certes, 100 % de ce million de cabinets ne sera pas équipé avant une dizaine d’années mais il n’y a aucune raison que cela ne soit pas le cas à terme. Qui travaille encore au marteau et au burin ? Combien continuent-ils à développer leur radio dans un réduit inconfortable au fond de leur cabinet ? L’empreinte optique n’est pas l’alpha et l’oméga de notre métier ! Seules les indications cliniques imposent ou non tel ou tel outil ou technique. C’est aussi le cas de l’empreinte optique. Mais elle est inexorable. L’immense majorité des cas cliniques peut être traitée par l’empreinte optique. Ceci dit, certains ne lui conviennent guère et une minorité lui résistera à juste raison et encore longtemps. Les élas- tomères ne disparaîtront pas totalement de nos cabinets. Qu’il s’agisse des réparations d’appareils amovibles, d’empreintes d’édentations complètes, d’empreintes d’édentations partielles mandibu- laires avec des crêtes très fines et flasques, les raisons de sortir les pots de silicone ou d’alginate La numérisation de la médecine dentaire a commencé il y a environ 40 ans avec l’informatisa- tion de la gestion des dossiers patients. Puis ce fut le tour de la radiologie en commençant par les rétro-alvéolaires, pour arriver au cone beam 4D, en étant passée au préalable par les panoramiques, et tant d’autres dispositifs de capture et de mesure. Depuis 10 ans, c’est le tour de l’empreinte optique et cela ne cessera plus dorénavant. À l’inté- gration de cet outil pour mesurer la dimension des dents (empreintes pour prothèses), leur teinte, leurs mouvements maintenant, s’ajoutent depuis peu la détection des caries (iTero Element 5D, TRIOS 4 3shape, Emerald, etc.), pouvant épargner quelques rayons X, et demain viendra (on l’attend très fort) la détection de tissus durs sous les tissus mous (Voco), des dispositifs permettant de scan- ner 2 tiers d’arcade ou une arcade complète en une fraction de seconde et sûrement, encore bien d’autres solutions techniques facilitant et potentialisant toujours plus l’exercice de notre métier. Ajoutons à cela, l’aspect médico-légal (enregistrements d’arcades, opposables dans le futur), la com- munication (avec le patient mais aussi avec les laboratoires, des confrères spécialistes ou autres), la comparaison au cours du temps de l’état du parodonte et de l’abrasion des dents, etc. Vingt milliards d’euros, disions-nous. Qui seront probablement doublés par la présence combinée de petites usineuses chairside et/ou d’imprimantes 3D aux possibilités immenses. Car, dans dix ans, non seulement tous les cabinets possèderont un ou plusieurs scanners d’empreinte optique mais aussi ces outils de fabrication complémentaires, ici pour réaliser des guides chirurgicaux, là pour fabriquer des prothèses transitoires immédiates, fixes ou amovibles. Le numérique n’a pas fini de nous étonner et d’envahir peu à peu notre espace de travail ! Le cabinet x.0 existe déjà ! Tous les maillons sont unis pour former la chaîne du nu- mérique qui n’était encore que partielle il y a quelques années à peine. Certes, si l’on fait le sigma des investissements que cela implique (cone beam, caméra d’empreinte optique, imprimantes 3D, articulateurs électroniques, usineuses, logiciels de simulation esthétique ou implantaire, etc.), cela peut donner le tournis, mais c’est inexorable ! S’il y a bien un domaine de notre société qui ne cessera pas de progresser technologique- ment, c’est bien celui de la médecine. En filigrane, l’impression de tissus humains, l’as- sistance robotique de certains actes chirurgicaux, l’IA, etc. Vous l’avez compris, l’heure est donc au choix. Les articles qui traitent de ce sujet s’empilent et l’un de ceux-ci est paru il y a peu. Nous vous y renvoyons plus bas. Aussi, la présentation suivante de dix-huit caméras et plus d’empreinte optique que nous avons pu détecter lors de cet IDS, sera-t-elle succincte et évaluative. Que les fabricants ne se crispent pas : dans notre jugement se loge une bonne part de subjectivité. Pour autant, notre expérience de ces outils ne rend pas, ipso facto, nos remarques construc- tives si ineptes que cela. L’un des aspects majeurs du choix d’une caméra, dès lors que techniquement elle fait correctement l’essentiel (ce qui n’est pas toujours le cas malheureusement), est celui de l’ergonomie. La facilité de manipulation, la souplesse de l’ordre des scannages, la dimension des carrosseries, ces éléments sont fondamentaux car vous y serez confrontés tous les jours de votre exercice. Prenons l’exemple du diamètre du corps d’une caméra. Il est contreproductif, pour ne pas dire idiot, de concevoir un corps de caméra trop petit car il vous faudra la faire tourner autour des dents pour en scanner les différentes faces ! Un diamètre trop petit vous contraindra à la faire tourner entre vos doigts comme un stylo ou une turbine. Or, scanner des dents nécessite des mouve- ments plus amples. En effet, le rayon moyen de la trajectoire de « survol » d’une dent, allant de la face vestibulaire à la face linguale ou palatine, est compris entre 4 et 6 mm pour une molaire et jusqu’à 12 mm pour une grande incisive ou une canine. Ajoutez à cela les 12 à 23 mm (selon les caméras) d’épaisseur d’un embout de caméra, le rayon total sera de 16 à 29 mm, soit de 32 à 58 mm de diamètre ! Cela nécessite des gestes de pronation-supination qui sont sans comparaison avec ceux agissant sur un stylo ou une turbine. En fait ce geste implique des mouvements de pronation-supination qui de- vraient se cantonner au niveau de l’avant-bras et non pas au niveau des doigts ET de l’avant-bras. Cette dimension ergonomique est totalement sous-estimée sur certaines caméras qui sont trop pe- tites et qui vont donc vous fatiguer, inconsciemment, beaucoup plus vite. La preuve en est que la nouvelle Primescan de Sirona présente un diamètre bien supérieur à l’Omnicam, ce qui est une ex- cellente chose. Pourquoi ? Parce que la surface d’acquisition de la tête de la Primescan est deux à trois fois plus grande que celle de l’Omnicam. Certes, cette nouvelle caméra se veut plus « encom- brante », mais elle est plus facile à manipuler et surtout elle va limiter d’un facteur deux à trois vos survols de dents, c’est logique ! Sans compter ses aptitudes en matière de profondeur focale puisque cette nouvelle bombe de Dentsply Sirona saisit de l’information jusqu’à 20 mm de profondeur, très largement de quoi descendre dans les chambres camérales et les espaces inter-dentaires profonds, là où les détails comptent, ici pour une endo-couronne, là pour une limite profonde. Enfin, vous trouverez un fil rouge tout au long de cet article qui souligne la façon dont chaque fabricant répond à la problématique des embouts « emballant » les optiques des caméras. En effet, la législation des pays « en avance » risque de se durcir dans les années à venir et peut-être que l’obligation d’embouts à usage unique pourrait devenir une règle plus ou moins universelle. Aussi, les réponses techniques et commerciales des sociétés fabriquant ces caméras devront-elles intégrer cette hypothèse. La décontamination par trempage risque, par exemple, d’être interdite tôt ou tard, ce qui aura des conséquences sur certaines caméras, les rendant obsolètes ou interdites. Aujourd’hui, les embouts autoclavables sont la norme et répondent de manière satisfaisante aux exigences actuelles d’hygiène. Pour combien de temps ? Ce risque pourrait donner un avantage cer- tains à ceux qui auront su anticiper cet aspect dans le développement de leur caméra. À ce jour, seule la caméra iTero propose des embouts à usage unique, à un prix abordable car après tout, un embout autoclavable pourrait être utilisé de manière unique pour chaque empreinte, mais alors le coût de ladite empreinte deviendrait dissuasif, ce qui n’est pas souhaitable. Voici donc une description rapide des 18 sociétés proposant un ou plusieurs scanners intra-oraux présents à l’IDS 2019. À tout seigneur, tout honneur : 01 iTero Element 5D – Align Technology Apparu sur le marché américain en 2007, l’ancien iTero HDU a été le tout premier scanner fonc- tionnel à scanner sans poudre (powder free) avec une précision démoniaque et un workflow qui n’a pas pris une ride en 12 ans. Le nouvel iTero element est arrivé à l’IDS 2017 avec des évolutions majeures. existent encore. Mais, en regard de ces quelques cas très minoritaires, existent tous les autres qui, eux, méritent cette technologie qui n’apporte à peu près que des avantages, y compris financiers, comparée aux techniques chimico-manuelles. Vingt milliards d’euros ! C’est l’eldorado de ceux qui s’engouffrent sur ce créneau. Qu’une petite vingtaine de caméras se disputant le marché n’est pas un si grand nombre, en regard des besoins à satisfaire et des jolis chiffres d’affaire à réaliser. Deux coréennes dont une fait le buzz actuellement, deux chinoises, une japonaise, l’Asie n’est pas encore au niveau de l’Europe et des États-Unis, mais ne va pas tarder, là comme ailleurs, à les rattraper, voire les dépasser !!! Une caméra d’empreinte optique sera bientôt aussi familière dans un cabinet dentaire, qu’une turbine, un fauteuil, un tube radio. Cette évidence sera même vulgaire dans quelques années et l’on ne parlera même plus du fait de s’en être emparé mais de la façon dont on l’aura fait. D’ailleurs la question, « faut-il s’équiper ? » qui pouvait encore être posée il y a 5-6 ans est dorénavant remplacée par « de quoi faut-il s’équiper ? ». Pour ceux qui, comme nous, fréquentent régulièrement les réseaux sociaux professionnels trai- tant du sujet, les débats passionnés des utilisateurs de telle ou telle caméra ne laissent plus de doute. Le phénomène a maintenant dépassé le cercle des geeks, des opinion leaders et des pionniers de la première heure, commencée il y a 37 ans en 1982–1984, avec les systèmes de François Duret (Hennson International) et de Mörmann-Brandestini avec le CEREC en 1985. La première accéléra- tion sérieuse est arrivée en même temps qu’iTero (Align Technology) qui a ouvert la voie de l’em- preinte optique sans poudre (powder free) et donc, la possibilité de réaliser des empreintes optiques fiables et faciles de grande étendue, dès 2009–2010, il y a une petite dizaine d’années maintenant en Europe (en 2007 aux États-Unis). Depuis cette période cruciale, 3shape avec sa TRIOS puis Carestream avec la CS 3500, Sirona avec l’Omnicam et quelques autres caméras « sérieuses » ont alimenté cette certitude, accompagnée et confortée par les publications d’innombrables cas cli- niques plus convaincants les uns que les. De nombreuses études comparatives menées avec une grande rigueur scientifique, sont venues étayer et renforcer la confiance en cette technologie. Au point qu’on peut se demander comment il se fait que de si nombreux praticiens continuent à se priver de ce fabuleux outil ?! Le prix ? Nous y reviendrons, n’a jamais été un argument, il l’est encore moins aujourd’hui. L’appréhension du changement de paradigme, la peur de sembler ridicule face à un patient, le poids des habitudes, ces obstacles sont sûrement plus solides. Ils ne résisteront pas au temps et à l’audace naturelle des jeunes praticiens qui, pour n’avoir guère de tabous, s’en emparent avec l’insouciance et l’aisance de leur âge. Nos collaborateurs nous en font la démonstra- tion tous les jours et, naturellement, les élèves ont vocation à dépasser les maîtres ! 10 ADF Paris 2019 · 29 novembre