4 PSYCHOLOGIE Dental Tribune Édition Française | Mai 2019 basses fréquences du champ électromagné- tique terrestre. Ces pics joueraient un rôle d‘amplifica- teur dans les changements actuels que nous observons dans les réactions de certains pa- tients et partenaires professionnels. En effet, il semblerait d‘après certaines re- cherches, que les changements planétaires créent une interférence sur les personnes présentant déjà une fragilité psychologique en accentuant la perception de leurs bles- sures, et l‘expression de certains traits de personnalité comme l‘agressivité. Tout ceci expliquerait peut être le constat de difficulté à répondre aux besoins des pa- tients devenus naturellement plus tendus et de tensions relationnelles sans raison jus- tifiée. Par voie de conséquence, une réaction en chaîne de comportements plus marqués se sont répandus chez un large public : difficul- té à se projeter dans l‘avenir, repli sur soi et difficulté à manifester amour et bienveil- lance, augmentation d‘un besoin de fuir toute forme de frustration dans l‘utilisation exponentielle de smartphones et autres sti- mulations virtuelles. Que ces études soient ou pas confirmées dans les années à venir, le constat de ces ten- dances augure d‘un climat relationnel po- tentiellement source de problèmes récur- rents et invite à un travail sur soi pour ga- gner en force intérieure et en justesse rela- tionnelle, pour retrouver dans son cabinet un équilibre salvateur. Plus que jamais créer un environnement apaisant, réunir une équipe soudée et com- pétente et acquérir une communication im- peccable peut vous permettre de vous pré- server et de sortir du lot, pour être le cabinet où retrouver confiance et sérénité. Sonia Spelen vous propose de répondre aux questions suivantes disponibles, sur le site de francetv info et réalisées par Cathe- rine Fournier, qui a listé douze signes antici- pateurs de l’effondrement psychique et psy- chologique caractéristiques du burn out. Les réponses au questionnaire ont été éta- blies par France TV info avec l’aide de contri- buteurs(trices) spécialisés(ées). © ms photographie/Shutterstock.com Répondre par « OUI » ou par « NON » à chaque phrase. 1. Pour x raisons – changement de poste, de chef, restructuration, nouvelles missions, etc. – vous avez le sentiment de ne plus être aussi efficace au travail. OUI NON 2. Vous présentez des troubles de l‘attention, de concentration, de mémoire. Vous ne trouvez pas vos mots, vous faites des erreurs. OUI NON 3. Vous compensez avec des horaires à rallonge pour tenter de retrouver l’efficience antérieure. En vain. OUI NON 4. Le repos n’est plus réparateur. Au réveil, au retour d’un week-end ou de vacances, la fatigue revient aussitôt. Vos ruminations sur le travail vous empêchent de dormir. OUI NON 5. Contrairement à une dépression, vous n’avez pas le goût à rien, vous n’êtes pas triste tout le temps. Mais le travail est votre principale préoccupation. OUI NON 6. Vous vous montrez irritable, vous avez des accès de colère. Vous passez facilement du rire aux larmes. OUI NON 7. Votre entourage a beau vous alerter, vous êtes dans le déni par rapport à votre surmenage. Vous vous repliez sur vous, avec un sentiment de solitude grandissant. OUI NON 8. Vous souffrez de maux de tête, de douleurs musculo-squelettiques, de troubles du comportement alimentaire, d’infections virales (ORL) à répétitions, de palpitations... OUI NON 9. Pour tenir le coup, vous avez recours à des substances psychoactives (alcool, tabac, drogue). OUI NON 10. Vous ressentez un épuisement émotionnel, renforcé par le déni de l’encadrement à l’égard de votre situation. Vos tâches se transforment en mission impossible. OUI NON 11. Vous avez un comportement à risque, accidentogène. OUI NON 12. Bienveillant d’ordinaire, vous devenez cynique à l’égard de vos « usagers » au travail (patients, clients, public, etc.). Vous travaillez frénétiquement mais mécaniquement. OUI NON meil non réparateur et l’hyperactivité com- pensatrice » au travail sont deux des trois constantes d’un syndrome d’épuisement professionnel en gestation, selon Marie Pezé, psychologue spécialiste de la souf- france au travail contactée par francetv info. Pour autant, le burn-out « est un processus, et non un état » et son évolution est « très lente », explique Catherine Vasey, auteure de Burn-out : le détecter et le prévenir (éd. Jouvence) dans le magazine Psychologies. et il faut puiser dans ses ressources. « Le principe de base, c’est de ne pas focaliser sur ce qui est stressant, usant », suggère Cathe- rine Vasey, mais de se concentrer plutôt sur ce qui fait sens et apporte de la satisfaction. Lever le pied pour se ménager des moments de pause et de détente dans la journée est également essentiel. Objectif, selon la psy- chologue : « Ne plus terminer une journée de travail en étant complètement épuisé, au point de ne plus pouvoir s‘investir dans sa • Marie Pezé (psychologue spécialiste de la souffrance au travail). • Catherine Vasey (auteure de Burn-out : le détecter et le prévenir (éd. Jouvence). • Dr François Baumann, médecin et auteur de Burn-out, quand le travail rend malade (éd. Josette Lyon). • Dr Agnès Martineau-Arbes, médecin du travail. Si vous répondez « OUI » aux cinq premiers signes Ne passez pas votre chemin. Les cinq pre- miers symptômes décrits ci-dessus sont déjà significatifs dans la mesure où le « som- Autrement dit, il peut être interrompu en cours de route et présente différents degrés de gravité. Pour évaluer plus précisément votre de- gré d’usure, vous pouvez effectuer ce test en ligne. Le Malash Burn Out Inventory (MBI), conçu en 1981 par des chercheurs améri- cains et validé au niveau international, per- met de mesurer, séparément, le degré d’« épuisement émotionnel », de « déper- sonnalisation » et d’« accomplissement per- sonnel » au sein de son activité profession- nelle. Car à ce stade, des sentiments positifs peuvent subsister à l’égard de votre travail vie privée. Il n’est pas juste de sacrifier toute son énergie au travail. » Si vous répondez « OUI » jusqu‘au dixième signe Le processus est bien enclenché, notam- ment si vous commencez à somatiser, en souffrant de maux physiques chroniques. Si vous consultez un médecin à ce sujet, c‘est le moment d’aborder le fond du problème. « Quand on sort du déni, on a déjà fait la moitié du chemin », souligne auprès de francetv info François Baumann, médecin et auteur de Burn-out, quand le travail rend malade (éd. Josette Lyon). Un arrêt de travail temporaire peut être envisagé pour prendre du recul et enrayer le processus. Le site Souf- france et travail publie la liste des consulta- tions spécialisées par département. Des stratégies peuvent aussi être mises en place dans votre milieu professionnel. « Vous n’osez pas dire non à un surcroît de travail alors que vous êtes déjà débordé ? Es- sayez le ‹oui, mais plus tard›, ou bien ‹oui, mais aide-moi› », suggère Agnès Marti- neau-Arbes, médecin du travail, dans L‘Ex- press. Il faut commencer par accepter et re- connaître ses propres limites et apprendre à déléguer. Car dans le burn-out, « on est sou- vent son pire ennemi », analyse la spécia- liste. Catherine Vasey propose quant à elle d’identifier « les lieux d’usure » dans le tra- vail afin de s’en extraire. « Ce sont des tâches, des situations ou des personnes qui créent chez vous un sentiment d’impuis- sance, de lourdeur, de fatigue. Qui vous vident de votre énergie. » Et vous conduisent directement au signal numéro 10 : l’épuise- ment émotionnel, symptôme typique du burn-out. Si vous répondez « OUI » au douzième et dernier signe Attention, vous courez droit à la catas- trophe. Le cynisme est généralement la der- nière étape avant le burn-out. Le médecin ne se soucie plus de ses patients, le commer- cial vend n’importe quoi à ses clients et l’éle- veur ne s’occupe plus de ses bêtes. C’est ce que les spécialistes nomment la phase de la « dépersonnalisation » et de la « déshuma- nisation ». Arrivé à ce stade, le surmenage est déjà bien installé et, généralement, l’organisme craque en premier : zona, ulcère, accident cardio-vasculaire... Cela peut, dans les cas les plus graves, aller jusqu’à la mort par ex- cès de travail. Un phénomène baptisé « karoshi » au Japon. Le suicide est l‘autre alternative dramatique du burn-out. Sur le plan psychique, un grand senti- ment de vide vous envahit soudainement, « comme un trou d‘air en avion », dépeint Agnès Martineau-Arbes. Il est alors impos- sible de retourner travailler et cette incapa- cité peut durer de quelques mois à plusieurs années. Il faut alors entamer un long travail de reconstruction, dont les étapes sont dé- crites dans une récente étude de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS). S’il est bien accompagné (par un médecin du travail, un psychologue...), il peut être l’occasion de reconsidérer son rapport au travail et au temps. Et d’envisager une re- conversion. Sonia Spelen · Directrice pédagogique de la société Cohésion dentaire, issue du milieu depuis plus de 12 ans, elle anime des forma- tions en ressources humaines et accompagnent les chirur- giens dentistes et leurs équipes. · Auteure d’ouvrages spécialisés et d’articles, elle in- tervient dans le cadre de congrès et de soirées pour les associations dentaires. · Formée en coaching, PNL, hypnose dentaire, méde- cine psychosomatique et dans de nombreuses dis- ciplines complémentaires, elle dirige une équipe de recherche sur la mise en place de protocoles inno- vants. · Contacts : +33 (0) 6 27 12 64 68 · contact@soniaspelen.com.