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today ADF Paris Dec. 1, 2017

Ils sont allés trop loin !!! (cid:132) Depuis 30 ans les pouvoirs publics nous im- posent leurs vues de la dentisterie que nous ac- ceptons sans broncher ou presque au nom du « cela aurait pu être pire ». Aujourd’hui le pire est arrivé ! Que nous reste-t-il de libéral à part le stress, la charge de travail et la responsabilité lorsque 86 % des tarifs de nos actes nous sont imposés ? Nous ne sommes que des ouvriers spécialisés payés à l’acte, et dont la valeur de l’acte n’est même plus reconnue. Croyez-vous qu’ils s’arrêteront en si bon chemin ? Que nenni ! Un ancien directeur de CPAM me disait un jour « les professionnels de santé, vous êtes pour nous, économistes de santé, « une énigme ». Vous êtes la seule profession où la loi de l’offre et de s’applique pas et plus on vous tape dessus, plus vous en rede- mandez ! la demande ne Cette réforme fait économiser des centaines de millions d’euros aux mutuelles, absentes du débat mais tapies dans l’ombre. On est en droit de se demander pourquoi ? La pseudo revalori- sation indécente n’est là que pour permettre la communication de madame la ministre auprès des médias, confondant accès aux soins et pro- thèse gratuite ! Les pouvoirs publics ont donc toujours plusieurs coups d’avance et nous em- mènent patiemment là où ils veulent. À chaque coup dur, nous avons trouvé une échappatoire, une niche, une cotation, un dépas- sement, etc. Cette fois ils sont allés trop loin !! Mettez en perspective le plafonnement des honoraires de prothèses et le tiers payant obligatoire CPAM et mutuelle, pour visualiser notre activité de de- main. Nous soignerons des patients pour des ta- Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, les praticiens qui pensent ne pas être impactés aujourd’hui parce que leurs tarifs de prothèse sont inférieurs ou proche de ceux im- posés souffriront demain et pleureront après- demain. Après 28 ans de blocage des rembour- sements de prothèses et l’instauration des der- niers outils de la maîtrise comptable, pen- sez-vous un seul instant que vous verrez une revalorisation décente de vos tarifs ? L’augmen- tation du coût de la vie, des consommables ou une augmentation de 2 points de la TVA reten- tira sur nos activités par une perte sèche de re- venus de plusieurs milliers d’euros, sans espoir de récupération. Ceux dont l’activité est hors cadre visé, ortho, implanto, paro, seraient bien naïfs de se penser à l’abri, leur tour viendra pa- tiemment mais sûrement. La démagogie n’a pas © Dr. Patrick Allereau coup de gueule © dessin : Sylvergeneration d’échec avec plu- sieurs coups d’avance. Si nous avions rai- sonné ainsi plus tôt, convention, couverture sociale minorée, opposa- bilité, CMU, déplafonne- ment URSSAF, ACBUS, Mutuelles, réseaux de soins, vitale, CCAM, non réévalua- tion des soins, contrôle d’activité, Leroux, plafonnement des tarifs de prothèse, etc. Nous n’en serions pas là ! télétransmission obligatoire, carte amendement Le monde a changé, à nous de changer, de nous unir. Les CCDeLI sont des structures asyn- Il n’a pas tort, parce qu’au fond, quel est le problème ? : des technocrates qui ne connaissent rien à nos actes ou notre profession, font des prévisions pour boucler des budgets que tout le monde sait pertinemment faux, pour avoir un coup de tampon hypocrite de Bruxelles. Un an plus tard face à la réalité, nous sommes présen- tés comme les responsables de leurs erreurs : les dépenses de santé ont dérapées ! Ils ont un rêve secre… Les lettres clefs fl ot- tantes, on change la valeur des actes en fonction du nombre d’actes réalisés, pour ne jamais sor- tir de l’enveloppe allouée, ainsi leurs prévisions seront toujours exactes. C’est la maîtrise comp- table par excellence. C’est l’esprit de toutes les réformes qui se sont succédées, et qui depuis 30 ans s’éloignent de la valeur réelle du soin ou du plateau technique. Mais est-ce à nous de payer leurs erreurs ? évidemment non ! Nos divisions leur ont permis de nous imposer au fi l des an- nées, patiemment mais sûrement, leur vision des choses. Ils ne sont pas pressés, c’est pour eux un travail à temps plein et un objectif à long terme. Face à eux une profession divisée avec des représentants dont ce n’est pas le métier et qui doivent jongler entre activité profession- nelle et syndicalisme, autant dire : aucune résis- tance ! rifs forfaitaires décorellés de nos coûts, et nous seront payés à postériori par la CPAM et les mu- tuelles, dont nous connaissons l’approche. Une mutuelle s’est récemment abstenue de chiffrer le remboursement d’un devis deman- dant à être contactée par mon patient au pré- texte « d’obtenir en toute confi dentialité, l’ana- lyse et le commentaire technique de votre devis (caractéristiques, positionnement, prix, éven- tuelles solutions alternatives) ». Un administra- tif qui ne connaît rien au dentaire et ne connaît pas mon patient, ne l’a jamais examiné va lui expliquer les alternatives thérapeutiques et commenter mes tarifs… Si nous ne faisons rien, les années à venir auront raison de bon nombre de confrères qui n’ont pas la trésorerie suffi sante pour absorber la baisse de leur activité prothétique, de leurs revenus, le paiement des charges URSSAF, caisse de retraite, ou impôts. Les maigres pen- sions servies aux futurs retraités seront révi- sées à la baisse de façon drastique. Pour cer- tains d’entre nous ayant des enfants à charges, ou des engagements fi nanciers à long terme la situation pourrait s’avérer encore plus compli- quée. Offrant une main d’œuvre corvéable et soumise aux centres mutualistes et low-cost en tout genre. de limite. Lorsque je discute avec mon dentiste conseil, je lui parle patient, cas clinique, soins, il me répond texte législatif, cotation, nomencla- ture, tarifi cation, et pourtant nous avons fait les mêmes études, alors imaginez un seul instant ce que peut penser un technocrate issu de l’ENA. Ils sont allés trop loin, l’heure est à l’unité pour l’ultime combat de la profession, le seul, l’unique, celui qui remet le patient et la qualité du soin au centre du système, celui qui valorise l’acte, qui revalorise le soin à son juste coût. Ne cédons pas aux sirènes des sociétés qui veulent déjà nous vendre des for mations sur la façon de codifi er des nouveaux « actes compen- satoires NPC », elles n’œuvrent que pour leur chiffre d’affaire. Ces niches qui ne compense- ront jamais nos pertes et transfèrent la charge fi nancière sur le patient, disparaîtront à leur tour. Orange Healthcare fi liale d’Orange Business Service a annoncé une progression de CA à 2 chiffres, la santé est donc bien un business, mais pour les autres ! En relisant ces lignes, je me rends compte du tableau noir que je dresse de l’avenir, mais c’est là uniquement parce que je remets en perspec- tives tous les aspects et les implications de ce que l’on veut nous imposer. Pour comprendre, il faut voir plus loin, à la manière d’un joueur dicales, apolitiques et bénévoles, initiées par nos amis Bretons, rejoignons tous ces structures départementales, pour une action nationale uni- fi ée vierge de tout clivage. Étudiants, libéraux, enseignants, hospitaliers, parlons d’une même voix, il y va de la santé de nos concitoyens et de l’avenir de notre profession. Nous sommes les seuls à pouvoir soi- gner nos patients, personne ne peut prendre la turbine à notre place. On ne peut donc nous imposer que ce que nous accepterons. Un électrochoc peut vous tuer ou vous rame- ner à la vie, tout dépend de l’intention du « thé- rapeute » ! Nous n’avons plus rien à perdre puisque nous allons tout perdre ! « Les seuls combats perdus d’avance sont ceux que l’on refuse de livrer » (Christian Leh- mann) Réveillons-nous, réveillez-vous, rejoi- gnons les CCDeli et agissons tous en- sembles ! Un dentiste en colère et motivé. (cid:26) 18 ADF Paris 2017 · 1 décembre

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