Please activate JavaScript!
Please install Adobe Flash Player, click here for download

today ADF Paris Nov. 30, 2017

prévoyance Sommes-nous suffisamment prévoyants ? (cid:132) Tout professionnel indépendant se doit de s’interroger afin de savoir s’il a pris les disposi- tions essentielles visant à le mettre à l’abri ainsi que ses proches en cas d’empêchement (acci- dent, maladie, invalidité, décès). Un salarié ne se pose pas ces questions car la loi ou les conventions professionnelles dont il dépend ont depuis fort longtemps imposé aux employeurs de prendre un minimum de disposi- tions de couverture à leur égard. Et l’actualité récente vient encore conforter cette volonté de protection du salarié (avec l’extension généralisée de la mutuelle d’entre- prise). Le monde libéral n’a jamais connu un tel ni- veau de prestations. Et pourtant, le travailleur indépendant n’a pas moins besoin qu’un autre d’un filet de sécurité, pour le cas où il serait tou- ché par un aléa de la vie. préfère profiter du bonheur immédiat. Pourquoi toujours envisager le pire ? Pourquoi imaginer l’éventualité de situations difficiles ou des catas- trophes hypothétiques ? Rien d’évident à le faire, rien d’agréable en soi. Et c’est ainsi que la question de départ, peut devenir : « Mais quel genre d’imprévoyants avons-nous été ? » Aussi, pour ne pas se trouver démunis de- vant l’épreuve, quelle démarche adopter ? En tout premier lieu, il est un préalable in- contournable : celui de l’AUDIT. Comme tout bon professionnel de santé, avant de poser un quelconque diagnostic et en- core moins une médication, on observe les symptômes, on recherche les causes de l’affec- tion et on essaie de comprendre ses méca- nismes. avec des séquelles, ou une impossibilité de re- prendre l’activité (tout au moins à temps plein). – le décès : disparition définitive du profession- nel et donc de la source unique de revenu du foyer ou a minima d’une part importante des ressources du foyer. Ces trois situations n’induisent pas les mêmes conséquences financières pour le den- tiste et sa famille. Dans les deux dernières situa- tions, le patrimoine du dentiste risque d’être in- suffisant pour assurer à ses proches des condi- tions de vie acceptables. Et en supposant que le foyer dispose de ressources importantes (patri- moine existant, héritage…), cette situation clai- rement le fragilise. Aussi, en fonction de la situation familiale, Il est bon que le contrat mis en place ait prévu les options les plus larges, pour assurer la meilleure Elle dépendra essentiellement des clauses de son contrat. Il est donc indispensable de consacrer le temps nécessaire, et un soin parti- culier au choix d’un contrat de prévoyance en analysant notamment le fonctionnement de la garantie invalidité. Seule une lecture approfon- die des conditions générales du contrat permet- tra d’avoir des certitudes sur la qualité de la prise en charge de l’assureur. Des questions très techniques doivent être regardées de près : – à partir de quel taux d’invalidité suis-je pris en charge ? C’est l’assiette de couverture. Idéalement, il faut qu’elle soit le plus large possible. – quel barème l’assureur va t-il retenir pour définir le taux d’invalidité ? Va t-il tenir compte de l’invalidité fonctionnelle ou de la © Olivier Le Moal/Shutterstock.com Le dentiste dépend de la CARCDSF, commu- nément appelée Carchident. La protection so- ciale du dentiste assuré par sa caisse est assise sur deux socles : la prévoyance, et la retraite. I – Intéressons-nous d’abord dans un premier temps à la prévoyance. De quoi s’agit-il exactement ? La prévoyance, c’est à la fois la préservation du patrimoine exis- tant, et l’outil de préservation du patrimoine en constitution. Un professionnel a deux besoins essentiels : se protéger et protéger les siens. Son régime obligatoire apporte des réponses, c’est là sa vocation. Mais chacun comprend que ces réponses sont forcément standardisées, (dans le temps et dans leurs montants). Il est donc primordial que chacun en prenne conscience pour pouvoir intégrer l’idée qu’il faille personnaliser la protection, pour l’adapter à sa propre situation. En d’autres termes, cha- cun doit s’en pré occuper. Il faut admettre que parfois, le professionnel peut manifester un désintérêt pour ces ques- tions. Nous y voyons trois raisons majeures : – la différence entre besoin réel et besoin res- senti ; – la différence de fréquence entre problèmes de santé mineurs et risques lourds ; – la dimension psychologique. Évidemment, l’homme a souvent tendance à reléguer au second plan ce qui manque d’at- trait, voire ce qui l’effraie. Inconsciemment il L’approche visant à organiser la meilleure protection sociale possible à un instant T pour une situation donnée, répond à la même lo- gique. Il s’agit de réaliser avec un spécialiste un audit de sa situation. Cette analyse permettra d’identifier d’éventuelles lacunes, ou surabon- dances en tenant compte de différents para- mètres (tels que la situation familiale, patrimo- niale, le taux d’endettement le statut profession- nel, le niveau de rémunération …) ; ce n’est qu’à l’issue de ce bilan, que des solutions personna- lisées pourront alors être mises en place de fa- çon efficace. Ne perdons jamais de vue qu’une absence de prévoyance, ou une prévoyance mal organisée ou mal évaluée au regard des besoins, ne peut conduire qu’à des situations humaines drama- tiques. La prévoyance ne relève pas du gadget, mais d’un besoin vital. Partant de là, un choix de contrat mal adapté, mal calibré au départ, peut se révéler décevant le jour où hélas, l’aléa survient. Pour illustrer le propos, regardons quels sont les aléas auxquels un dentiste peut être confronté ? Ils sont de trois ordres : – le risque fréquent mais de faible gravité. Cela se traduit par une incapacité temporaire, une absence de complication, et une guérison sans séquelles. Un autofinancement reste possible. – le risque rare mais lourd. Les arrêts seront alors plus longs, souvent répétitifs, parfois 12 ADF Paris 2017 · 30 novembre couverture au dentiste et à ses ayants droit (in- validité, capital décès, rente de conjoint, rente éducation, rente viagère). Pour bien mesurer l’importance des inci- dences dans les hypothèses telles que décrites précédemment, citons quelques données statis- tiques : touchent de Quatre pathologies façon récurrente la profession et avec une fréquence supérieure à 10 %. Dans l’ordre d’importance : la rhumatologie (douleurs rachidiennes et musculo-squelettiques), le cancer, la neurologie, la psychiatrie. En 2006, on recensait, 142 cas d’invalidité, en 2007, 149, en 2008 123, en 2009 161. Cela tra- duit bien l’aspect de pénibilité de la profession ainsi que la nature manuelle du métier avec pré- cision du geste, conjuguée aux exigences rela- tionnelles, inhérentes à toute profession de santé.* On comprend alors à la lecture de ces élé- ments statistiques, l’importance que revêt une couverture de prévoyance de qualité pour le praticien. Et au cœur de cette couverture, fi- gure le poste invalidité, risque lourd par excel- lence. Interrogeons-nous sur un cas concret : quelle serait la situation du chirurgien-dentiste de 48 ans qui se découvre atteint d’une pathologie grave ? Comment faire face à ses échéances (ses frais professionnels, l’URSSAF, ses rembourse- ments d’emprunt pour le cabinet, la préserva- tion de sa patientèle…) ? seule invalidité professionnelle ? Question es- sentielle au demeurant. – quel mode de calcul l’assureur va t-il rete- nir pour définir le montant de la rente d’inva- lidité partielle ? Plusieurs formules sont pro- posées, avec des résultats qui varient du simple au double. Il convient de vérifier ce point. N’oublions pas que l’invalidité partielle est la plus fréquente et qu’elle ne fait pas tou- jours l’objet d’une prise en charge. Il faut bien s’imaginer que derrière un as- pect technique, c’est la traduction d’une réalité de terrain très concrète pour l’assuré. Il convient d’être également vigilant sur un autre critère de choix, celui des exclusions : – exclusions médicales : rappelons-nous que la rhumatologie et la psychiatrie affectent par- ticulièrement la profession. Il convient de vé- rifier si le contrat retenu prévoit une couver- ture pour les maladies mentales et les affec- tions disco-vertébrales, car nombre de contrats excluent ou limitent fortement ces prises en charge. – exclusions sportives : le dentiste prati- quant en amateur une activité équestre, par exemple, sera-t-il couvert en cas de chute acci- dentelle ? On mesure donc bien l’importance majeure que recouvrent ces dispositions. Le diable se cache toujours dans les détails, selon le dicton. Il faut donc le dénicher !

Sommaire des pages