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Endo Tribune Édition Française

Endo Tribune Édition Française | Mai 2017 CAS CLINIQUE 23 – peut fermer la bouche pour déglutir sans risquer de se faire couper la langue ou le plancher de la bouche ; – diminution de la salivation ; – n’avale aucun produit au goût désa- gréable ; – sentiment de modernité et de technici- té envers le praticien ; – confiance accrue. Du fait de ces avantages, il en ressort aussi un gain pour l’équipe soignante en général. Avec une bonne maitrise de la technique, il en résulte une optimisation des actes avec à la clef une meilleure renta bilité. Lorsque le champ est en place et que le traitement endodontique est ter- 9 10 Figs. 9 et 10 : Radio préopératoire de 47 et vue intrabuccale. 11 12 13 14 15 16 Figs. 11 et 12 : La digue est posée dès que possible : avant dépose. Cela facilite l’accès. | Figs. 13 à 16 : Dépose de la coiffe, curetage, ré évaluation, colmatage avec composite fluide. Noter la parfaite visualisation des bords dentaires grâce à la digue qui a refoulé la gencive. tons les règles de l’art. On peut se poser la question d’un praticien mis en cause qui ne pourrait pas fournir de preuves (RX crampon en place) d’utilisation de digue. Les rapports d’assurance professionnelle mentionnent chaque année des cas d’in- gestion et d’inhalation, ce qui peut consti- tuer des cas d’urgence vitale extrêmement graves. En 2011 un praticien a même été condamné pour homicide involontaire, suite à un décès de patient après inhala- tion de corps étranger (Source : Rapport annuel MACSF, Fig. C). La digue dans tous les cas Nous voici donc convaincus de l’utilisa- tion né cessaire de la digue. Mais au-delà de ces aspects, son usage s’impose par ses avantages. L’essayer c’est l’adopter. Vous ne pourrez plus travailler sans, tant sont nombreux ses avantages. Avantages pour le praticien La digue permet : – de dégager la zone de travail ; – d’éviter de faire ingérer instruments ou produits ; – de se concentrer pleinement sur la dent à traiter ; – de ne pas avoir langue et joue au milieu ; – de ne pas avoir de buée sur le miroir ; – de se passer de cotons salivaires, etc. Ainsi, les actes sont non seulement fa- cilités, mais on gagne aussi en qualité et en fiabilité : le curetage carieux est plus sûr, sans contamination, la dépose des vieilles restaurations est plus facile, et dans le cas d’un amalgame à déposer par exemple, l’emploi de la digue est néces- saire pour éviter l’exposition mercurielle (recommandations ANSM 2014). Si dans la foulée une reconstruction est envisagée, le collage et l’étanchéité de la future restau ration sont assurés. Avantages pour le patient – évite les réflexes nauséeux dans la plu- part des cas ; miné par exemple, cela ne prendra que quelques minutes de plus pour coller un tenon ou faire une obturation coronaire en composite de qualité, avec le même plateau. Matériels et matériaux Il existe diverses feuilles de digue, pré- découpées. La plupart sont en latex, et il existe des champs en nitrile pour les aller- giques. La feuille de digue est percée en son centre grâce à une pince à perforer. Un crampon ou clamp permet de maintenir la 17 18 Fig. 17 : Vue postopératoire immédiate, traitement canalaire refait et tenon fibré distal collé, recons- truction corono-radiculaire collée. | Fig. 18 : Radio de contrôle à deux ans : l’utilisation d’un ciment de scellement biocompatible en complément de compactage vertical de gutta percha à chaud permet une guérison complète. Noter la disparition totale du puff. L’utilisation de la digue dans le respect des conditions de désinfection et d’asepsie contrôlées autorise une reconstruction osseuse apicale com- plète. feuille sur la dent. Le crampon est porté en bouche grâce à la pince à crampons. Il existe aussi des petites bobines distri- butrices d’élastique (Wedjets, Figs. 3 et 4) positionnables en interdentaires, pour sta- biliser le champ. On peut aussi ligaturer autour des dents pour parfaire l’étanchéi- té, ou utiliser du composite fluide et de l’Opal Dam pour colmater les fuites si besoin. En général on trouve toujours le cram- pon adapté, il en existe différents en fonc- tion des dents, mais sinon une reconstruc- tion pré-interventionnelle est toujours possible (Fig. 5). Le caoutchouc sera main- tenu tendu grâce au cadre à digue, et il en existe aussi de nombreux modèles, per- mettant de trouver chaussure à son pied (Figs. 6 et 7). Cas clinique illustrant l’utilisation de la digue La 48 doit être extraite, un inlay sera ré- alisé sur 46 et la 47 doit être retraitée et restaurée, suite à une infection apicale. La digue est posée avant dépose prothétique. La coiffe est démontée, la carie curetée, la dent réévaluée. Puis le traitement endo- dontique est réalisé, un tenon collé dans la racine distale et du composite scelle l’ac- cès. Une nouvelle coiffe prothétique est mise en place dès confirmation de la guéri- son. Noter l’extrusion apicale mésiale de ci- ment de scellement. L’obturation est faite par compactage vertical à chaud de gutta percha, après ajustage de maitre cône. Un ciment ZNO/eugénol est utilisé en fil très fin pour sceller. Dans le cas de lésions impactant la constriction apicale, un dépassement peu arriver mais un des grand intérêts de tra- vailler sous champ est aussi de garantir que ces « puffs » de ciment seront asep- tiques, ce qui permet la guérison. Ceci n’est pas du tout le cas si le champ n’est pas posé, toutes choses égales par ailleurs, le dépassement de ciment serait potentiel- lement contaminé et entrainerait alors de graves problèmes. Dr Nicolas Gardon Diplômé de la faculté de chirurgie dentaire de Mar- seille en 1995. Certificat de bactériologie générale et sys- tématique et certificat d’ana- tomie spécialisée anatomie comparée du crâne et de la denture en 1996, université d’Aix Marseille. Certificat d’anthropologie ethnologie et sociolo- gie de la santé en 1997, université d’Aix Marseille. Maîtrise de sciences biologiques et médicales en 2001, université d’Aix Marseille. Attestation uni- versitaire d’implantologie en 2001, université de Nice Sophia Antipolis. Diplôme universitaire d’im- plantologie en 2002, université de Nice Sophia Antipolis. Attaché de consultation CHU nord Mar- seille de 1997 à 2004. Assistant hospitalo-univer- sitaire des CSERD au CHU Nord Marseille de 2005 à 2009, unité odontologie conservatrice endo- dontie. 49 avenue François Mitterrand La gavotte 13170 Les Pennes Mirabeau Tél. : +33 4 91 51 00 90

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