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Dental Tribune Édition Française No.3, 2017

42 RECHERCHE Esthétique Tribune Édition Française | Mars 2017 Étude de la résistance à la fracture d’onlays en e.max Press ancrés par des tenons dans les molaires Dr Les Kalman et Yasmin Joseph, Canada Résumé Des tenons dentinaires en titane ont été utilisés pour la rétention de restaurations ré- alisées en technique indirecte dans un maté- riau en céramique pressée à base de disilicate de lithium, appelé e.max. Cette étude visait à comparer la résistance à la fracture de restau- rations indirectes en e.max Press ancrées par des tenons avec celle de restaurations sans tenons de rétention. Dix dents humaines ex- traites ont été utilisées pour l’essai et dix autres comme témoins. Des tenons denti- naires en titane ont été insérés et les restau- rations en e.max Press ont été fabriquées par un laboratoire commercial puis scellées. La résistance à la fracture a été évaluée et des conclusions tirées à partir des données réu- nies. Le groupe d’essai et le groupe témoin n’ont montré aucun écart significatif dans les valeurs de résistance à la fracture. Il est res- sorti des essais que les restaurations e.max ancrées par des tenons présentaient l’avan- tage de se fracturer d’une façon mesurée qui minimisait les lésions dentaires. Les données semblent indiquer que les restaurations in- directes en e.max ancrées par des tenons n’offrent aucune différence appréciable sur le plan de la résistance à la fracture. Des es- sais supplémentaires seraient nécessaires de façon à augmenter la taille de l’échantillon, analyser d’autres vecteurs de résistance et envisager une étude clinique. Introduction La structure dentaire perdue, à la suite de pathologies ou de contraintes bioméca- niques, nécessite d’être remplacée au moyen de techniques de restauration pouvant être réalisées directement ou indirectement. Les restaurations dentaires majeures requièrent généralement des techniques indirectes1 qui permettent d’obtenir une forme, une fonction, une esthétique et une résistance excellentes ; cependant la rétention des res- taurations indirectes peut s’avérer problé- matique.1 Ceci s’explique avant tout par la variabilité de la liaison chimique entre le matériau de restauration et la dent, due à la technique utilisée.2 Le choix du type de res- tauration dépend largement du degré de destruction de la dent et conditionne les spécificités de conception de la préparation.3 Les exigences esthétiques de plus en plus pointues ont fait de la céramique un maté- riau courant en dentisterie restauratrice.4 e. max, matériau de restauration en céra- mique sans métal, a prouvé qu’il offrait des restaurations fiables, extrêmement résis- tantes, assorties d’une esthétique idéale.2 e. max est une vitrocéramique hautement biocompatible à base de disilicate de lithium5 qui s’inscrit également dans l’éven- tail des matériaux dentaires les plus du- rables à ce jour.6 Les études antérieures ont démontré que la vitrocéramique e.max ne pose aucun risque pour la santé générale des patients sous traitement dentaire. Le risque qu’elle provoque une irritation ou une réac- tion allergique est minime par rapport aux restaurations en composite ou en or.2 Quoique la rétention d’une restauration indirecte dépende principalement de la force de liaison, il est possible de faire appel à des éléments secondaires pour augmenter la surface et la force rétentive, notamment des tenons.7 Traditionnellement, des tenons étaient utilisés pour obtenir une rétention satisfaisante des restaurations réalisées en technique directe lorsqu’il ne restait qu’une structure dentaire minimale.8 Pour être effi- cace, l’utilisation de tenons requérait une stricte application des principes bioméca- niques quel que soit le cas clinique.9 Une dentine adaptée au soutien des tenons de- meure un facteur important dans l’évalua- tion du succès clinique des restaurations ré- tentives.10 Le type de tenon utilisé détermine également le taux de réussite. Parmi les deux types de tenon, les tenons de rétention en titane ont montré une biocompatibilité élevée et un pouvoir corrosif minimal.10 En raison de la vulnérabilité de la liaison d’une restauration indirecte et des proprié- tés de rétention résultantes, il semblait op- portun de mener une étude pour déterminer si l’utilisation de tenons en titane pourrait permettre d’élever la résistance à la fracture. Si une augmentation significative de la résis- tance à la fracture entre le matériau de res- tauration et la dent était observée, une étude plus approfondie des restaurations en e.max Press ancrées par des tenons serait justifiée. Les progrès de l’imagerie 3D intraorale et de la CFAO étant ce qu’ils sont, un flux de travail numérique pourrait en outre représenter une option clinique simple et prévisible. Matériel et méthodes Des molaires humaines extraites ont été utilisées pour cette évaluation, au total 20 molaires extraites qui ont été triées et randomisées. Le groupe témoin contenait 10 molaires. Chaque dent a été préparée pour une restauration par onlay intéressant quatre faces, sans ajout de tenons. Le groupe d’essai comprenait 10 molaires. Chaque dent a été préparée pour une restauration par on- lay intéressant quatre faces, avec ajout de te- nons. Dans chacune des préparations de res- tauration, la paroi vestibulaire ou la paroi linguale demeurait intacte (Fig. 1) conformé- ment aux lignes directrices relatives aux amalgames ancrés par des tenons.11 Les te- nons utilisés étaient en titane, d’un dia- mètre de 0,6 mm (Stabilok ; Fairfax Dental Inc.). Deux tenons ont été mis en place dans chaque dent au niveau du bord cavo-superfi- ciel approprié ; le tenon 1 a été placé en mé- sial et le tenon 2 l’a été en distal dans chaque molaire (Fig. 2). Les tenons ont été insérés à une profondeur de 2 mm. Le dessus a été sec- tionné sur 1 mm et poli.8 La longueur des te- nons variait quelque peu d’une dent à l’autre. Des radiographies ont été prises se- lon une orientation vestibulo-linguale et mésio-distale afin de vérifier la position des tenons (Fig. 3). Tous les échantillons de dent ont été conditionnés et scellés dans un contenant à humidité contrôlée, puis en- voyés à un laboratoire dentaire (Dentusa) pour la fabrication des onlays en e.max Press (IPS e.max Press ; Ivoclar Vivadent). Les échantillons ainsi que les onlays ont été re- tournés de la même façon (Figs. 4 et 5). Les dents et les restaurations ont été préparées puis collées (Fig. 6) au moyen du système de scellement adhésif Multilink (Multilink Au- tomix ; Ivoclar Vivadent) conformément aux recommandations du fabricant.12 Les éclats de ciment ont été éliminés et les restaurations polies selon les protocoles standard de la faculté de chirurgie dentaire Schulich (université de Western, Ontario). Chacune des dents préparées a été fixée dans l’anneau de stabilisation (Fig. 8) à l’aide d’une résine orthodontique (résine acry- lique, DENTSPLY Caulk) (Fig. 7). Une machine universelle pour essais en compression (ma- chine d’essai de matériaux en laboratoire fa- briquée par Instron ; ITW Ltd) a été utilisée 1 2 3 4 5 Fig. 1 : Préparation dentaire pour onlay sans tenons. | Fig. 2 : Préparation dentaire pour onlay avec tenons. | Fig. 3 : Radiographie périapicale pour vérification de la position des tenons. | Fig. 4 : Vue occlusale de l’onlay en e.max Press. | Fig. 5 : Vue de l’intrados de l’onlay en e.max Press. | Fig. 6 : Restauration en e.max Press scellée. | Fig. 7 : Échantillon dentaire fixé dans une résine orthodontique. | Fig. 8 : Échantillon dentaire fixé dans l’anneau de stabilisation avec bille Instron. 8 6 7 DTF0317_42_43_CasClinique.indd 42 21.02.17 14:55

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