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Dental Tribune Édition Française No.3, 2017

38 CAS CLINIQUE Esthétique Tribune Édition Française | Mars 2017 Réalisation de solutions esthétiques d’aspect naturel lors du remplacement de restaurations existantes de classe IV avec seulement deux teintes de composite Dr Frank J. Milnar Introduction Au vu de la structure biologique unique de la dent naturelle, les chirurgiens-den- tistes privilégient de nos jours des procé- dés mini-invasifs afin de préserver au maximum la structure saine lors d’une res- tauration fonctionnelle et esthétique de la dentition.1 Une mission qui peut s’avérer difficile si l’on tient compte des attentes du patient en termes d’esthétique et de la pré- dilection pour la biomodification et la bio- mimétique en dentisterie moderne.2–4 En outre, l’ergonomie visuelle revêt une im- portance maximale dans la restauration de la zone antérieure chez les patients présen- tant des fractures de classe IV déjà restau- rées.5 Par le passé, la reproduction des caracté- ristiques de la dentition naturelle pouvait s’avérer difficile et confuse. Les multiples teintes de composites, opacités et transluci- dités lancées par les fabricants, toutes né- cessaires pour reconstituer les dents de ma- nière individuelle, rendaient la technique directe de mise en place du composite com- plexe et chronophage. Heureusement, les fabricants de maté- riaux dentaires ont contribué à améliorer et faciliter les traitements dentaires en déve- loppant des composites directs qui simpli- fient le processus de stratification. Au- jourd’hui, les matériaux composites directs biomimétiques permettent de réduire la quantité de couleurs requise pour réaliser des restaurations esthétiques, entraînant une meilleure planification du résultat. Ces nouveaux composites répondent aux at- tentes de traitement mini-invasif garantis- sant une solidité améliorée, des caractéris- tiques esthétiques, une application univer- selle, une meilleure adhérence ainsi qu’un maniement et une capacité de modelage optimisés lors d’une reconstitution de la structure biologique, esthétique et phy- sique de la dent naturelle.6 Un matériau d’obturation nanohybride indiqué pour les restaurations des classes I à V offre de nouvelles possibilités. GrandioSO (VOCO) est un nouveau matériau d’obtura- tion nanohybride universel dont la résis- tance à l’usure est améliorée et qui présente une stabilité de teinte améliorée, une réten- tion durable au polissage, une résistance à la flexion semblable à celle de la dentition na- turelle ainsi qu’une faible rétraction. Gran- dioSO est unique en raison de sa structure qui comprend de 30 à 50 % moins de résine que les matériaux d’obturation microhy- brides.7 Grâce à la composition des charges – vitrocéramique d’une taille moyenne de 1 µm et particules d’obturation en dioxyde de silicium d’une taille de 20 à 40 nano- mètres maximum et recouvertes d’un revê- tement spécial 7 – GrandioSO présente de meilleures propriétés physiques que les autres composites.8 Le taux de rétraction à la polymérisation des composites modernes s’élève de 2 à 2,5 %.9 La structure faiblement résinée de GrandioSO permet même une réduction de la rétraction à 1,6 %, et donc de la contrainte, ce qui évite l’indésirable « ligne blanche » apparaissant souvent pendant la finition lors de l’utilisation de composites.8 La dureté de surface inhabituellement élevée obtenue avec GrandioSO résulte d’une teneur en charges plus élevée. Le poids des charges des matériaux compo- sites traditionnels est de 70 à 77 %, comparé à 89 % pour GrandioSO.7 En raison d’une du- reté de surface inhabituellement élevée (210,9 MHV), GrandioSO est le composite le plus proche de l’émail naturel (350 à 450 MHV)8. Il préserve sa solidité, est rapi- dement capable d’être poli spéculaire et présente une bonne résistance à l’abra- sion.10 De ce fait, l’obturation conserve un poli permanent après le dégrossissage et le polissage. Bien que les composites modernes per- mettent de réaliser aujourd’hui des restau- rations d’aspect naturel de la structure, de la forme et de la teinte des dents, l’adaptation aux dents naturelles voisines requiert tou- jours un choix méticuleux des teintes et une méthode adéquate de mise en œuvre de l’obturation, technique désormais sim- plifiée grâce aux nouveaux composites nanohybrides tels que GrandioSO. Le pré- sent article décrit comment GrandioSO a été utilisé pour restaurer de nouveau les dents antérieures maxillaires d’une pa- tiente de 48 ans. Les anciennes restaura- tions composites décolorées de classe IV au niveau des dents 11 et 21 ont été enlevées. Grâce à GrandioSO et à une technique de stratification très facilement planifiable avec ce produit, le sourire de la patiente a pu être « rajeuni ». Présentation du cas Une femme de 48 ans se présenta au cabi- net avec des restaurations composites vieilles de 15 ans au niveau des dents anté- rieures maxillaires (Figs. 1 et 2). La patiente ne souhaitait ni facettes prothétiques en cé- ramique ni l’élimination inutile de la struc- ture dentaire, et demandait une révision de la restauration composite. Planification du traitement Avant de retirer les restaurations compo- sites préexistantes, une analyse de l’occlu- sion est réalisée sur la patiente. Un examen en bouche complet avec anamnèse buccale, radiographies et photographies est effec- tué. La patiente est en bonne santé, et rien ne contre-indique une nouvelle restaura- tion composite directe des dents 11 et 21. Les caractéristiques morphologiques, his- tologiques et esthétiques des dents sont examinées. Afin de choisir la teinte de com- posite appropriée pour remplacer les res- taurations préexistantes, du matériau com- posite (GrandioSO, VOCO) dans les teintes A1 et A2 est testé au niveau des dents 11 et 21. De cette manière, le chirurgien-dentiste peut choisir les teintes appropriées pour le présent cas (Figs. 3 et 4), la teinte A2 corres- pondant à la couche d’émail linguale, et la teinte A1 à la couche de composite finale. Préparation Avant de retirer les restaurations compo- sites d’origine, un modèle diagnostique amélioré est créé à partir des empreintes préopératoires (Fig. 5). Ce modèle est égale- ment utilisé pour fabriquer une empreinte en matériau putty hautement visqueux (Registrado X-tra, VOCO) qui, après mise en bouche, constitue une référence au niveau de l’espace et un guide de volume pour la mise en place du composite (Fig. 6). Cette empreinte contribue également à conserver les angles faciaux/linguaux.11 Les restaurations préexistantes sont reti- rées et les dents 11 et 21 sont préparées à l’aide de fraises diamantées. En outre, un bi- seau facial infini de 2,5 mm est réalisé (Fig. 7). Cette technique de préparation permet de renforcer la résistance à la fracture et l’adhérence nécessaires pour les restaura- tions et de créer des bords marginaux de la restauration invisibles en tant que tels.12 Les préparations de classe IV sont ensuite vérifiées au niveau incisif, après quoi les dents sont poncées, rincées puis séchées. Bien que les fabricants aient développé de nouvelles générations d’adhésifs automor- dançants témoignant d’une adhérence longue durée prévisible et de l’intégrité des bords marginaux, un mordançage sélectif 1 2 3 4 5 Fig. 1 : Vue préopératoire du sourire naturel de la patiente. | Fig. 2 : Gros plan préopératoire sur les dents 11 et 21. | Fig. 3 : Deux teintes de composite ont été testées. | Fig. 4 : Les teintes A1 et A2 sont utilisées. | Fig. 5 : Un modèle wax-up amélioré montre le résultat thérapeutique envisagé. | Fig. 6 : L’empreinte est utilisée pour aider à reproduire les angles faciaux/linguaux. | Fig. 7 : Vue de la préparation du biseau final. | Fig. 8 : Les dents sont mordancées à l’acide orthophosphorique à 35 % (Vococid, VOCO). | Fig. 9 : Application au pinceau du bonding (Futurabond DC, VOCO). 8 6 7 DTF0317_38_40_CasClinique.indd 38 21.02.17 14:55

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