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today ADF Paris 25 November 2015

conférence en direct32 25 novembre · ADF Paris 2015 Malgré les bonnes volontés de certains de nos confrères et les différentes actions menéesparnostutelles,lapriseencharge bucco-dentaire de nos ainés est un vrai problème de santé publique. A leur domi- cile et encore plus en EHPAD1 (Etablisse- ment Hébergeant les Personnes Agées Dé- pendantes) les consultations bucco-den- tairessonttrèsrarespourlespersonnesen perte d’autonomie2 . La mise en place d’un cadre légal et ré- glementaire3 autour de la télémédecine permet une mise en place plus aisée de cette nouvelle forme de pratique médi- cale. La pratique de la téléradiologie, télé- cardiologie ou télé-dermatologie se déve- loppe de plus en plus alors que la télémé- decine bucco-dentaire n’a pas ou très peu été envisagée4 . Pourtant, les experts dont lesrecommandationssontreprisesparles caisses d’assurance maladie5 et les ARS, préconisent une consultation bucco-den- taire à l’entrée en établissement médico- social. L’ARS Languedoc-Roussillon sous l’im- pulsionducentredesoinsd’enseignement et de recherche dentaires (CSERD) du CHRU de Montpellier a décidé de mettre en place une expérimentation de télécon- sultation bucco-dentaire sur 12 EHPAD de la région (8 EHPAD du CH d’Uzès et 4 EH- PAD du CH du Bassin de Thau). Déroulement d’une téléconsultation bucco-dentaire : Cet acte médical se déroule en plu- sieurs temps. Nous développerons ici l’or- ganisationchoisiedansl’expérimentation Languedocienne : 1–Réalisation de la toilette bucco-den- taire : le patient, l’équipe soignante ou l’infirmier diplômé d’état (IDE) référant réalise une toilette bucco-dentaire. ORAL-B participe à cette expérimenta- tionendonnantunebrosseàdentsélec- trique et du dentifrice à chaque patient qui bénéficie d’une téléconsultation. 2–Visite(Fig.1):unIDEréférantestformé aux bases de l’odontologie, à l’utilisa- tion de la caméra intra-buccale (Sopro- care® )(Fig.2)etaulogicielspécifique(e- DENT® ).Cettevisitedoitpermettrelere- cueil des données nécessaires au chi- rurgien-dentiste pour réaliser une consultation6. Les informations admi- nistratives et médicales concernant le patient sont aussi recueillies. Le proto- cole minimum comprend une vidéo7 par secteur montrant l’ensemble des fa- ces des dents présentes sur l’arcade (Fig. 3) en utilisant la fluorescence en mode « cario » (Fig. 4) et « pério » (Fig. 5). Les informations sont ensuite transmises par une connexion sécuri- sée vers un serveur respectant les obli- gations réglementaires en matière de protection des données personnelles à caractère de santé (Article L.1111-8 du CSP). 3–Analyse (Fig 6.) : Les visites de chaque patient sont analysées par des chirur- giens-dentistesdefaçonasynchrone.Ils analysent les vidéos et posent un dia- gnostic notamment aidés par la fluores- cencequipermetdediagnostiquerplus facilement les lésions carieuses même débutantes et les inflammations gingi- vales. Un score d’urgence est donné en utilisantlaclassificationinternationale d’urgence dentaire8 . Des recommanda- tions d’hygiène sont faites et une propo- sition de parcours de soins peut être proposée. Durant l’expérimentation, ces téléconsultations ont été réalisées par le service de première consultation du CSERD et des praticiens libéraux vontêtreformésafind’étendrecetteex- périmentationdanslapratiquelibérale grâce à l’implication de l’URPS des chi- rurgiens-dentistes du Languedoc-Rous- sillon. Grace à cette pratique innovante, 305 résidents des EHPAD ont pu bénéficier d’un diagnostic bucco-dentaire. 65% de ces résidents nécessitaient des soins den- taires(détartrage,soinsconservateurs,ex- tractions). 28% de ces résidents ont refusé de prendre rendez-vous chez un praticien pour différentes raisons (ne souffre pas, état général, famille refuse de l’amener). 100% des résidents qui ont souhaité pren- dre rendez-vous chez le dentiste ont pu le faire. La téléconsultation permet de donner le point de départ à une prise en charge bucco-dentaire adaptée. Elle permet de systématiser les consultations bucco- dentaires sans déplacer le patient ni un praticien, de connaître l’état bucco-den- taire de chaque résident d’établissement médico-social et de l’inclure dans le dos- siermédicaldecelui-ciafindeprendreen compte tous les paramètres pour adapter la meilleure prise en charge possible. Dans notre expérimentation, il est impor- tant de noter que plus d’un tiers des rési- dents qui ont bénéficié d’une téléconsul- tation ont pu connaître leur état bucco- dentaire et s’assurer qu’ils n’avaient pas besoin de se rendre chez un chirurgien- dentiste. L’acceptabilitédecenouveautyped’ac- tivité est très appréciée par les résidents quipeuventbénéficierd’uneconsultation spécialisée depuis leur chambre, par une personne qu’ils connaissent et sans crainte d’avoir mal. Pour les IDE, le senti- ment principal est de pouvoir répondre à un réel besoin des résidents. L’apprentis- sage du passage de la caméra se fait relati- vement rapidement et leurs collègues trouvent le projet « bienvenu ». Les chirur- giens-dentistes qui analysent les visites sontcurieuxd’yparticiperetapprécientle confort de lecture des informations. « La télémédecine est d’abord une pra- tique médicale et non pas un système tech- nologique »9 et semble être à ce jour l’outil principaldesantépubliquequenotrepro- fession doit savoir s’approprier. Conférence-B 21- La santé orale de nos aînés : nouvelles pistes de prise en charge. Quoi de neuf docteur? La télémédecine au service de la prise en charge bucco-dentaire en EHPAD. Dr Nicolas Giraudeau Fig.1 :Visite au CH d’Uzès. Fig.2 :Vue de la caméra Soprocare. Fig.3 : vue d’une canine en mode lumière blanche (cas du PrTassery).|Fig.4 : vue d’une canine par lumière fluorescente avec une Soprocare en mode„pério“ (cas du PrTassery).|Fig.5 : vue d’une face occlusale d’une molaire inférieure en fluorescence avec la Soprocare en mode„carie“ (cas du PrTassery). 3 4 5 Fig.6 : Analyse des visites au CHRU de Montpellier (Cécile Marson/MMM). 345

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