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today ADF Paris 25 November 2015

conférence en direct22 ADF Paris 2015 · 25 novembre Aujourd’hui, l’un des principaux défis de la régénération tissulaire est l’obten- tion de cellules souches/progénitrices à partir d’une source peu ou non invasive pour le patient. Dans ce contexte, les troi- sièmes molaires humaines, couramment extraites par les chirurgiens-dentistes à la fin des traitements orthodontiques, présententungrandintérêt.Eneffet,leur pulpe contient des cellules qui peuvent être facilement isolées, amplifiés en cul- ture, et dont le potentiel de différencia- tion en cellules spécialisées des tissus squelettiques a été plusieurs fois démon- tré. Jusqu’alors, les cellules pulpaires hu- maines étaient obtenues dans des condi- tionsrespectantpeulesbonnespratiques de fabrication (=Pratiques GMP=Good Manufacturing Practices) définies par les textes internationaux. Elles étaient no- tammentisoléesdansdesconditionsdest- ress pouvant modifier leurs propriétés biologiques et cultivées dans des milieux contenant des produits potentiellement contaminés et dangereux pour l’homme. Le premier objectif de notre travail a été de créer un protocole original d’isole- ment, d’amplification et de cryoconserva- tion des cellules pulpaires en respectant lepluspossiblelespratiquesGMP.Nosré- sultats indiquent que le protocole que nous avons mis au point permet de pro- duire, en respectant une telle approche, unegrandequantitédecellulespulpaires possédant un potentiel ostéo-odontogé- nique. Par ailleurs, il est aujourd’hui admis quelaplupartdesculturescellulairesob- tenues à partir de pulpe dentaire hu- maine sont constituées de sous-popula- tions dont le potentiel de différenciation est différent. Personne ne sait laquelle (ou lesquelles) de ces sous-populations est la (sont les) plus apte(s) à se différen- cier en odontoblastes ou en ostéoblastes. Notre deuxième objectif a été de caracté- riser nos cellules en culture en réalisant un immunophénotypage beaucoup plus complet que ce qui est rapporté dans la littérature. Nous avons pour cela utilisé un panel original de 27 marqueurs mem- branaires. La cinétique d’expression de ces marqueurs a aussi été étudiée pen- dant l’amplification des cellules ex vivo pour évaluer l’impact des conditions de culturesurlephénotypedescellules.Nos résultats (Figure 1) montrent que les cel- lules pulpaires qui prolifèrent à partir des explants ont toutes un profil mésen- chymateux (expression des marqueurs CD10, CD13, CD29, CD44, CD49a, CD73, CD90, CD105 et CD166). Un fort pourcen- tage de ces cellules exprime également lesmarqueursdecellulessouches/progé- nitrices CD146 (40% des cellules) et MSCA-1 (15%), indiquant la présence de sous-populations cellulaires d’intérêt. Le niveau d’expression des marqueurs CD146 et MSCA-1 est stable dans nos conditions de culture pendant au moins quatre passages. Les perspectives de ce travail sont le développement d’un model préclinique de différentiation ostéo-odontogénique et l’étude du comportement de ces sous-po- pulations cellulaires. L’objectif est de dé- velopper des projets d’ingénierie des tis- sus squelettiques de la sphère oro-faciale pourlarégénérationd’unepulpedentaire, le comblement d’une poche parodontale ou d’un défaut osseux. Références : – DUCRET M, FABRE H, FARGES J-C, DEGOUL O, ATZENI G, MCGUCKIN C, FORRAZ N, MALLEIN-GERIN F, PERRIER- GROULT E. Production of human dental pulp cells with a medicinal manufactu- ringapproach.JEndod2015,souspresse. – SENSEBE L, GADELORGE, M, FLEURY- CAPPELLESSO. Production of mesenchy- mal stromal/stem cells according to good manufacturing practices: a review. Stem Cell Res Ther 2013, 4:66. doi: 10.1186/ scrt217 Distinctionentreprocessuspatholo- gique(MIH)ettaphonomiquepar quatreméthodesdemicro-analyse del’émaildentaire(PASTMIH) GAROT Elsa,ROUAS Patrick, COUTURE Christine Laboratoire PACEA, UMR 5199, Université de Bordeaux Les hypominéralisations molaires-in- cisives (MIH) définies par Weerheijm et al. (2001) sont des anomalies de struc- ture qualitatives de l’émail dentaire tou- chant au moins une première molaire permanente, associées ou non à des lé- sions des incisives permanentes. À ce jour, les facteurs responsables demeu- rent inconnus. La découverte éventuelle de ces atteintes sur des populations an- ciennes permettrait d’apporter un autre regard à cette problématique face à cer- taines hypothèses étiologiques d’actua- lité (dérivés de la dioxine, certaines fa- milles d’antibiotiques, bisphénols…). L’objectif du projet PASTMIH est de dé- terminer l’origine pathologique ou ta- phonomique de défauts amélaires, retro- uvés sur des populations anciennes, et pouvant s’apparenter à des lésions de type MIH, par l’intermédiaire de micro- analyses de l’émail dentaire. Notre échantillon se compose de dents actuellesetdedents decollectionsarchéo- logiques. Le groupe de dents actuelles comporte 15 premières molaires perma- nentes(PMP)diagnostiquées«MIH».Lese- cond groupe, issu de 4 collections archéo- logiques françaises, se compose de 128 spécimens (42 PMP présentant des colora- tions pouvant s’apparenter à des MIH ont été prélevées). Par ailleurs, une étude sur 151 individus de la collection LSS85 citée parOgdenetal.(2008)aétéeffectuéauMu- seum de Londres. Apartird’unerevuesystématiquedela littérature portant sur la caractérisation de l’émail hypominéralisé, un guide mé- thodologiquepermettantladistinctionen- tre une coloration causée par une MIH et une coloration taphonomique a été établi. Uneétudedeladensitéminérale,descom- positionsmoléculaireetchimiqueaétéef- fectuée sur nos échantillons grâce à l’utili- sation de la microtomographie, de la spec- troscopie RAMAN, de la fluorescence X (XRF) et du MEB-EDX. Concernant notre échantillon actuel, les comparaisons zones hypominéralisées versus zones saines sur une même dent ont montré des différences significatives dedensitéminéraleetdetauxdecarbona- tes. Concernant notre échantillon issu de collectionsarchéologiques,certainescolo- rations ont pu être attribuées à des colora- tions taphonomiques. Des différences si- gnificativesenferetenmanganèse(conte- nus dans le sol d’enfouissement) entre zones colorées versus zones non colorées ont été mises en évidence. A contrario, pour d’autres dents présentant ces types de défauts, les analyses en spectroscopie RAMAN, microtomographie ou XRF per- mettent d’évoquer l’hypothèse d’un dia- gnostic d’hypominéralisation amélaire. Certaines dents semblent présenter à la fois des colorations taphonomique et pa- thologique. LadécouvertededéfautsliésàdesMIH dans des populations du passé ne permet- trait pas d’exclure certaines hypothèses étiologiques survenant a posteriori. Au- jourd’hui, un consensus scientifique pré- sente l’origine comme multifactorielle. Certaines hypothèses très actuelles pour- raient agir en synergie avec d’autres fac- teurs intemporels et augmenter la fré- quencedesurvenueoulasévéritédelapa- thologie. Bibliographie : – Weerheijm, K.L., Jalevik, B., Alaluusua, S., 2001. Molar-incisor hypomineralisation. Caries Res 2001; 35:390-1. – Ogden,A.R.,Pinhasi,R.,White,W.J.,2008. Nothing new under the heavens: MIH in the past? Eur Arch Paediatr Dent 2008; 9:166-71. Figure1:Caractérisationdescellulespulpairesencul- tureparimmunophénotypageàl’aidede27marqueurs membranaires. Figure 1 : Spécimen 407 issu de la collection de Sains-en-Gohelle (Pas-de-Calais, France, VIIème – XVIIème siècle) présentant une coloration brune pouvant s’ap- parenter un MIH (dent 26). Figure 2 : Image microtomographique (résolution 10μm) d’une couronne actuelle (dent 26) présentant une MIH sévère. Les zones d’émail hypominéralisé ap- paraissent plus foncées.

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