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Dental Tribune Édition Française

Aprèsplusdetrenteannéesdemiseenœu- vre, l’implantologie s’interroge aujourd’hui davantage sur ses échecs à moyen et à long- terme. Comme pour la maladie carieuse ou parodontale,ilfautquesoitassurés,contrôle de plaque efficace et suivi thérapeutique. L’absence d’exécution quotidienne de soins locaux adaptés augmente sensiblement le risque de péri-implantite. (Fig. 1) Ces soins sont souvent complexes à réali- seretdemandentapprentissageetaccompa- gnement par le praticien. Mais celui-ci est souvent écartelé entre, le temps consacré à l’éducation (difficile à faire honorer au juste prix), et celui consacré au traitement den- taire. Ce dilemme inconfortable ne l’est plus si l’on parvient à raisonner sur le long terme. Eneffetchaquesecondecompte!10secon- des supplémentaires de brossette efficace chaquejour,c’est1heuredeplusconsacréeau maintien en santé à domicile à la fin de l’an- née (365 jours = 3 650 secondes). 10 minutes de brossage dentaire et interdentaire par jour, c’est 36 heures de soins locaux par an à domicile. Alors que les traitements profes- sionnels dépassent rarement 1 à 2 heures de traitement actif sur une année (3 à 6 % des 36 heures annuelles). (Fig. 2) Mais, qualité du geste, régularité quoti- diennedoiventêtreassuréesaufildesanspar le patient. C’est ce qu’on appelle « l’obser- vance » du patient. Etre observant, c’est pas- serdel’universel: «ilfaututiliserdesbrosset- tes », au particulier : « je traite chaque jour, avec une brossette N°3, l’espace entre ma 1ère et ma 2ème molaire maxillaires gauches » Cetengagementdupatientànoscôtés,nos amis médecins diabétologues, pneumolo- gues, rhumatologues le connaissent bien. Ils ledéveloppentgrâceàl’EducationThérapeu- tiqueou« E.T. ». Lepatientnedoutepasdel’ef- ficacité de ce que lui propose le médecin qui, luimême,nedoutepasquesesprescriptions seront suivies. Ensemble, ils bâtissent ainsi une «  Alliance thérapeutique  » qui va les conduire au succès. Tout commence par le Diagnostic Educa- tif : le praticien pose, dès le 1er RV, des ques- tions ouvertes : Que veut le patient ? Qu’at- tend-ildenous ?Quesait-ildéjà?Qu’a-t-ilbe- soin d’apprendre  ? Est-il suffisamment adroit ? Comment l’aider à apprendre ? Le praticien reformule les réponses pour être sûr d’avoir bien compris. Il est dans l’é- coute « active ». Le patient doit avoir le senti- ment d’être écouté et entendu avec bien- veillance. Les premiers examens cliniques permet- tent de partager notre premier diagnostic avecnotrepatient.Maispourpartager,ilfaut des éléments concrets : radiographies, char- tings, moulages d’étude objectivant les lé- sions, et surtout, des PHOTOGRAPHIES. Les outils du diagnostic deviennent ainsi les ou- tils de la communication. Ils servent à créer dusymptôme,doncdel’angoisse.(Fig.3)C’est ainsi que se produit la prise de conscience de la maladie chronique que sont carie, paro- dontite, péri-implantite. La deuxième étape importante est l’an- nonce du diagnostic, après laquelle rien ne sera plus comme avant pour le patient. Il dé- couvrequ’ilestmaladeetqu’ildoitsetraiter. Pour le chirurgien dentiste, la première pro- position thérapeutique qui sera faite alors, est de s’attaquer à la cause, le biofilm bacté- rien. Il doit être contrôlé avec efficacité à do- micile.Proposeraupatientd’agiràtraversun « brossage médicalisé », réduit son angoisse en le rendant acteur de la prise en charge. Undesobjectifsdu1er rendezdoitêtredonc de mettre en place des soins à la maison qui supporteront ceux qui vont être planifiés au cabinet; en s’appuyant sur plusieurs règles simples : Préférer une mise en place progressive : technique de brossage validée, puis contrôle deplaqueinterdentaireeffectif,puissoinslo- caux spécifiques. La multiplicité des rendez- vous dans notre spécialité sont là un atout. Donner confiance par les premiers succès qui modifient les symptômes et personnali- ser les adaptations nécessaires. Le patient s’approprie peu à peu son traitement quoti- dienetcomprendlelienaveclessoinsfaitsau fauteuil. Le temps, et les succès vont valider l’observance. (Figs. 4, 5) L’inobservanceestsouventvécueparlesoi- gnant comme irrationnelle. C’est souvent le contraire pour le patient. « Ma brosse à dent ou ma copine ? », « Mes brossettes ou siroter unebièredevantlatélévision ? »,fairelechoix du succès à long terme ou du plaisir immé- diat ? L’inobservance est parfois liée à la mé- diocre qualité de l’engagement du théra- peute, de l’information donnée, de la pres- cription.Ilfautlimiternosinstructionsetles tâches à accomplir : trop d’infos tue l’info et décourage le patient. L’inobservance génère aussi des contre-attitudes médicales. La dra- matisation:« vousallezperdrevosdents »est unemenace,cen’estplusdel’information.Le thérapeute peut aussi être tenté d’infantili- ser son patient «  on ne vous demande pour- tant pas grand chose ! ». Mais la plus dange- reuse pour les deux parties et la plus fré- quente, c’est la résignation du praticien. Il est donc important, pour les deux par- ties, de soutenir l’observance. Apprendre à complimenter son patient pour ce qui a pu être fait malgré tout, permet de prendre consciencequel’onpeutreconnaitresesqua- lités....sansrenonceràpointersesdéfauts.Ne pas hésiter à revoir les photos de début de traitement, pour mettre en évidence les pro- grès réalisés, même minimes. Savoir soute- nir l’intérêt au fil du temps (Fig. 6), en souli- gnant les bénéfices de l’observance du traite- mentsouslaformederécompensesintermé- diaires : ne plus saigner, ne plus souffrir, ne plus avoir mauvaise haleine, retrouver des dents lisses et brillantes, plus blanches, ne plusavoirdesensibilitésaufroid,etc.Inscrire touscesprogrèsdansl’habitude:Onfaitfaci- lement les choses qu’on a l’habitude de faire. Il faut amener le patient à associer les soins quotidiens à sa routine personnelle… Au le- ver– Au coucher… Après le petit déjeuner… Auxémissionsdetélévisionqu’ilaime :Après « Plusbellelavie » !Ouqu’iln’aimepas :lapub après le 20 heures. Enquelquesannées,lechirurgien-dentiste est passé du « il faut brosser vos dents ! », à la nécessité d’associer des soins efficaces à do- micile,réalisésparunpatientengagéàsescô- tés et observant. Comme en médecine pour les affections chroniques, l’Education Théra- peutique peut jouer un rôle déterminant pour obtenir des résultats immédiats et sur- tout à long terme. 19Implant Tribune Édition Française |Août/Septembre 2015 BONNES PRATIQUES Tout commence et finit par le contrôle de plaque Le jeudi 6 novembre 2014 s’est déroulé en direct de l’hôpital de la Timone un symposium toujours disponible sur websymposiumdentaire .com. Le Dr Michel Blique nous synthétise sa prestation sur « la coopération, un préala- ble à l’acte chirurgical ». Ce qu’il faut retenir ! Dr Michel BLIQUE · Diplômé de la Faculté de Chirurgie Dentaire de Nancy · Attaché Universitaire en Odontologie Pédiatrique à la Faculté de Chirurgie Dentaire de Nancy · Exercice libéral en France et à Luxembourg,limité à la dentisterie peu invasive et prophylactique et à la parodontie médicale · michel.blique@online.fr Fig.1:L’absence d’exécution quotidienne de soins locaux adaptés augmente sensiblement le risque de péri-implantite.|Fig.2:Les traitements professionnels dépassent rarement 1 à 2 heures de traitement actif sur une année (3 à 6 % des 36 heures annuelles).| Fig.3:Ètat initial :Les outils du diagnostic deviennent les outils de la communication.Ils servent à créer du symptôme,donc de l’angoisse.|Figs.4 et 5:Le patient s’approprie peu à peu son traitement quotidien et comprend le lien avec les soins faits au fauteuil.Le temps,et les succès vont valider l’observance. |Fig.6:Ètat 10 ans après :Savoir soutenir l’intérêt au fil du temps. 5 % 95 % Soins exécutés par le patient à domicile: 36H Soins exécutés par le praticien au fauteuil: 2H Exemple de Temps cumulé de Traitements de maintenance parodontale exécutés en une année Soins exécutés par le patient à domicile: Soins exécutés par le praticien au fauteuil: Soins exécutés par le patient à domicile: Soins exécutés par le praticien au fauteuil: Soins exécutés par le patient à domicile: Soins exécutés par le praticien au fauteuil: Soins exécutés par le patient à domicile: Soins exécutés par le praticien au fauteuil: 36He:: 2Huil:: Ex Temple deEx exécutés en une année ulé deemps cumTTe exécutés en une année raiteTTrulé de exécutés en une année raitements de maintenance parraitements de maintenance parodontaleraitements de maintenance parodontale 1 2 3 4 5 6 née (365 jours = 3650 secondes). 10 minutes 12 34 56

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