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Journées dentaires de Nice 2015

conférence en direct10 JDN 2015 · 6|7|8 mai nIntroduction Le cancer est la première cause de mor- talité en France (source INCA). En 2008, le taux d’incidence annuel mondial des can- cers de la cavité buccale et du pharynx étaient de 484083[1–4] . La France occupe l’une des premières places en Europe avec une d’incidence en 2013 estimée à 11240 nouveauxcas,et3758décès[5,6] .EnFrance, l’incidencedescancersdelacavitébuccale (KCB) diminue chez les hommes du fait de ladiminutiondelaconsommationd’alcool et de tabac. Chez les femmes, le nombre de nouveaux cas augmente à cause de l’aug- mentation du tabagisme[7] . Les facteurs de risque connus sont la consommation ex- cessive de tabac et d’alcool, ainsi que l’ex- position chronique au soleil pour les can- cers de la lèvre. L’alimentation riche en vi- tamines et oligoéléments antioxydants a un effet protecteur sur le développement des KCB[8] . La survenue des KCB est égale- mentfavoriséeparl’usagedelanoixd’arec dans les pays ou la chique de Betel est consommée. Le papillomavirus (HPV) transmit sexuellement est un facteur de risque de développement des cancers de l’oropharynx. La mauvaise hygiène bucco dentaire et le traumatisme chronique ne peuvent pas être considérés comme des facteursderisqueduKCBcariln’existepas depreuveépidémiologique.Letauxdesur- vie à 5 ans des KCB est d’environ 80% au stade I et de 20% aux stades III/IV. La moi- tié des patients consultent à un stade avancé ce qui grève le pronostic[4] . Le dia- gnostic est souvent tardif du fait du carac- tère non spécifique des symptômes et de leur méconnaissance par la population gé- nérale. L’idéal serait de diagnostiquer le canceràunstadeprécoceavantqu’ilnede- vienne invasif et risque de donner des mé- tastases. En ce sens, l’odontologiste qui est le premier maillon de la chaine diagnos- tique a un rôle important à jouer, notam- ment dans le diagnostic et la prise en charge des lésions à potentiel malin. Les quatre LPM les plus fréquentes en France seront traitées dans cet article : les leuco- plasies, l’érythroplasie, le lichen plan et la chéilite actinique. Les lésions à potentiel malin Les lésions à potentiel malin (LPM) sont des lésions qui peuvent se transformer en cancer mais qui ne sont pas malignes au moment de leur diagnostic. Une LPM est une modification morphologique d’un tissu présentant un risque accru de déve- loppement d’un cancer[9] . Le suivi à long terme des LPM est important car il permet dediagnostiquer,encasdetransformation maligne, le cancer en état initial et ainsi de diminuer la morbidité et le taux de morta- lité[1,4] .Lestermesdelésionprécancéreuse et d’état précancéreux anciennement pré- conisésparl’OMSen1978sontaujourd’hui regroupés sous le terme de lésion à poten- tiel malin[10–11] . Les LPM correspondent à différentes affections (Tableau I). La conduite à tenir devant une lésion à potentiel malin est de réaliser une biopsie pour préciser le diagnostic et rechercher untroubledelamaturationetdelaprolifé- ration cellulaire appelé dysplasie épithé- liale. La dysplasie est légère lorsque les al- térations architecturales sont limitées au tiers basal de l’épithélium, accompagnées d’atypies cellulaires discrètes avec des mi- toses normales. Elle est modérée lorsque les altérations atteignent le tiers moyen de l’épithélium, avec des atypies cellulaires modérées et les mitoses normales ou anor- males. La dysplasie est sévère lorsque les altérations architecturales et cytologiques dépassentlesdeuxtiersdel’épithéliumou lorsque les altérations cellulaires sont abondantes. Le terme carcinome «in situ» estréservéauxtroublestouchanttoutel’é- paisseur épithéliale, où la transformation maligne a eu lieu mais sans l’invasion des tissusadjacents[3,12] .Lepotentielmalin,est directement lié à la sévérité de la dyspla- sie[13] . Toutes les dysplasies épithéliales n’évoluent pas en carcinome et peuvent même régresser[13] . Leucoplasies La Leucoplasie est un terme clinique qui n’a aucune spécificité histologique (Fig.1).C’estunekératoseàrisquediscuta- ble de cancérisation après exclusion de toutes les autres lésions blanches n’ayant pas un risque accru pour le cancer[10, 11] . La prévalencedelalésionselondesétudesré- aliséesdansplusieurspaysvarieentre1et 5%[14] , 5% des lésions se transformeront en cancer dans une période moyenne de 5 ans[15,16] . Les principales lésions à exclure sont le white sponge naevus (Fig. 2), les kératoses frictionnelles(Fig.3),lelichenplan(Fig.4), les candidoses aigues et chroniques (Fig. 5), la leucoplasie orale chevelue (Fig. 6), la stomatite nicotinique (Fig. 7). Les leucoplasies peuvent être homogè- nesouinhomogènes.Laformehomogène est la plus fréquente (Fig. 8). Ces leucopla- – Date, heure Vendredi 8 mai|9h00-12h30 – Président de séance Dr Charles Savoldelli – Responsable scientifique Dr Jérôme Surmenian – Objectifs · Faire le point sur les connaissances de la prise en charge odontologique des patients traités pour un cancer – Intervenant Pr Jean-Christophe Fricain Conférence- DELPHES 3 – Les lésions blanches de la muqueuse buccale et autres lésions à potentiel malin Les lésions blanches de la muqueuse buccale et autres lésions à potentiel malin Pr JC Fricain 5 Tableau I: les lésions à potentiel malin regroupent les anciennes lésions précancéreuses et étatprécancé- reux. 5 Fig. 2: LEUCOPLASIE: diagnostics à exclure. White Sponge Naevus. 5 Fig. 3: LEUCOPLASIE: diagnostics à exclure. Kératose frictionnelle (traumatique).5 Fig. 4 : LEUCOPLASIE: diagnostics à exclure. a) Lichen Plan b) Réaction lichéno- ide5 Fig. 5: LEUCOPLASIE: diagnostics à exclure. Pseudomembrane candidosique.5 Fig. 6: LEUCOPLASIE: diagnostics à exclure. Leucoplasie orale chevelue.5 Fig. 7: LEUCOPLASIE: diagnostics à exclure. Ouranite tabagique.5 Fig. 8: LEUCOPLASIE: formes cliniques. Leucoplasie homogène.5 Fig. 9: LEUCOPLASIE: formes cliniques. Leucoplasie inhomogène.5 Fig. 10: LEUCOPLASIE: formes cliniques. Leucoplasie proliférative verruqueuse=«carcinome verru- queux».5 Fig. 11: LEUCOPLASIE: sevrage tabagique. b) 1 mois de sevrage. Martin JC, 97% rémission leucoplasie due tabac non fumé. (J Am Dent Assoc 1999) 5 Fig. 12: LEUCOPLASIE: Conduite à tenir pour absence dysplasie/dysplasie légère à modéré (taille<3cm2 ): exérèse lame.5 Fig. 13: LEUCOPLASIE: Conduite à tenir pour absence dysplasie/dysplasie légère à modéré (taille<3cm2 ): exérèse laser diode. 2 3 4a 4b 5 6 7 8 9 10 11a 11b 12 13 5 Fig 1: LEUCOPLASIE: plaque blanche kératosique idiopathiqueouassociéàlaconsommationdetabac et/ou noix d’arec. Diagnostic d’exclusion basé sur l’examen clinique et la biopsie. 1 23 4a 4b 567 8910 11a 11b 1213

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