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Dental Tribune Édition Française

Dental Tribune Édition Française | Février 20156 Une enquête a été menée depuis le mois d’octobre 2014, afin de faire le point sur nos conditions de travail. C’est l’occasion, 15 ans après l’étude du Dr JeanGinistyen2000,desuivrel’évolutionde la profession. 118 praticiens ont répondu aimablement à cequestionnaireetnousvousenremercions. Qui sont ces praticiens ? Qui êtes vous ? Faisons un état des lieux. Leratioestde73 %d’hommes,27 %defem- mes. Malgré tout, la littérature montre que parmi les praticiens qui présentent des TMS, il y a une majorité de femmes. Quelle est la charge de travail ? On travaille moins d’heures et moins de jours par semaine 61 % de ces praticiens travaillent entre 8 et 10hparjour,et28 %pendant10hetplusalors qu’ils étaient respectivement 51 % et 38 % en 2000. Ils sont toujours 11 % à travailler entre 5 et 8h. Après une forte augmentation de la duréedetravailparjourentre1993et2000,il y a une légère tendance à un retour à des du- rées plus raisonnables entre 8 et 10h. Le nombre de praticiens travaillant 5 à 6 jours par semaine a diminué depuis 2000, passant de 50,8 % à 30,7 %. Toujours autant de patients par jour Malgré la tendance actuelle de privilégier moinsdepatientsparjoursur des rendez-vous longs : Le nombredepraticiensrecevant plusde25patientsparjourest sensiblement identique, soit 12,2% pour 12,6% en 2000, la proportion entre 15 et 20 pa- tients a légèrement diminué, 51,3% au lieu de 59,7%, par contre la proportion recevant moins de 12 patients est tou- jours faible soit 32% contre 53,1% en 1993. L’hypothèse de la pression financière est tou- joursd’actualité. La localisation des douleurs a t elle évolué ? Nos confrères sont devenus plus sportifs mais ils souff- rentmalgrétoutplusdedou- leurs cervicales et dorsales Parmi ces 118 praticiens, 62 %souffrentdedouleursen travaillant, malgré que 69 % pratiquent une activité phy- siquerégulièrecontre28 %en 2000.Larépartitionsefaites- sentiellement sur les cervica- les, les épaules et les lombai- res. (Fig. 1) Par contre les va- leurs pour les cervicales sont largement supérieures à ce quiavaitétérelevéprécédem- ment En effet ici 53 % se plai- gnent contre 40,8 % des fem- mes et 33,6 % des hommes en 2000. Les valeurs lombaires sont sensiblement iden- tiques, mais les douleurs du rachis dorsal atteignent plus de 30 % au lieu de 24%. (Fig. 2) Associé à cela, plus de la moitié soit 54,5 % se sentent stressés au travail. Mais comment travaillez vous ? Presque 80 % d’entre vous travaillent avec une assis- tante, or seulement 49 % travaillent à 4 mains ! 86 %ontunedistancedetravailsupérieure à30 cm,etseulement14 %travaillentà25 cm. Ne devons nous pas le meilleur à nos pa- tients ? 25 cm étant la distance minimale de visiondistincte,enrehaussantnotrepatient, en levant les mains sans lever les épaules, nous éviterions de plier les cervicales. Voir Dental Tribune Septembre 2013. 53 %utilisentdesaidesoptiques,cequide- vientindispensableàdesdistancesdetravail aussi élevées que 30 cm ou plus ! Lemodededistributiondesinstrumentsle plusrépanduactuellementestletransthora- cique. (Fig. 3) Même si l’organisation de tra- vail, les réglages de l’unit, le travail à 4 mains peuvent avoir un impact certain sur les TMS, on peut se demander si le choix du type de matérielpeutêtredélétère.Maissionnepeut évidement pas faire de corrélation, on cons- tateque62 %despraticienssouffrentdedou- leurs en travaillant et 62 % travaillent sur un transthoracique. Quel support pour le patient ? Seulement 2,65 % d’entre vous travaillent sur une table de soins (concept de Beach Fig. 4) et non un fauteuil. Cependant 83 % disent travailleravecunpatienttotalementallongé. Alors pourquoi utiliser encore un fauteuil ? Pourquoi ne passerions nous pas à une table opératoire ? Il est temps de changer les re- commandations pour concevoir nos units. 83 % disent allonger totalement leurs pa- tients, or 47 % aimeraient les allonger plus… Peut être n’étaient ils pas si allongés que ça… Il est urgent d’adapter le support du patient afin qu’il permette enfin une position allon- géeconfortable. Demandezàunkinésithéra- peute sur quel support il installe ses pa- tients… 30 à 36 % ont des patients se plaignent de leurconfortet n’acceptentpasd’avoirlatête en arrière. Cependant 65 % aimeraient posi- tionnerlatêtedupatientplusenarrière.Ilya donc un besoin de mieux voir, de mieux orienter la cavité buccale vers nos yeux, un besoin fondamental qui n’est pas satisfait ! 76 % travaillent la plupart du temps en vi- siondirecteet66 %aimeraientutiliserlemi- roir plussouvent,mais59 %sontgênésparle spray.Cependantc’estunehabitudetrèssim- ple à prendre, et qui s’avère extrêmement payante ! Les 3/4 d’entre vous estiment qu’un cra- choir n’est pas hygiénique, cependant 59 % l’utilisent encore ! Et cette même proportion aimerait s’en passer ! En effet, quel temps perdu en allers retours au crachoir, et quel bon moyen d’échapper au soin…Une bonne aspiration,unlavabodanslasalleoudansun cabinet de toilette doit vous permettre de vous en affranchir. Le patient aussi peut changer ses habitudes. L’activitéphysiquenesuffitpasàcompen- ser les contraintes du poste de travail. Cela souligne l’importance de la prévention pri- maire, via la modification de l’ergonomie du poste de travail du chirurgien dentiste. Une grande majorité, plus de 89 %, au- raient aimé être mieux formé à l’ergonomie en formation initiale, et 86 % sont prêts à changer afin d’avoir moins de douleursdou- leurs.Alorsiln’estpastroptard,vosdouleurs ne sont pas une fatalité, formez vous ! Même siceladoitpasserparuneremiseàplattotale de votre façon de faire. ERGONOMIE Nous souffrons du dos, des cervicales, des épaules ! Mais comment travaillons nous ? Fig.4 : Concept d’une table de soins. Fig.3 : Répartition du mode de distribution des instruments.Le transthoracique est actuellement le plus répandu. Fig.2 : Répartition des douleurs chez les praticiens en 2000. Fig.1 : Répartition des douleurs en 2015 chez les praticiens.Une majorité se plaint des cervicales,des épaules et du rachis lombaire.Ces valeurs sont large- ment supérieures à celles relevées en 2000. DR DAVID BLANC · Chirurgien Dentiste · Masseur Kinésithérapeute D.E. · Ostéopathe D.O. · D.U.d’ergonomie des gestes et des postures · www.ergonomie-dentaire.com

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