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Dental Tribune Édition Française

BALTIMORE/NEW YORK, États-Unis : Des chirurgiens américains spécialisés en chirurgie plastique et reconstructrice, ont réalisé la première étude rétrospective de toutes les greffes du visage réalisées dans le monde entier à ce jour. En examinant 28 cas sur une période de neuf ans, ils ont conclu que la procédure est relativement sûreetdeplusenplusréalisable.Dansl’en- semble, les transplantations faciales ont amélioré de manière significative, l’appa- rence physique et la vie sociale des pa- tients gravement défigurés. Les chercheurs ont examiné les résul- tats immunologiques, fonctionnels, psychologiques et esthétiques des transplantations faciales depuis la pre- mière intervention en 2005, réalisée en France sur une femme de 38 ans qui avait perdu des parties de son visage après avoir été mordue par un chien. Selon les chercheurs, ces greffes présentent en- core des risques et com- plications dus aux infec- tionsetauxmédicaments immunosuppresseurs parfois toxiques. Tous les receveurs de transplanta- tion du visage ont expéri- menté un épisode de rejet aiguetdegravitévariable, dans la première année suivant la transplanta- tion. Cependant, il n’y avait aucun rejet chro- nique de leurs nouveaux organes et tissus. Onze patients ont développé des infec- tions. Vingt cinq patients sont en vie au- jourd’huietlestroisdécèsontétéattribués à des infections ou au cancer, mais pas di- rectement à leurs greffes. Les greffes étaient un énorme succès pour permettre à ces personnes de repren- dre une vie normale après des défigura- tions qui leur causaient des problèmes so- ciaux, a noté l’équipe. Une restauration ra- pide de la rétroaction sensorielle a été rap- portée de manière consistante. Alors que certains receveurs ont déclaré avoir des sensations thermiques dès trois mois après la chirurgie, une restauration satis- faisantedelasensationetdelacapacitédes patients à ouvrir et fermer leur bouche ainsi qu’à bouger leurs lèvres, a souvent pris huit mois ou plus. À plus long terme, la capacité à sourire pouvait prendre jusqu’à deux ans après la transplantation. La possibilité de parler de manière intel- ligible était signalée dans le mois suivant la transplantation chez quatre patients, et chezunautrepatient,uneaméliorationsi- gnificative de la déglutition, la respiration et l’odorat était notable immédiatement après la chirurgie. Les chercheurs ont éga- lement constaté que de nombreux pa- tients pouvaient parler, boire et manger normalement deux ans après la chirurgie. Psychologiquement, les chercheurs ont noté que la plupart des bénéficiaires étaient moins déprimés et avaient une meilleure image d’eux-mêmes. Dans l’en- semble, la chirurgie a améliorait leur qua- lité de vie, et plusieurs d’entre eux avaient repris le travail. Les préoccupations initia- les au sujet d’un possible transfert d’iden- tité dû au nouveau visage n’ont pas été évaluées. Des médicaments puissants étant utili- sés à un âge relativement jeune, pour pré- venir le rejet d’organe et accélérer la répa- ration des nerfs et la croissance, une im- munosuppression qui peut d’être perma- nente et ses effets secondaires graves, tels que les infections, le cancer, la perte du greffon et la mort, sont les principales pré- occupations soulevées vis à vis de la procé- dure. Les coûts élevés d’une transplanta- tion, environ 300 000 dollars sont aussi sujet à débat. Les chercheurs ont souligné que plu- sieurs procédures secondaires, y compris les implants dentaires et l’alignement de la mâchoire et des dents pour obtenir une occlusion optimale, étaient des procédu- res ordinaires chez les bénéficiaires d’une transplantation. Afin d’améliorer la procédure et qu’elle puisse être utiliser plus facilement à l’ave- nir, l’équipe envisage de mener d’autres recherches, pour diminuer les problèmes d’immunosuppression et développer de meilleurs outils pour trouver les patients les mieux adaptés à la thérapie. Ils pré- voient également d’étudier la possibilité d’effectuerdesgreffesdevisagesurdesen- fants gravement défigurés. L’étude comprenait 22 hommes et deux femmes. Les antécédents des patients étaient à la fois des morsures d’animaux, des accidents de tir avec armes à feu, et des brûlures graves, électriques ou suite à un incendie.Lapremièregreffedevisageaété réalisée avec succès, en Espagne en 2010, sur un homme de 35 ans qui s’était tiré une balledanslevisageparaccident.Ilyadeux ans, des chirurgiens de l’université du Ma- ryland à Baltimore, ont greffé un visage entiersurunhommede37ans,RichardLee Norris, qui était gravement défiguré après un accident par arme à feu. Tel que publié par Dental Tribune ONLINE à l’époque, ils avaient également transplanté avec suc- cès, une langue, des dents, un maxillaire et une mandibule, ainsi que de la peau. L’étude, intitulée « Facial Transplanta- tion: The First 9 Years, » a été publiée en li- gne, le 28 avril, dans la revue The Lancet. Elle a été réalisée au NYU Langone Medical Center à New York, en collaboration avec l’University of Maryland Medical Center. Esthétique Tribune Édition Française | Novembre 2014 PLANÈTE DENTAIRE Greffes du visage : des chercheurs examinent les développements au cours des neuf dernières années Richard Norris.(Photo :The Lancet)

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