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Dental Tribune Édition Française

simple infection jusqu’à la tumeur (Fig. 6) en passant par les maladies métaboliques, l’é- chographie est aujourd’hui le meilleur outil diagnostique. Les nouvelles acquisitions tri- dimensionnellesetenélastographiepermet- tent l’analyse des densités tissulaires, ce qui laisseentrevoiruneamorcedediagnosticdif- férentielentretumeursbénignesettumeurs malignes. L’échographie est l’examen le plus simple d’utilisation, le plus rapide, le moins invasif, mais aussi le moins coûteux. La sialographie est le plus vieux des exa- mens à contraste, utilisée depuis 1921 !! Elle n’est pas encore détrônée et reste le meilleur examendanslespathologiesrétentives.Dela sténose à la lithiase en passant par les mal- adiesrécurrentes,ellesertaussiàl’apprentis- sagedelasialendoscopie.Cetexamenesten- core indispensable. Des progrès ont été réali- sés dans les produits de contraste. Le mar- quage de l’arbre canaliculaire trouve aujourd’hui un intérêt tout particulier en combinaison avec d’autres techniques comme la tomodensitométrie (Fig. 7). La tomodensitométrie ou scanner a été depuis 1976 un des examens les plus utilisés dans les pathologies salivaires, principale- menttumorales.Cettetomographiedigitali- sée donne encore de bons renseignements surlestissus,voireleslithiases(Fig.8).Maisil est progressivement abandonné et sup- planté par deux autres examens beaucoup moins irradiants décrits ci-dessous. La tomographie volumétrique ou Cone Beam, née du nouveau système de capteur plan associé à une informatique de dernière génération, permet d’obtenir des images des parties osseuses pratiquement comparables au scanner en ayant une irradiation pouvant atteindre 40% de moins. Il est devenu in- dispensable dans la recherche des calcifica- tions glandulaires. L’IRM (imagerie par résonnance magné- tique) constitue actuellement l’examen des glandes salivaires le plus performant dans l’étudedesprocessusexpansifs(Fig.9).Sesin- dications doivent être larges. Elle est réalisée en tenant compte des contre-indications ha- bituelles incontournable (pacemaker) ou modulables (agitation, claustrophobie). L’IRM est proposée au décours d’une écho- graphie. L’injection est réalisée de façon la plussystématiqueentenantcomptedespré- cautions d’usage (fonction rénale). Les der- nièrestechniquesd’IRMseraientcapablesde préciser la nature histologique des lésions dans 90% des cas. Avancéesenthérapeutiques mini-invasives:lithotripsie, sialendoscopie,chirurgie (6-10) Les lithiases (calculs) comptent parmi les pathologiessalivaireslesplusfréquentes.Les circonstances de découverte sont variables, allant de la tuméfaction sous la langue ou dans la joue, à la calcification visible sur un panoramique dentaire (Fig. 10). Ces patholo- gies salivaires s’associent habituellement à desgonflementsducou(Fig.11),delajoue,ou à des douleurs, survenant préférentielle- ment au cours des repas ; ce sont elles qui amènent le patient à consulter. L’examen clinique est simple et rejoint ce- lui que tout odontologiste pratique sur ses patients ; il est ici centré sur le plancher buc- cal (conduit submandibulaire et glande sub- linguale, Fig. 12 a et b) et le cou (glande sub- mandibulaire et glande parotide). Il faut se méfier des ulcérations néoplasiques de l’os- tium du conduit submandibulaire près du frein lingual qui se manifestent au début comme une lithiase (Fig. 13), par un gonfle- ment de la glande au repas. Le traitement des lithiases est de plus en plus conservateur ; les glandes salivaires ne sontplusenlevéespourlespathologieslithia- siquesouexceptionnellement.Silaglandeest conservée,c’estlecalculquiseraenlevé,leplus souventparvoiebuccale,grâceauxnouvelles techniques mini-invasives que sont la sialen- doscopie(Fig.14)oulalithotripsie(Fig.15). La lithotripsie a été mise au point dans les années1990,grâceàl’améliorationdelatech- nologiedeslithotripteursrénaux.Laminiatu- risation des appareils mais surtout des com- posants a permis la fabrication d’un appareil spécialement dédié aux pathologies lithia- siquessalivaires:leMinitlith®(KarlStrozMe- dicalKreuztligen,Suisse).Cetappareilunique au monde permet de fragmenter les calculs salivairesàl’aided’ondesdechocsélectroma- gnétiques. D’une précision extrême par l’in- termédiaire d’une sonde d’échographie de 7,5 MHz,ilpermetlafragmentationdetousles calculsàpartird’unetaillede0,6 mm. Le traitement est peu douloureux, tout au plus désagréable, et il peut être effectué sur des enfants à partir de 6 ans. Il ne nécessite pasd’anesthésie.Lescontre-indicationssont mineures:infectiondelaglandeettroublede la crase sanguine. Aucune lésion du nerf fa- cial ou lingual n’a été observée par aucune équipe au monde pratiquant cette tech- nique. Sur une étude rétrospective de 1571 pa- tients traitée par lithotripsie extra corpo- relle, toutes les lithiases ont été fragmentées quelle que soit leur taille. 1056 ont été totale- mentévacuéeset515partiellementdétruites. 92% des patients n’ont plus présenté de symptômes douloureux. Les inconvénients de cette technique res- tent la longueur du traitement et la possibi- lité de laisser des fragments dans la glande. Peudecentresproposentlalithotripsieextra corporelle qui constitue pourtant la seule technique non chirurgicale pure. Lorsque la lithotripsie n’est pas possible, on pourra en- lever les petits calculs par sialendoscopie et les gros calculs par exérèse endo-buccale ou « taille » (ou par abord combiné sinon), sans enlever la glande bien sûr. Cette attitude conservatrice est d’autant plus intéressante qu’unefoislecalculenlevélaglanderetrouve sa fonction. Bien entendu, les techniques conservatri- ces ne concernent pas les pathologies tumo- rales, dans lesquelles la glande salivaire est bien entendue enlevée en partie ou en tota- litéselonletypehistologiqueetsonrisquede récidive. Références 1. MortazaviH,BaharvandM,Movahhedian A, Mohammadi M, Khodadoustan A. Xe- rostomiaduetosystemicdisease:areview of 20 conditions and mechanisms. Ann Med Health Sci Res. 2014 ; 4: 503-10 2. Cornec D, Saraux A, Jousse-Joulin S, Pers JO, Boisramé-Gastrin S, Renaudineau Y, GauvinY,Roguedas-ContiosAM,Genestet S, Chastaing M, Cochener B, Devauchelle- Pensec V. 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Fig.10 :Volumineuse lithiase de la glande submandibulaire droite découverte de façon fortuite sur un panoramique dentaire.Noter en rouge la ligne sur laquelle se projettent ces lithiases. Fig.11 :Tuméfaction de la loge submandibulaire droite par lithiase,survenant lors des repas. CONFÉRENCE À VENIR SPÉCIALADF 9a 9b 10 11 12a 12b 13 15 14

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