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Dental Tribune Édition Française

25Prévention Tribune Édition Française | Juin/Juillet 2014 INTERVIEW sions carieuses et à les restaurer immédiate- ment. Il est nécessaire de changer radicale- ment d’attitude dans la mesure où, avant d’entreprendre la réparation chirurgicale des lésions, le praticien doit d’abord vérifier la présence ou l’absence de la pathologie. Celle-ci peut être présente en l’absence de toutecavitationsuperficielle.Elleleseracer- tainement en présence d’une cavitation et dans ce cas, il ne sera pas possible de la contrôler complètement. C’est pourquoi il est nécessaire d’insister sur le concept de « restauration transitoire ». Toutefois, quelle que soit la situation, il y a lieu d’entre- prendre l’éducation du patient. C’est le pa- tient qui est atteint de la maladie et c’est au praticien d’assumer la responsabilité d’in- formerlepatientsurlamanièredelamaîtri- ser. Ceci représente une évolution impor- tante dans l’approche du diagnostic et du plandutraitementdelacariequeseullepra- ticienestenmesuredeprésenter.Cechange- ment requiert une rééducation d’esprit de tous ceux qui n’avaient pas conscience de son importance auparavant. B. La carie est une maladie bactérienne. La souche bactérienne principalement concer- née ne peut être éliminée du milieu buccal tant que le niveau de colonisation du milieu buccal dans son ensemble ne peut être contrôlé. C. Le patient est responsable du taux d’in- fection et doit être informé, instruit et suivi par des techniques de contrôle appropriées. D.Lamaladieesttransmissibleetuneréin- fection peut survenir dans toutes les tran- ches d’âge. E.Lasaliveestlameilleurearmededéfense du patient et les modifications de sa texture, du flux et de la flore doivent être surveillées. Elle représente la base indispensable au bio- film buccal, lequel contrôle les échanges io- niques au niveau de la surface dentaire. Les modifications du flux salivaire sont le plus souventliéesàl’étatdesantégénéral,notam- mentàcertainespathologiesspécifiques,ha- bitudesmédicamenteuses(comprenanttant les produits pharmaceutiques qu’euphori- sants) et aux niveaux d’hydratation indivi- duels, mais ces taux ne sont pas spécifique- ment associés au vieillissement. Quels sont les cinq grands produits dont un praticiendentairenepeutsepasserpourprati- quer une dentisterie « Minima Invasive » ? 1.Lematérielpermettantdetesterlasalive etlaplaque.Bienquelesrésultatsdecestests ne soient pas toujours probants, ils sont cer- tainement indicatifs de « l’état d’avance- ment » du milieu buccal. Les tests peuvent donner une indication du flux, de la texture, du pouvoir tampon et de la charge bacté- rienne de la salive. Les tests de contrôle de la plaque sont particulièrement utiles pour in- formerlepatientetpeuventrenseignersurle degré d’infection et les zones concernées. Combinés, les résultats peuvent être utilisés pour offrir un conseil pertinent au patient qui est en somme le seul à pouvoir contrôler la maladie. Comme toutes les affections bac- tériennes dentaires, la carie est un problème personnel. 2. La classe de ciments de restauration au verre ionomère. Ces matériaux ne sont pas difficiles à manipuler et possèdent des pro- priétés uniques. Ils scellent surtout complè- tement la lésion par un mécanisme d’é- changeionique.Cetéchangefavoriselaremi- néralisation de la dentine déminéralisée du fonddelacavitédesortequ’ilestinutileetin- désirable d’éliminer la totalité de la sub- stance ramollie ou colorée tel que le prescrit la technique de G.V. Black. Ils libèrent égale- ment des ions fluorures et préviennent donc laformationdelaflorebactériennesurlasur- faced’unerestauration.Ilscontribuentaussi àlareminéralisationdelastructuredesdents adjacentes. Ils devraient être à la base de tou- tes les restaurations même s’ils peuvent re- quérir l’utilisation d’une protection contre un excès de charge occlusale au moyen de traitements de surface. 3.Lessolutionsbactéricidesderinçagebuc- cal. Elles contribuent au contrôle de la flore bactérienne. L’hygiène buccale seule est sou- vent insuffisante et des produits tels que la Chlorhexidine utilisée à une concentration de 0,2  % deux fois par jour, peuvent repré- senterunappointtrèsutilepourobtenirune réduction rapide de la population bacté- rienne. Dans des cas extrêmes de lésion ca- rieuse active, elle doit être utilisée deux fois par jour pendant un maximum de deux se- mainesetellepeutapporteraupatientunré- confort psychologique s’il peut constater une amélioration significative sur une pé- riode aussi courte. Pour un traitement d’en- tretien à long terme, le patient peut diluer le produitde50 %etl’utilisercourammentune fois par jour. Le principal avantage de la Chlorhexidine est son absorption dans le tissu mou de la cavité buccale et sa lente dif- fusion pendant 3 ou 4 heures qui lui permet de produire un effet prolongé. Utilisée deux semaines environ tous les 6 mois, elle aide le patient le plus récalcitrant à maintenir un certain degré de contrôle sur la composition de la flore buccale. Avec le temps, le produit conduitàlaformationd’unpeudetartreetde colorations brunes sur la surface dentaire maisilestpossibledelesélimineretcecipeut représenter une meilleure alternative que la formation d’une lésion carieuse active. Elle convient aux personnes âgées, confinées chez elles ou aux patients hospitalisés qui peuventl’utilisercommetraitementd’entre- tien à long terme en la diluant de 50 %, à rai- son d’une fois par jour. 4. Le complexe phosphopeptide de ca- séine–phosphate de calcium amorphe (CPP- ACP). C’est un produit relativement nouveau qui a prouvé son efficacité dans la reminéra- lisation de l’émail et de la dentine après une atteinte par le processus carieux. On a cons- taté quelques échecs du traitement de lé- sions carieuses précoces (ce que l’on appelle les« tachesblanches »)maisceproduitpénè- treefficacementdanslaprofondeurdespris- mes de l’émail déminéralisé. Il doit être noté que le processus de déminéralisation d’une lésion amélaire se propage le plus rapide- mentaucentredecelle-cipuisprogressevers lapériphérie.Lecentredelalésions’effondre d’abord tandis qu’il subsiste un certain vo- lume de substance déminéralisée au niveau deslimitesmarginalesdelalésion.Lasurface dentaire a toujours un aspect lisse mais elle est déminéralisée. L’utilisation du CPP-ACP pendantunecourtepériodepermetderelar- guer des ions calcium et phosphate dans la profondeurdelazoneléséeetvraisemblable- ment de limiter l’étendue de la lésion. Alors que G.V. Black préconisait l’élimination de toute la structure dentaire déminéralisée, cette procédure n’est dorénavant plus néces- saireetlapréparationdelacavitépeutêtreli- mitée à la zone cavitaire seulement tout en préservant les tissus avoisinants. 5.Unepièce-à-mainfonctionnantàunevi- tesse moyennement élevée- entre 50 et 100 000tours/min.Cetteplagedevitesseof- fre le grand avantage de conserver un sens tactile précis pendant l’élimination de la structure dentaire et permet donc de limiter latailledelacavité.L’essencemêmedeladen- tisterie MI est la préservation de la structure dentaire saine. Si une pièce-à-main à très haute vitesse est couramment utilisée, elle éliminera surtout très rapidement l’émail et il sera difficile au praticien de connaître pré- cisément la profondeur de pénétration ou l’importance du volume de structure den- taire saine éliminé. À vitesse moyennement élevée, il est possible de « sentir » le moment delapénétrationdansunezonecarieuseetle risque d’une surextension de la cavité est moindre. Une fois la cavité identifiée, le vo- lume total nécessaire peut être déterminé. Une pièce à main fonctionnant à basse vi- tesse est alors nécessaire pour nettoyer les parois environnantes uniquement et per- mettre l’établissement de forces d’adhésion avec une restauration au verre ionomère grâce aux échanges ioniques. La dentine dé- minéraliséerésiduellepeutêtrelaisséesurla paroi axiale ou le fond de la face occlusale et le scellement total de la lésion est assuré. Pour le patient, l’utilisation d’une vitesse moyennementélevéen’estplusaussiincom- modante que la procédure à très haute vi- tesse, elle est beaucoup plus sûre et permet une meilleure conservation de la structure dentaire naturelle. Pour plus d’informations, visitez le site www.midentistry.org L’auteur Graham Mount (BDS,DDSc) a étudié à Sydney et a exercé à Adelaïde,en Australie.Il a intégré le corps universitaire d’enseignants en 1950 et demeure chargé de recherche émé- rite à l’université d’Adélaïde.Au cours de sa carrière,il s’est joint à de nombreux comités de rédaction,dont ceux du Journal of Esthetic Dentistry,Quintessence International et l’A- merican Journal of Dentistry.Il est l’auteur de plusieurs livres,notamment sur les ciments au verre ionomère. Il a reçu de nombreux prix,notamment · Fellow of the Academy of Dentistry Interna- tional [Membre du conseil de l’université,sec- tion australasienne,1986-1996,1998–2000, 2002-2003] · Distinguished Service Award – SA Foundation for Dental Education and Research · Médaille de Paris 2000,présentée à la confé- rence FDI,Paris (Bronze) · Membre honoraire à vie de l’Oral Health So- ciety Les points importants de évolution de l’odontolo- gie MI : Lareconnaissancedelacarieentantquemaladie bactérienne. Lapossibilitédereminéraliseretguérirunelésion carieuseinitialedel’émailtantquelasurfaceden- taire reste lisse. Aujourd’hui Il est probable que la contribution la plus impor- tantepuisseêtreapportéepardesomnipraticiens et groupes d’omnipraticiens qui ont adopté les principes de l’odontologie minimalement inva- sive.Il ya lieu de les encourager à assurer une te- nue très précise de leurs dossiers et de rapporter leurs taux de réussite ou d’échec dans la littéra- ture.Sarechercheestessentielledanslecontexte de la pratique générale de façon à pouvoir identi- fier les problèmes et les perfectionner les tech- niques au bénéfice à long terme de nos patients. Mêmes’ilafallupresquecentanspourcompren- dresonmécanismed’action,lefluorureestmain- tenant reconnu comme la méthode la plus sûre dont on dispose pour minimiser les effets d’une maladie qui a mutilé les communautés pendant des siècles. Il ne guérit pas la maladie, pas plus qu’il ne la prévient, mais il «élève la barre» au- delàd’unniveauoùlamaladiecausedesdomma- ges au milieu buccal. «Le patient est responsable du taux d’infection et doit être informé, instruit et suivi par des techniques de contrôle appropriées. C’est le patient qui est atteint de la maladie et c’est au praticien d’assumer la responsabilité d’informer son patient sur la manière de la maîtriser. »