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Dental Tribune Édition Française

Dental Tribune Édition Française | Mai 20146 On cherche dans le tabouret opérateur la solutionàtousnosmaux,alorsquenotrepo- sition dépend de celle du patient, donc du supportdupatient.Latabledetraitementest en cela à préférer à notre fauteuil de barbier chirurgien, si modernes soient les adapta- tions qui ont été faites pour le camoufler… Cependant le tabouret opérateur est in- dispensable, c’est la condition nécessaire mais non suffisante. La station debout du praticien a été long- tempsutilisée.Ellefutdélaisséepourdesrai- sonsdetroublesvasculaires.Actuellementla plupart des chirurgiens dentistes travaillent assis. Il se pose alors le problème de la com- pensation lombaire, de la répartition du poids du corps entre les pieds, la face posté- rieure des cuisses et les ischions. La station assise provoque une flexion lombaire,d’autantplusimportantequelesu- jet est assis bas. En effet la flexion de hanche étant en moyenne de 90° à 120°, lorsque l’as- sise est plus basse que les genoux, il se pro- duit une flexion lombaire compensatrice. A l’inverse plus l’assise est haute, plus la lor- dose lombaire physiologique ré apparaît. Lorsqu’onestassisbas,lesappuissontplus importants sur les ischions et faibles sur les cuisses et les pieds. Lorsqu’on est assis haut, ils diminuent au niveau des ischions et aug- mentent sur les faces postérieures des cuis- ses et les pieds. (Fig. 1) Les recommandations sur la hauteur de l’assise sont en général données en utilisant l’angle entre les cuisses et le tronc. L’angle de 110°estalorssouventannoncé.Cetanglearbi- traire et cette façon de mesurer sont erronés pourplusieursraisons.D’unepartladescrip- tion des positions du corps se fait par des an- gles à partir de la position anatomique de ré- férence. C’est celle de l’homme debout, les membresinférieursjoints,leregardhorizon- tal,lesbraslelongducorps.Donc110°entrele tronc et le fémur, sont en fait 70° de flexion. D’autrepartcetangleneconsidèrepasqu’ily a plusieurs articulations entre la cuisse et le tronc : l’articulation coxo-fémorale, et chaque étage vertébral lombaire. (Fig. 2) Recommander un angle de 110° entre le tronc et la cuisse est donc trop imprécis, le praticien pouvant quand même avoir une flexion lombaire. Maisaudelàd’unanglearbitraire,c’estsur- toutunerépartitiondesappuisqu’ilfautob- tenir (Fig.1), et éviter une perte de la lordose lombaire physiologique. C’est ce qu’ont essayé de faire les concep- teurs de selles, augmenter la hauteur de l’as- sise afin de re-lordoser les lombaires. Lorsqu’on augmente la hauteur de l’assise, l’angle de flexion de hanche diminue, les cuisses sont donc orientées beaucoup plus vers le bas et risquent d’appuyer sur le bord dutabouret.Celaexpliquelaconceptiondela selle qui suit cette inclinaison des cuisses. Cette augmentation de la hauteur de l’as- sise a deux inconvénients majeurs : Cela augmente excessivement l’appui sur les pieds, et cela augmente la flexion cervicale. L’augmentation d’appui sur les pieds pose problème lorsque nous voulons en soulever un afin de déplacer ou utiliser la pédale. Le centre de gravité se décale alors du côté op- posé, et entraine des contractions musculai- resindésirables.Lepolygonedesustentation formé par les deux pieds au sol et l’assise est plus difficile à modifier s’il y a beaucoup de poids sur ce pied. L’élévation de l’assise, élève aussi les yeux dupraticien,etleséloignedelabouchedupa- tient. Les units ont leurs limites, et le patient ne peut pas être monté suffisamment haut, surtout s’il est allongé. Il est alors impossible de retrouver la distance œil tache recom- mandéeà25cm.Laconséquenceestuneaug- mentation de la flexion cervicale. (Fig. 3) Dans une étude de Verkindere en 1998, la contraction musculaire prolongée a été considérée comme un facteur positif pour protéger la colonne vertébrale. Cela a été ap- pelé la position assise dynamique. Cepen- dant, toutes les études considèrent qu’une faibleactivitéélectriqueestpréférable.L’ac- tivité musculaire est bien sur essentielle pourmaintenirlacolonnevertébraleetpour protéger contre les troubles musculosque- lettiques au cours d’activités physiques ponctuelles telles que le port de charge. Ce- pendant l’activité dentaire nécessite un maintien postural prolongé de faible inten- sité et on peut se demander si une activité musculaire faible ne serait pas préférable à des contractions musculaires soutenues. Un tabouret traditionnel est préférable, pour peu que la pente de l’assise respecte cet angle créé par une légère surélévation de la hanche par rapport au genou (Fig. 1). Se pose alors la question du dos- sier. Les appuis lombaires sont sou- vent douloureux, et pour cause, ils s’appuientsurunezonemobile,qui doit être tenue par des muscles. Il faut préférer un appui sacré. Le sa- crumestlabasedelacolonneverté- brale. Si cette base est maintenue afin d’éviter la rétroversion du bas- sin, il y a conservation de la lordose physiologique. La colonne verté- brale sus jacente est maintenue par nos muscles profonds dont c’est le rôle.Iln’yaalorspasdefatiguemus- culaire. Le dossier doit donc être le plus bas possible, en regard des articula- tions sacro iliaques. (Fig. 4) C’estcequenousfaisonsnaturel- lement lorsque nous souffrons du dos, nous mettons nos poings ser- rés en bas du dos afin d’en tenir la base. Une fois la hauteur du tabouret réglé, il n’ya plus qu’à mettre la ca- vité buccale du patient à 25 cm de nos yeux et non l’inverse ! ERGONOMIE DR DAVID BLANC · Chirurgien Dentiste · Masseur Kinésithérapeute D.E. · Ostéopathe D.O. · D.U.d’ergonomie des gestes et des postures · www.ergonomie-dentaire.com Restez bien assis ! Le tabouret opérateur (unit: g/cm2 ) ■The seat is lower than the knee cap by 5 cm: ■The seat is higher than the knee cap by 5 cm: ■The seat is as high as the knee cap: ■Body pressure distribution 0 10 20 30 40 50 60 150 to 200 350 to 550 1,000 to 2,000 0 to 50 150 to 200 350 to 550 1,000 to 2,000 0 to 50 350 to 450 150 to 250 150 to 250 0 to 50 Fig.1 : Répartition de la pression du corps en fonc- tion la hauteur du siège opérateur. Fig.2 : Assis,un angle de 90° entre le tronc et la cuisse,peut être réparti entre 30° de flexion lombaire et 60° de flexion de hanche par exemple. Fig.3 : Augmentation de la flexion cervicale due à l’utilisation de la selle.L’assise est plus haute,donc le pa- tient plus loin.Ce que la selle a cherché à régler au niveau lombaire en élevant la hauteur de l’assise,elle le perd en créant des problèmes au niveau cervical. Fig.4 : Exemple de tabouret Morita avec appui au niveau des articulations sacro-iliaques.