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Dental Tribune Édition Française

plusgrandetailleestsouventassociéàunde- gré élevé d’inconfort et parfois, à des séquel- les postopératoires inévitables(Figs. 5a-e). Lesproblèmesliésàunegreffeosseuseont incitéleschirurgiensàutiliserdessubstituts osseux (par exemple des matériaux synthé- tiques et osseux d’origine humaine ou bo- vine). Toutefois, ces matériaux donnent de moinsbonsrésultatsquelesgreffesosseuses autologues(dontledonneurestlepatientlui- même) vu qu’ils sont démunis de protéines autologues. C’est ainsi que des cas de lésions intra-osseuses critiques, c’est-à-dire de lé- sions nécessitant un traitement spécifique pour reconstruire le contour original, ont mené au développement progressif d’une philosophie de traitement plus moderne. Ce nouveau concept vise à éviter les greffes autologuesetàpréférerl’utilisationdematé- riaux permettant d’épargner l’os, combinés aux propres cellules souches du patient. Par conséquent, contrairement à la tradition- nelle greffe osseuse (accompagnée de tous sesproblèmesinhérents),cettenouvellemé- thode associant cellules souches et matières minéralisées,faitintervenirunegreffeviable qui contient les propres cellules du patient, sans la nécessité d’un prélèvement chirurgi- cal osseux. Jusqu’à récemment, aucune étude n’avait encore comparé les différentes méthodes, permettant l’utilisation de cellules souches de moelle pour la reconstruction osseuse. Dans les paragraphes qui suivent, je récapi- tuleuneétudemenéeparnotreéquipedere- cherche. Des lapins, chez qui des lésions in- tra-osseuses critiques ont été induites, ont été traités par chacun des quatre principaux protocolesgénéralementutiliséspourlathé- rapie par cellules souches, afin de comparer leurefficacitéentermesdeconsolidationos- seuse1 : – moelle osseuse fraîche (sans aucun traite- ment préalable) ; – concentré de cellules souches de moelle os- seuse ; – culture de cellules souches de moelle os- seuse ; et – culturedecellulessouchesdetissuadipeux (Figs. 6 et 7). Un cinquième groupe d’animaux n’a reçu aucune thérapie cellulaire (groupe témoin). Les meilleurs résultats de régénération os- seuse ont été observés dans les groupes trai- tés par un concentré de cellules souches de moelle et une culture de cellules souches de moelle, tandis que le groupe témoin a pré- senté les plus mauvais résultats. En consé- quence, il a été conclu que l’efficacité des cel- lules souches de moelle était supérieure à celle des cellules souches dérivées des tissus adipeux pour la reconstruction osseuse, et qu’unprotocolefaisantintervenirunsimple concentré de cellules souches (qui nécessite quelques heures seulement) permettait d’obtenir des résultats identiques à ceux des procédés de culture cellulaire complexes (quidurentenmoyennetroisàquatresemai- nes ; Figs. 8a et b). Des études similaires réalisées chez l’homme ont corroboré le résultat, en dé- montrant une amélioration de la réparation delésionsintra-osseusescauséesparuntrau- matisme, des extractions dentaires ou des tumeurs par les cellules souches de moelle. Lesimageshistologiquesprésentéesdanscet article illustrent le potentiel des matériaux d’épargne osseuse, associés aux cellules sou- chespourlareconstructionosseuse(Fig.9).Il est clair que le taux de tissu minéralisé est considérablement plus élevé dans les zones où les cellules souches ont été utilisées (Figs. 10a et b). Detouteévidence,bienquelestechniques faisant intervenir les cellules souches de moellepourlareconstructionosseusesoient très proches d’un usage en routine clinique, une extrême prudence s’impose avant de préconisercettesolution.Cettetechniquere- quiert une équipe de chirurgiens et de labo- rantins dûment formée, ainsi que la disponi- bilité des ressources nécessaires (Figs. 11 a–h, les photos ont été prises pendant la ma- nipulation de cellules souches de moelle, au laboratoiredelafacultéd’odontologiedeSâo Leopoldo Mandic au Brésil). Notedelarédaction:unelistecomplètedesré- férencesestdisponibleauprèsdel’éditeur.Cet article est paru dans la version anglaise de CAD/CAM, numéro 2/2013. 21Chirurgie Tribune Édition Française | Mai 2014 RECHERCHE Fig. 6:Une lésion intra-osseuse critique, induite dans le crâne d’un lapin.–Fig.7:Culture primaire decellulessouchesadultesmésenchymateusesde moelle osseuse, après 21 jours de culture. – Fig. 8a:Image tomodensitométrique d’un crâne delapin,aprèsuneallogreffeosseusesanscellules souches (flèche bleue). Noter la persistance de la lésion intra-osseuse.–Fig. 8b:Image tomodensi- tométrique d’un crâne de lapin, après une allogreffeosseuseavecdescellulessouches.Noter la disparition presque totale de la lésion intra-os- seuse. – Fig. 9 : Bloc osseux provenant d’une banque de tissu musculo-squelettique, combiné avec un concentré de moelle osseuse. – Fig.10a:Imagehistologiquedusitegrefféavecun os provenant d’une banque osseuse,combiné avec de la moelle osseuse.Noter la présence de grandes quantités de tissu minéralisé.– Fig.10b:Image histologique du site greffé avec un os provenant d’une banque osseuse et n’ayant pas été combiné avec de la moelle osseuse.Noter la présence des faibles quantités de tissu minéralisé.–Fig.11a:Moelle osseuse.–Fig.11b:Moelle osseuse transférée dans un tube à essai conique enmilieustérile(écoulementlaminaire).– Fig.11c:Homogénéisationdelamoelleosseusedansunesolutiontampon(écoulementlaminaire).–Fig.11d:MoelleosseusecombinéeavecunmilieuFicoll(milieufacilitant laséparationdesélémentscellulaires).–Fig.11e:Prélèvementàlapipettedel’interfacecontenantlescellulesmononuclées(oùlescellulessouchessontprésentes).– Fig.11f:Secondecentrifugation.–Fig.11g:Leculot contenant les cellules mononuclées de moelle osseuse,après la seconde centrifugation.–Fig.11h:Greffon osseux d’origine bovine combiné avec un concentré de cellules souches de moelle osseuse. Toutes les images ont été reproduites avec l’autorisation de célulasTronco Implantodontia.2 11b 11d 11e11c 11h11g11f 6 8a 8b7 9 10b 11a10a DR ANDRÉ ANTONIO PELEGRINE estunchirurgien-dentiste spécialiséenparodontolo- gieetimplantologie(Con- selhoFederaldeOdontolo- gia–Brésil).Ilest titulaire d’unemaîtriseèssciences (MSc)enimplantologie (UNISA),etd’undoctorat (PhD)enmédecineclinique (universitédeCampinas).Ilaterminéunere- cherchepostdoctoraleenchirurgiedetrans- plantation(universitéfédéraledeSâoPaulo). Ilestchargéd’enseignement,associéàlasec- tionimplantologieàlafacultéd’odontologie deSâoLeopoldoMandic,etcoordinateurdel’é- quipedentaired’implantologieprothétique souspériostée,àl’universitédeCampinasau Brésil.Ilestpossibledelecontacterparcourriel: pelegrineandre@gmail.com.