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Dental Tribune Édition Française

Endo Tribune Édition Française | Octobre 201344 Les fractures radiculaires doivent être considérées comme traumatismes com- plexes, car elles touchent à la fois la sub- stance dentaire dure et les tissus parodon- taux et pulpaires. Elles sont le résultat de contraintes importantes provoquant des zones de compression dans la zone radicu- laire. La fracture divise la dent en deux frag- ments :lefragmentcoronaireetlefragment apical. On distingue trois types de fractures eu égard au trait de fracture : fracture dans le tiersapical,letierscentralouletierscervical. Il est connu qu’un jeune patient dont la croissance de la racine n’est pas encore ter- minée a les meilleures chances de guérison après une fracture radiculaire. En outre, la guérisonaplusdechancesderéussirsiletest de sensibilité est positif au moment de l’ac- cident et s’il n’y a ni dislocation, ni mobilité accrue du fragment coronaire. Étant donné qu’en l’absence de dislocation, la fracture risque de ne pas être détectée, il est néces- sairederecourirpourlediagnosticàl’image- rie en deux plans [1]. Le traitement d’une fracture radiculaire avec une gouttière rigide pendant plusieurs mois n’est plus recommandé depuis long- temps. Aucune influence favorable sur le mode de guérison dans la zone du trait frac- turairen’apuêtreprouvéelorsduportd’une gouttière pendant plus de quatre semaines [3]. Le choix du traitement se fait en fonction de la localisation de la fracture, du type et de l’importance de la dislocation du fragment coronaire ainsi que du stade de la croissance radiculaire. Les fractures radiculaires qui se situententièrementdanslazoneintra-alvéo- laire présentent souvent une évolution favo- rable. Lors d’une fracture radiculaire, seul le fragment coronaire est traité, la partie api- cale conservant en règle générale sa vitalité [2]. Cas concret En 1999, un jeune patient de 11 ans nous consulte après un accident de vélo. Lors de l’examen intrabuccal, nous constatons une forte mobilité au niveau de la dent 12 et une mobilité moins prononcée au niveau des dents 11 et 21, sans dislocation. Les dents sont restaurées à l’aide d’une contention par liga- turescolléesurlessurfaceslabiales.Deuxse- mainesaprèslepremiertraitement,letestde percussiondeladent12s’avèrenégatif.Paral- lèlement, une sensibilité aux chocs est cons- tatée. Une fois la trépanation et l’extirpation pulpaire réalisées, la dent est remplie d’hy- droxyde de calcium (illustration 1). Deux mois après la trépanation, la racine de la dent 12 est définitivement obturée. Un début d’oblitération dans la zone apicale, symptômeconcomitantfréquentd’unefrac- ture radiculaire, nous empêche d’accéder à l’apex (illustration 2). Test de vitalité négatif après neuf ans Jusqu’en 2008, les contrôles cliniques et radiographiquesnerévèlerontaucunemodi- fication pathologique lors des consultations desuividupatientdansnotrecabinet.Toute- fois,neufansaprèsl’accident,letestpulpaire de la dent 21 s’avère négatif. La radiographie montre dans la ligne de fracture une résorp- tionradiculaireexterneinflammatoireauni- veau de cette dent (illustration 3). Après une médication temporaire à l’hy- droxyde de calcium, le canal radiculaire de la dent 21 touchée est obturé définitivement. L’obturation s’étend jusqu’à la ligne de frac- ture, car la zone apicale ne présente aucune modification et a donc, selon toute vraisem- blance, conservé sa vitalité – phénomène ty- piquedesfracturesradiculaires(illustration4). Résorption au niveau de la dent 11 deux ans plus tard Le contrôle suivant est effectué deux ans plus tard. Le patient se plaint de douleurs au niveau de la dent 11. La radiographie montre une nette guérison de la résorption externe du trait fracturaire au niveau de la dent 21, mais une résorption externe est diagnosti- quée au niveau de la dent 11, comme pour la dent 21 (illustration 5). Comme la dent 21, la dent 11 est soumise à un traitement endodontique. L’obturation canalaire s’étend jusqu’au trait fracturaire (illustration 6). Ce contrôle permet de constater au niveau deladent12unprocessuspériapicalqui,enrai- sond’uneoblitération,n’estpasobturéjusqu’à l’apex.Ànotreavis,l’infectionaatteintlepéria- pex et donc la ligne de fracture par le sulcus gingival.C’estpourquoinousdécidonsdefixer les deux fragments de la dent à l’aide du pivot en matériau composite renforcé de fibres de verre Rebilda Post (VOCO), et d’obturer la fis- sureavecdumatériaucomposite.Decettema- nière, la dent peut être préservée. Nous utili- sons les pivots en matériau composite ren- forcé de fibres de verre Rebilda Post, car nous CAS CLINIQUE Traitementàlongtermedesfractures radiculairesaveclesystèmeRebilda®Post Dr Jozef Mincík, Dr Marián Tulenko 1 2 3 4 5 6 Ill.1 : La radiographie montre les fractures radiculaires au niveau des dents 12 (zone radiculaire),11 et 21 (zone apicale) ainsi qu’au niveau de la dent 12 après trépanation et obturation provisoire.La dent 13,en partie fracturée,n’a pas été endommagée. Ill.2 : Obturation définitive de la racine de la dent 12.Les dents 11 et 21 sont vitales.Aucune résorption n’est visible au niveau des lignes de fracture. Ill.3 : Résorption radiculaire externe du fragment coronaire de la dent 21 dans la ligne de fracture. Ill.4 :Traitement endodontique définitif de la dent 21.Une résorption externe est diagnostiquée dans la ligne de fracture,tandis que la zone apicale ne révèle aucun état pathologique. Ill.5 : Nette guérison de la résorption du trait fracturaire au niveau de la dent 21,deux ans après le traite- ment endodontique.Résorption externe de la dent 11. Ill.6 : Radiographie après obturation de la racine de la dent 11. Suite page 46