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Dental Tribune Édition Française

Endo Tribune Édition Française | Octobre 201340 Comme chacun sait, l’infection dentaire estletendond’Achilledenotrespécialité.Jus- qu’à aujourd’hui, désinfecter totalement un organe dentaire était resté illusoire. Nous sommes certes capables de traiter et de faire disparaitre les symptômes cliniques de l’in- fectionenrelationaveclaphaseaigüedel’in- vasion bactérienne (douleur, rougeur, cha- leur). Nous sommes encore capables de dés- infecterlescanauxprincipauxetdelesobtu- rer correctement, une radiographie de contrôle faisant foi. Mais nous sommes très conscients que « la désinfection complète de l’ensemble du réseau canalaire, et en particulier denti- naire, est illusoire ». Il persistera presque toujoursuneinfectionchroniquedel’organe dentairetraité,infectionchroniquelocale,la- tente cliniquement, mais pouvant générer des complications à distance de plus en plus redoutées par la chirurgie cardiaque par exemple, surtout maintenant que les anti- biotiques montrent leurs limites. La cause de cet échec est d’origine anato- mique. Trois obstacles sont restés jusqu’à ce jour insurmontables : 1.Le delta apical et sa configuration aussi diverse que compliquée 2.Les canaux secondaires de taille millimétrique, dits « canaux accessoires » 3 .Les tubules dentinaires non vascularisés Tubules dentinaires contenant des colo- niesbactériennes(B)étudiéesaumicroscope électronique Ces tubules dentinaires n’étant pas vascu- larisés,lesantibiotiquesnesontd’aucuneef- ficacité. Pourdésinfectercomplètementunorgane dentaire infecté, il nous fallait donc trouver une technique qui soit en mesure de : • détruire les bactéries responsables de l’in- fectionetdedéstructurersipossiblelesbio- filmséventuellementprésents:lesionsmé- talliques étaient une option possible. • d’atteindre tous les espaces du réseau cana- laireetdentinaire :l’électricitéétaituneop- tion évidente. • de respecter les tissus du parodonte : parmi lesionsmétalliquesressortaitl’ionOH-non toxique pour les tissus. Ceci a fait que nous avons pensé à une an- cienne méthode, celle de l’ionisation de PierreBernard(1955).Un«vieuxtruc»medi- rez-vous, qui a été abandonné car ses résul- tats étaient trop aléatoires. Pourtant, la lo- gique voulait que cette technique puisse fonctionner.Aussi,leDR.RenéLAGARDEaes- sayépendantdelonguesannéesdecompren- dre pourquoi ce n’était pas le cas. La raison était, en fin de compte, relativement simple et tenait à quelques paramètres qu’il fallait maîtriser avec précision, ce que Pierre BER- NARD n’avait malheureusement pas bien cerné. Expérience : 1 tube de verre contenant du coton imbibé de sérum physiologique (contenant donc du sel NaCl). Electrodenégativeàl’entrée,électrodepo- sitive à la sortie. Le passage du courant pro- voque l’ « ionisation », c’est-à-dire le dégage- ment des ions, et, en particulier de l’ion mé- tallique OH -. Ilenestdemêmedansunedentsionplace l’électrodenégativedanslecanalprincipalet l’électrode positive sur la peau du patient. Quelles sont les preuves du dégagement de l’ion OH- et, surtout, qu’il atteindra tous les canaux et tubules du réseau dentaire ? Immergeons les racines d’une dent ex- traite dans un bain de sérum physiologique auquel nous ajoutons un réactif, la phénol phtaléine, qui vire au rouge dès qu’elle est au contact de OH-. Plongeonsl’électrodepositivedanslebain, l’électrode négative dans le canal. Au bout de quelques minutes, on voit ap- paraitrelelongdelaracinedespointsrouges qui progressent jusqu’à recouvrir toute la dentine. Quellessontlespreuvesdel’actionanti-bac- téricide des ions OH- ? Un nombre important de travaux concer- nantlegraveproblèmedesinfectionschirur- gicales, de même que la possibilité de la pré- sence de biofilms sur les parois de tout corps étranger introduit dans le corps humain, ont mis en évidence les qualités bactéricides et bactériolytiquesdecertainsionsmétalliques (Ag,Cu,parexemple).L’ionOH-serévèleêtre quant à lui d’une grande toxicité pour l’acti- vité bactérienne. Il est également extrême- ment mobile, ce qui explique la rapidité à laquelle il se propage le long du réseau cana- laire.(INRA annales 1986 Negative ion chemi- calionizationmassspectrometryoftrichothe- cenes :NovelfragmentationunderOH-condi- tions.WilliamC.Brumley,DenisAndrzejewski.) Suiteaupassaged’unequantitéd’ionsOH- suffisante, les coupes de dents infectées ne présentent plus aucune trace de bactéries au niveaudestubuluresdeladentineaprèsvéri- fication au microscope électronique. Pour obtenir un tel résultat, il est impéra- tif de respecter des règles précises concer- nant plusieurs paramètres : le temps de pas- sage du courant qui dépendra de son inten- sité,doncdelavitessedeproductiondesions OH-, et enfin de la QUANTITE d’ions OH- dégagés. Il existe encore un 5ème paramètre àrespecter:ladiversitédeslésionsinfectieu- ses dépendant de la résistance des bactéries rencontrées,delaprésencedebiofilms,delé- sions plus ou moins diffuses. Quinze années de travaux ont permis de clarifier ces don- nées essentielles. Enoutre,l’actionfavorabledel’ionOH-ne s’arrête pas là, comme le montre le schéma ci-dessous. L’ion OH- ne présente aucune toxicitépourlestissusdel’organismemême avec des quantité d’ions extrêmement im- portantes et avec une intensité du courant CAS CLINIQUE Infection aiguë purulente Traitement classique avec contrôle radio parfait OH- STERILDENT OH- 52 « L’impossible est devenu possible » Une révolution en endodontie Dr.Philippe LAGARDE,CES stomatologie (Paris) – Maître de conférence à l’Université de Rome