contenu nucléaire et de la matrice mitochondriale qui favorisent la réflexion de la lumière. Des lésions hyper-kératinisées ou dysplasiques apparaissent d’un blanc distinct lorsqu'elles sont vues sous une lumière diffuse de longueur d'onde à faible énergie. En revanche l'épithélium normal absorbera la lu- mièreetapparaîtrafoncé(Lingenetal.2008).Depuis que la plupart des études en matière de chimilumi- nescenceontfaitétatdeperceptionssubjectivesdes lésionsintra-buccalesentermesdeclarté,nettetéet texture, par rapport aux examens cliniques de rou- tine,l'interprétationdesdonnéespeutvarierdema- nière significative selon le technicien qui fait l’exa- men (Huber et al. 2004 ; Kerr et al. 2006). En janvier 2005, une association de bleu de toluidine avec les systèmes ViziLite (ViziLite Plus avec le système TBlue) a reçu l'aval de la FDA pour servir de complé- ment lors d'examens visuels de la cavité buccale au sein de populations présentant un risque élevé de cancer de la bouche. Une étude multicentrique sur despatientsàrisque,arévéléquelamajoritédeslé- sions présentant un diagnostic de dysplasie ou de carcinome in situ étaient détectées et recensées grâce à ViziLite et au bleu de toluidine (Epstein et al. 2008). Un nouveau système de chimiluminescence (Microlux/DL, AdDent) a été présenté récemment comme un outil complémentaire dans le cadre de l'identification de lésions buccales (McIntosh & Fa- rah 2009). B.Spectroscopieetautofluorescence L'autofluorescence des tissus a été utilisée pour lecontrôleetlediagnosticdupré-canceretducan- cer au stade précoce du poumon, du col de l'utérus, de la peau et plus récemment, de la cavité buccale. Pendant le développement de la maladie, la struc- ture cellulaire altérée (par exemple l'hyperkératose, l'hyperchromatine et le pléomorphisme cellu- laire/nucléaire accru), et/ou le métabolisme (par exemple la concentration de flavine adénine dinu- cléotide et de nicotinamide adénine dinucléotide), ont un effet sur l'interaction des tissus avec la lu- mière.L'imagerieparspectroscopieouautofluores- cencepeutfournirdesinformationssurlesproprié- tés de l’interaction avec la lumière altérée. Au cours de la dernière décennie, différentes formesdelatechnologied'autofluorescenceontété développées dans le cadre de l'inspection des mu- queusesbuccales.LeLEDMedicalDiagnosticsIncen partenariataveclaBritishColumbiaCancerAgency, a commercialisé le système VELscope (Lingen et al. 2008 ; Patton et al. 2008 ; De Veld et al. 2005). Lors- qu'elles sont visualisées à travers la partie oculaire de l’instrument, les muqueuses buccales normales émettent une autofluorescence vert pâle lors- qu'elles sont stimulées par une excitation bleue in- tense à une longueur d'onde de 400 à 460 nm, alors que les lésions dysplasiques montrent une auto- fluorescence diminuée et apparaissent plus foncée par rapport aux tissus environnants sains. Diffé- rentes études se sont penchées sur l'efficacité du système VELscope dans le cadre d'un examen visuel et ont révélé une amélioration de la capacité à dis- tinguerleslésionsbuccalesdesmuqueusessaineset àdifférencierlesdifférentstypesdelésions(DeVeld et al. 2005). Dans l'ensemble, la technique est très sensible mais de faible spécificité (De Veld et al. 2005). En utilisant l'histologie comme référence, VELscope a démontré une sensibilité et une spécifi- citéélevéeslorsdel'identificationderégionsdedys- plasie et de tumeur maligne dépassant nettement les tumeurs cliniquement évidentes (Lingen et al. 2008 ; Patton et al. 2008 ; De Veld et al. 2005 ; Oni- zawa et al. 1996 ; Schantz et al. 1998). Une applica- tion clinique directe comporte une évaluation des marges pathologiques chez le patient qui est sus- ceptible d’avoir des lésions buccales malignes et ce faisant, aide à guider la gestion chirurgicale (Poh et al. 2007 ; Rosin et al. 2007). Cependant, les évalua- tions du système VELscope dont il est fait état pro- viennent de séries de cas ou de rapports de cas plu- tôt que d’essais cliniques, et aucune étude publiée n'aévaluélesystèmeVELscopeentantquecomplé- compte-rendu _ diagnostic optique I I 11laser3_2012