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Dental Tribune Édition Française

Rechercher le maximum de sécurité, de confort et de facilité dans nos actions: l’ergo- nomie est aujourd’hui une exigence parfois supérieure à la performance technique. Dans le domaine de l’éclairage dentaire, elle s’ap- puiesurlesconnaissancesdelaphysiologiede l’œiletdelavision,enbiomécanique(effortsà fournir,confortd’utilisation..),enpsychologie (chargementale,effortdecompréhension...)et sur l’analyse de l’activité des dentistes/assis- tantes/patientsensituationréelle. L’homosapienssapiensquenoussommes s’est construit au fil de l’évolution dans son environnement naturel. Toutenotremorpho-physiologieaétémo- delée par 3 éléments : • Notre vision s’est façonnée sous 2 uniques sources de lumière naturelle : le soleil et le ciel (qui est la diffusion des rayons solaires par l’atmosphère). • Notre biorythme s’est ordonné selon 2 cy- cles d’éclairage : le cycle jour/nuit (circa- dien) et celui des saisons (jours longs/jours courts). • Notre état de veille et notre perception des couleurs dépend de celle de la lumière du jour : orangée au lever et au coucher du so- leil,doréeendébutsdematinéeetdesoirée, blanche en milieu de journée. Maisdepuisl’arrivéedel’électricitéilyaseu- lement 150 ans, nos conditions de vie ont été bouleversées. Contrairement à nos ancêtres, noustravaillonsplusenhiveretveillonslanuit tombée. Contrairement au pithécanthrope, nous nous laissons éblouir par des éclairages directs quand lui ne regardait l’horizon que le soleil dans le dos (à la lumière du Nord). Alors que notre biorythme de mammifère diurne est commandé par le rythme du soleil et des saisons, notre quotidien s’organise sous une lumièreartificielle,indépendammentdujour, de la nuit et du moment de l’année. Sans sur- prise, le travail en lumière artificielle trop dif- férente de la lumière naturelle a des consé- quencesnéfastessurnotrepsycho-comporte- ment,notrevisionetnotresanté. L’étymologie du mot ergonomie, « tra- vail » et « loi » en grec, explique en quoi elle prévaut dans les normes d’éclairage (princi- palement : ISO 9680 et EN 12464-1), celles-là même qui déterminent ce qui est bénéfique au bon fonctionnement de la vision dans les conditions de sollicitation extrême qui sont celles de la dentisterie. Ainsi, comme tout éclairage « d’am- biance » de lieu intérieur de travail, l’éclai- rage général du cabinet dentaire doit : • reproduire la lumière du nord appréciée de notre pithécanthrope : uniforme, abon- dante, non éblouissante, sans contraste, en « couleur reproduisant celle du jour ». • Compenser le décalage entre notre rythme de travail et la durée saisonnière du jour. La luminothérapie est une solution efficace à cet effet. • Adapterlacouleurdelalumièreenfonction des lieux à éclairer. Une salle d’attente sera éclairée en blanc-chaud telle celle de « dé- butdesoirée »quifavoriseladétenteetpré- pare au sommeil. Une salle de soin en lu- mière froide dite « [milieu] du jour ». L’éclairage opératoire est lui très spéci- fique. Le dentiste soumet ses yeux à une ac- commodation permanente imposée par l’observation,deprès,detouspetitsdétails.Il nécessite un éclairement puissant via un scialytique.Orcescialytiquesoumetlesutili- sateurs à un stress d’éblouissement intense permanent : les dents blanches et brillantes réfléchissent dans les yeux du praticien 80% delalumièreduscialytique.Trèssouventmal positionné, le scialytique éblouit de surcroit directement l’opérateur au coin de l’œil avec pour conséquence des mouvements défen- sifsdechangementd’axeduregardetdestor- sions du cou et du dos à l’origine de bien des douleurs. Enfin, le diagnostic et les soins re- posant sur la détection de nuances de rouge et de jaune ne peuvent être optimaux que sous une lumière blanc-neutre. Favorisant la visiondusang,ceblanc-neutrepourraits’ap- peler blanc chirurgical. En découlent les préceptes de bonne ergo- nomie de l’éclairage dentaire. Toujours éviter l’éblouissement : au même titre que les phares sont éblouis- sants la nuit mais pas le jour, le scialytique sera d’autant moins éblouissant que l’éclai- rage général environnant sera performant, c’est à dire puissant, majoritairement indi- rect et parfaitement réparti, comme le ciel. A cet égard, choisir et installer son plafonnier pourqu’iléclairetoutelapièce,àcommencer par le plafond Bien positionner les éclairages : la lampe opératoire doit être à la verticale du champ opératoire pour supprimer tout éblouissement en coin. L’éclairage général sera installé strictement selon les instruc- tions des fabricants pour des considérations de bonne répartition du flux lumineux Le plus d’uniformité possible : le plafonnier doit être majoritairement in- direct(versleplafond)pourquelaréflectionde lalumièresurleplafondetlesmursassureune pièce sans contraste. Le champ d’éclairement du scialytique doit être lui sans pointe d’éclai- rement pour éviter les sempiternels ajuste- mentsdelalampeopératoire,àproscrirepour desraisonsévidentesd’hygiène,deconcentra- tion,etd’incidencessurl’épauleetlebras. Choisirlabonnecouleurdelalumièreselon le lieu, et ce qui est à voir : blanc-chaud en salle d’attente et blanc- neutreaubureau.Danslasalledesoin:blanc chirurgical (blanc-neutre) pour le diagnostic et le soin, blanc-froid (dit du jour) pour la re- construction. Utiliser l’éclairage médical adéquat : lumière du nord en toile de fond toujours, lampe opératoire uniquement pour le dia- gnosticetlesoin,reconstructionàl’aidedela seule Lumière du Nord. L’œil du dentiste travaille de façon ex- trême. C’est aussi son 1er instrument. Cela implique une prise en compte attentive et minutieuse des principes d’ergonomie d’é- clairage. 13Dental Tribune Édition Française | Octobre 2012 BONNES PRATIQUES SPÉCIALERGONOMIE Ergonomie & Éclairage dentaire L’œilhumaintransposeenimpulsionsner- veuses les couleurs reçues via des cônes si- tués sur la rétine. Les uns «voient» le bleu, les autres le vert, les troisièmes le rouge. Ils se sont «calibrés» à la lumière naturelle. Une surexposition à une des couleurs est toxique pour l’œil, d’autant plus que l’in- tensitéestélevée,etc’est10foisplusimpac- tant avec le bleu. Les LED blanches indu- ment dites «lumière du jour» possèdent une part de bleue très proche de celle des lampes à polymériser et une densité lumi- neuse excessivement élevée. Cet excès de brillance et de bleu a alerté les autorités internationales de sécurité au travail qui ontémisdesmisesengarde.LesLEDblanc- froidsontdoncàéviter. La révolution LED