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Dental Tribune Édition Française

Dental Tribune Édition Française | Octobre 201210 L’exercice entièrement salarié progresse assez régulièrement depuis le tournant des années 2000. Cette évolution récente concerne surtout les premières années de pratique. Le salariat est choisi particulière- ment par les femmes et les moins de 35 ans qui optent au moins temporairement pour ce mode d’exercice. Ladentisteriesalariéeattiredeplusenplus les jeunes praticiens. Cela peut s’expliquer par le fait qu’avoir son propre cabinet néces- sitedenombreuxinvestissementsaussibien financiersquepersonnelsetgénèredustress. Parunegestiondeshorairesmoinsévidente, des acquis sociaux moins importants qu’en salariat(congéspayés,maladie,maternité)et une imposition moins coercitive. De plus, le salariat offre une rémunération et des horai- res fixes, une charge de travail en général moindre qu’en libéral et des possibilités de travail à temps partiel. DentalTribuneapasséunejournéeaucen- tre de santé dentaire du Moulin de l’associa- tion Addentis à Bondy pour savoir ce qui motivait les chirurgiens dentistes qui y tra- vaillent. Cecentres’estengagédanslaluttecontrele renoncement aux soins avec comme double mission sociale de permettre l’accès aux soins dentaires de qualité pour tous, à des prix accessibles à tous. Les praticiennes rencontrées ont souvent commencé leur exercice en cabinet libéral puis pour des raisons familiales comme le suivi d’un conjoint ont délibérément pris le parti de travailler dans un centre comme sa- lariée.Lechoixdececentredentaireareposé sur de nombreux critères et des conditions de travail que nos consœurs n’ont pas retro- uvés partout. Le centre comprend six cabinets avec des moyens techniques performants afin que soit délivrés des soins dentaires de qualité et une mise en œuvre de pratiques profession- nelles irréprochables. Le travail à quatre mains avec une assistante attitrée apporte unconfortetunluxequel’onnepeutpastou- jourss’octroyerpourdesraisonsfinancières. Ici les patients ne sont pas répartis en fonc- tiondesdisponibilitésdesagendasdesprati- ciens. Chaque patient est suivi par un seul praticien. Cela permet une relation continue entre le patient et le dentiste et une relation commeencabinetlibéralpeutalorss’établir. Depluslaméthodeglobaleavecdesprotoco- leséprouvéspermetuneréhabilitationcom- plètedeladenturedespatientsavecdessoins qui peuvent, si nécessaire, prendre quatre heures au fauteuil. Fermé le mercredi et le samedi, sur quatre jours le rythme de travail en centre est plus confortable qu’en cabinet libéral. Finir à 18H30permetdes’organiserfacilementavec les enfants et procure un bel équilibre entre travail et vie de famille. Lamiseenplacetrèsrégulièrederéunions permet de discuter avec ses confrères pour résoudre des cas difficiles et même bénéfi- cier d’une aide ponctuelle. Le seul petit hic, c’est la formation continue ! Les femmes sont apparemment plus sou- cieuses de leur qualité de vie et de l’impor- tance de garder temps et énergie pour no- tamment s’occuper de leurs enfants (la célè- bre « deuxième journée de travail des « fem- mes » commençant lorsqu’elles arrivent chez elles.) Alors le salariat en centre cor- respondàbeaucoupdeleursattentesChaque année ce mode d’exercice séduit de plus en plus d’entre elles. Seule une réforme des contrats au niveau de l’ordre avec la possibi- lité d’avoir plusieurs collaborateurs permet- trait d’accueillir ces jeunes au sortir de la fac afin de leur permettre un début d’exercice plus rassurant au sein d’une équipe comme dans les centres. L’avenir nous dira si la pro- gression croissante de ce mode d’exercice risque de détrôner l’activité libérale ! ENQUÊTE Le salariat, avenir de la profession ? La féminisation de la profession entraîne t’elle le déclin des installations en cabinet libéral ? – Taux de féminisation de la profession: 40% – 49,7% de consoeurs chez les 35/39 ans – 61,5% de consoeurs chez les moins de 30ans – 3766 praticiens salariés : 9,5% de l’en- semble de la profession – 2441 praticiennes salariées : 2/3 des sala- riés (Selon les statistiques 2012 de la Drees) Statistiques Dans certains centres, elle se calcule au pourcentage ; dans d’autres, la rémunéra- tion est fixe. Certains praticiens sont plus à l’aise avec le premier système, d’autres avec le second. Dans tous les cas, ces deux systèmes ont leur avantagés et inconvé- nients en termes de motivation, pression et rythme de travail. Chez Addentis : Rémunération fixe ou variable, permet- tant aux dentistes un salaire de 60.000 à 95.000 euros brut par an Cinq semaines de congés payés Mode de rémunération Après deux ans passés dans le libéral j’ai choisi de travailler comme salariée dans un centre pour avoir plus de temps à consacrer à mes enfants. Chez Addentis, le centre est fermé le mercredi et le samedi, je peux ainsi toutàloisirprofiterdemafamille.Ilétaitim- portant pour moi d’avoir un salaire mini- mum et surtout du matériel performant pour conserver les bonnes habitudes ensei- gnées à la faculté. J’ai la chance à Bondy de mettre la digue, d’utiliser la rotation conti- nue pour faire les traitements de canaux et d’avoiraccèsaumeilleurdestechniquesqui ont fait leurs preuves. Dans une ambiance sympathique, tout le monde se retrouve au repas entre 13h et 14H afin de pouvoir créer des liens qui renforcent la convivialité. Je ne gère ni l’administratif, c’est le centre qui prendenchargetouslesaspectsliésàlages- tion (gestion des fournitures, comptabilité, facturation, gestion du personnel...).ni les rapports financiers : je n'ai pas à réclamer d'argent. Je peux me consacrer entièrement au relationnel, c'est ce qui me plait dans ce métier.L’équipemiseenplacechezAddentis donnelaprioritéàl’accueil,autraitementet àlapriseenchargedupatient.Unecoordina- trice dont la mission dépasse largement le cadre des tâches administratives écoute constamment les besoins et les attentes du patientparfoisrejetéd’autrescabinets. Jeredonnelesourireetj’exerceainsidefa- çon entière mon rôle de professionnelle de santé. Interview du Dr Naima BOUFOUS EL KANECH Mariée, deux enfants, Thésée en 2008 Je remplis un rôle social dont je suis fière « Je remplis un rôle social dont je suis fière » « Je ne me concentre que sur mon métier c’est à dire mes mains et ma tête » « Je redonne le sourire et j’exerce ainsi de façon toute entière mon rôle de professionnel de santé.» « Salarié : un statut qui laisse plus de temps libre et génère moins de soucis» Tsyhun/Shutterstock.com donskarpo/Shutterstock.com ilyaka/Shutterstock.com AaronAmat/Shutterstock.com