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cosmetic Le magazine international de l’esthétique dentaire

I 33 spécial _ psychologie I cosmeticdentistry 3_2012 _Théories évolutionnistes Dans son ouvrage datant de 1859, « L'origine des espèces », Darwin a développé plusieurs principes de baseconcernantlasélectionévolutionniste.Selonlui, les êtres vivants qui survivent le mieux sont ceux qui s’adaptent le mieux à leur environnement (sélection naturelle).Ilaprésentéparlasuite,leconceptdelasé- lection sexuelle (1871). Ainsi, les personnes du même sexe cherchent à établir une relation avec celles du sexe opposé, se retrouvant ainsi en compétition avec leurs semblables (sélection intrasexuelle). D’autre part,leurpréférencevaàdesmembresdusexeopposé qui présentent des traits caractéristiques précis (sé- lectionintersexuelle).Cetteperspectiveadonnélieuà lathéorieévolutionnisteduchoixdupartenaire(Buss &Barnes,1986;Kenrick&Trost,1993;Doosje,Rojahn & Fischer, 1999). Le but du processus de sélection est avant tout de stabiliser l'espèce, bien que les caracté- ristiquesextrêmesnesoientpasévoquées.Lesindivi- dusprésentantdesressemblancessemblablesàlapo- pulation moyenne sont moins menacés de mutation, contrairement à ceux dont les caractéristiques ne respectentpaslanorme(Barash,1982;Bumpas,1899; Dobzhansky, 1970 ; Symons, 1979). Étant donné que les individus attirés par la norme vont à leur tour procréer, leurs descendants posséderont également des qualités stabilisatrices, ils auront ainsi plus de chance d’être choisis pour partenaire. De plus, la sé- lection sexuelle dépend en grande partie de la capa- cité de reproduction. Ainsi, les gênes se transmettent de génération en génération, plus chez celles capable de procréer que chez celles qui vieillissent. Par conséquent, il est à la fois important pour une personne d’être ordinaire et d’autre part, c’est un avantage de par ses caractéris- tiques, de se détacher du groupe pendant la courte durée de sa vie. De ce fait, il est possible d’être remar- qué plus tôt et d’avoir éventuellement une chance de reproduction. Ce dilemme est repris par Zahabis dans sa théorie sur la « Sélection sexuelle des bons gênes » ou bien aussi la « Théorie du handicap » (1975). Des ornements hors du commun comme les plumes de la queue d’un paon ou les cornes d'un cerf réduisent leur probabilité de survie. En effet, la formation et la conservation de la parure requièrent un gros effort énergétique. Seuls les êtres vivants ayant des res- sources importantes peuvent se permettre d’avoir de telles caractéristiques. Du point de vue intrasexuel, lesornementsserventàdissuaderlesennemis.Ils’agit par ailleurs d’un avantage du point de vue intersexuel puisqu’ils permettent d'attirer l'attention d'un parte- nairepotentieletdeluisignalerque,malgréunhandi- cap,lasurvieestpossible.Parconséquent,danscescas, une divergence de la norme peut s’avérer judicieuse et être considérée comme étant belle. De même qu’en matièredevisageshumains,lesvisagesordinairessont considérés comme étant les plus beaux (Langlois & Roggman, 1990). Ils paraissent d'autant plus attrayants, lorsque des caractéristiques spécifiques s’en détachent, comme des grands yeux. (Perrett, May &Yoshikawa,1994). Hamilton et Zuk (1982) ont étudié la relation entre le système immunitaire et les ornements. L’augmen- tation de maladies para- sitaires et d’infections qui y sont associées est à l’origine de l’augmentation de la taille et de la symétrie des plumes de la queue des hirondelles. La beauté indique également que l'on peut lutter contre l'adversité. Les plumes de la queue de l'hirondelle ou celles du paon sontdescaractéristiquesphysiquesquileurpermettent de résister aux parasites. Plus l'agression est considé- rable, plus la victoire est visible de l’extérieur. Ainsi, le partenairepotentielpeutespérerpouvoirtransmettre unbonsystèmeimmunitaireàleursdescendants. Toutes les approches des théories évolutionnistes relatives à l'attractivité reposent sur « la loi du plus fort ». Les partenaires considérés comme étant beaux, sont ceux qui sont le moins exposés aux dangers de mutation et qui présentent des caractéristiques physiques, symboles de leur bonne forme physique (Menninghaus,2003). Afin de montrer qu’il est possible pour la science de travailler avec des phénomènes, nous allons briè- vement présenter l’étude de Magro (1997). Il établit unrapporthorsducommunentrel'évolutionetl'idéal de beauté actuel. En se reposant sur la genèse de la vie humaine, il explique pourquoi Barbie est consi- dérée comme étant belle. Il a présenté des photos de personnes à des étudiants. Celles-ci présentaient des caractéristiques physiques primitives ou évoluées. Àtitred’exemple,etparrapportàl’hommedel’époque moderne, les jambes de l'homme préhistorique étaient plus courtes, ses doigts étaient plus courbés, soncouétaitpluscourtetsataillepluslarge.Ensuite, deux photos étaient présentées, sur lesquelles une seule caractéristique était modifiée, afin de déter- miner l'appréciation de l'attractivité. Les résultats ont montré que les caractéristiques évoluées étaient perçues comme étant plus belles que les primitives. Ensuite, Magro a comparé les résultats avec le phy- sique de la poupée Barbie, mise sur le marché pour la