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Dental Tribune Édition Française

Dental Tribune Édition Française | Septembre 20122 Lesexpertss’inquiétentsérieusementde la résistance aux antibiotiques des gono- coques,bactériestransmisessexuellement qui infectent chaque année environ 20.000personnesenFrance.Enjuin,l’OMS a demandé aux gouvernements et méde- cins de renforcer la surveillance de cette in- fection qui peut entraîner, en l’absence de traitements, des complications chez l’homme et chez la femme en particulier avec un risque de stérilité explique le pro- fesseur Michel Janier (responsable du cen- tre des MST de l’hôpital Saint-Louis, Pa- ris) : « Cette bactérie, responsable d’uré- trite chez l’homme et de cervicite chez la femme, se traite aujourd’hui par une injec- tion de 500 milligrammes de ceftriaxone en intramusculaire, avant, nous avions d’autreschoix.Legonocoqueestdevenuré- sistant aux sulfamides à la fin des années 1930, puis il s’est mis à résister à la péni- cilline, ensuite il a muté pour devenir in- sensible à d’autres antibiotiques comme lestétracyclinesetlesmacrolides.Uneau- tre molécule de la famille des cépha- losporines, la céfixime, peut être utilisée par voie orale, mais les taux sanguins ne sont pas suffisants aux doses usuelles pour en venir à bout. Par ailleurs, les antibiotiques de la famille des fluoro- quinolones depuis cinq ans sont égale- ment devenus inactifs. Depuis dix ans, des nouvellessouchessontapparuesenAsie,et en particulier au Japon, contre lesquelles des doses de plus en plus fortes de cef- triaxone sont nécessaires pour obtenir la concentration minimale inhibitrice. Selon le Centre de référence des gonocoques de l’Institut Fournier à Paris, entre 10 et 15 % des souches commencent à devenir moins sensibles à ces antibiotiques. Au début des années 1980, avant l’irrup- tion du sida, l’épidémie de gonocoques était explosive en France. Après une pé- riode d’accalmie liée à la prévention du risque sexuel par les préservatifs, l’infec- tion est à nouveau en recrudescence, en particulier parmi les homosexuels, mais aussi les hétérosexuels multipartenaires. L’infection est aussi observée avec une fré- quence accrue chez des jeunes filles de mi- lieux défavorisés. « Il s’agit d’une infection très contagieuse, avec une période d’incu- bation très courte », précise le professeur Janier. Il est très important de faire des pré- lèvements et des cultures face à une infec- tion urétrale ou une cervicite, avant tout traitement, pour suivre l’évolution des souches et des résistances. Autrefois terreur des marins et des sol- dats, la blennorragie, également connue sous le nom familier de « chaude-pisse », se guérissait facilement grâce à la pénicilline. C’est la MST la plus fréquente après les chla- mydiae. Selon l’OMS, plus de 100 millions de personnes se contamineraient chaque année.« Cen’estpasunproblèmeeuropéen ou africain, c’est vraiment un problème mondial », prévient le docteur Manjula Lusti-Narasimhan (service des maladies sexuellement transmissibles de l’OMS). Parmi les derniers traitements encore envi- sageables figurent les céphalosporines. « D’ici deux ans, l’infection résistera à tous les traitements actuellement disponibles.» Un point de vue un peu exagéré? L’inquié- tude est justifiée, car, même si deux autres antibiotiques peuvent encore être utilisés, l’aminoside et la gentamycine, ils présen- tent cependant l’inconvénient pour le pre- mier d’être inefficace sur les formes de go- nococcies orales, et pour la seconde des ef- fets secondaires non négligeables. PLANÈTE DENTAIRE La « chaude pisse » difficile à refroidir : Les gonocoques résistent de plus en plus aux antibiotiques.AlfonsodeTomas/Shutterstock.com En 2004, au lendemain de Noël, lors d’une des pires catastrophes naturelles de la der- nière décennie, plus de 200.000 personnes duSud-Estasiatiqueonttrouvélamortsuite au tsunami. Depuis 2006, des missions humanitaires organisées par le Partenariat du Pacifique ont été menées dans la région. Récemment, les premières troupes de soutien, y compris des dentistes militaires, ont été déployées du monde entier pour la campagne de cette année. Le commandant de la mission, le Capi- taine Morgan James, de la marine améri- caine, a parlé aux journalistes avant d’em- barqueretdéclaréquel’exerciceconjointof- frira pendant les deux mois à venir, des visi- tes médicales répétées dans différentes régions et îles indonésiennes, aux Philippi- nes, Cambodge et au Vietnam. Environ 100 dentistesprendrontpartàlamission,dontle budget est de 20 millions de dollars et de- vrait être terminée au début du mois d’août. En plus des soins dentaires tels que le dé- tartrage et les extractions, les troupes offri- ront également d’autres services médicaux et techniques, et formeront les profession- nelsmédicauxlocaux.Environ1000profes- sionnels, militaires et civils, font partie de la mission qui est subventionnée par des orga- nisationsnongouvernementalesdontlebut et de renforcer la coopération internatio- nale, ainsi que la capacité régionale d’inter- vention d’urgence pour le futur. Plusieurs pays, dont la France, Singa- pour et la Corée du Sud, vont également participer pour la première fois. Depuis le dé- but, les États-Unis, le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont fourni des effectifs réguliers. Pendant la dernière mission, en 2011, les pays partenaires ont dispensé des soins médicaux et dentaires à plus de 21.000 patients. Les participants sont hé- bergés par l’US Navy, qui fournit également la plupart des transports et le soutien logistique à par- tir de l’USNS Mercury, l’un de ses deux navi- res-hôpitaux en fonctionnement. Le navire a les moyens d’effectuer entre 100 et 150 interventions chirurgicales par jour en mer et sur terre. Avec près de 200 navires et plus de 300.000 soldats dans la région, la flotte américaine dans le Pacifique est actuelle- ment la plus grande puissance navale mili- taire dans la région Asie-Pacifique. Lors d’une visite dans la région, en novembre l’année dernière, le président américain Barack Obama a annoncé ses intentions de renforcer les relations US-Asie Pacifique pour promouvoir la stabilité dans la région, dont le partenariat est considéré comme un élément essentiel. Des dentistes participent à une mission d’aide militaire pour l’Asie-Pacifique… Des marins américains lors d’une cérémonie de promotion pendant la mission de 2011,à bord du navire amphibie USS Cleveland dans la mer Arafura.(DTI/Photo :US Navy/Michael Russell) Les résultats préliminaires d’une étude d’observation conduite par Heraeus Kulzer semblent confirmer le potentiel d’un relar- gage lent d’antibiotique local dans le traite- ment complémentaire des parodontites. Se- lon les données préliminaires, présentées par la société aux membres de la presse den- tairependantEuroperio7,l’agentaréduitles symptômes de la maladie parodontale, y compris la profondeur des poches et les sai- gnements du sulcus, significativement après 12 mois. Heraeus a commencé l’étude clinique d’observation, impliquant plus de 150 dentistes en l’Allemagne, au début de 2010.Dansl’étude,lespochesontététraitées avec Ligosan Slow Release, un antibiotique local de cette société, à base de doxycycline lancé la même année en Allemagne. Selon Heraeus, une fois appliqué, le gel libère l’a- gent pendant 12 jours. Ces nouvelles don- nées pourraient corroborer les résultats d’une étude récente conduite par les cher- cheurs du groupe ERGOPERIO sur le gel à li- bération prolongé de doxycycline. Dans un essaicliniquerandomiséconduitsurdespa- tients à Hong-Kong, les sujets à qui la sub- stance a été administrée ont montré une di- minution plus grande de la profondeur de sondage comparée avec les sujets de contrôle. « Le biofilm ancien est difficile à traiter et de grandes concentrations d’anti- biotiquesontd’habitudenécessairespourle pénétrer », d’après le docteur Niklaus Lang, l’auteur principal de l’étude. « Les résultats deessaisoutiennentleconceptquelalibéra- tionlocaledecesantibiotiquespeutjouerun rôle important dans le contrôle de l’inflam- mation et dans le traitement des poches pa- rodontales profondes chez les patients trai- tés. » Lang a ajouté que, indépendamment desrésultatsprometteurs,lessoinsdemain- tenanceàlongtermesonttoujoursnécessai- res pour un bon pronostic clinique à long terme. Leseffetscliniquesde l’antibiothérapielocale confirméeenparodontologie. Dr Niklaus P.Lang (au milieu) présentant les résultats de l'étude du groupe ERGOPerio à la presse. (DTI/Photo Annemarie Fischer)