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Dental Tribune Édition Française

Implant Tribune Édition Française | Janvier 201214 Introduction La nécrose vasculaire ou ostéonécrose est une maladie qui apparaît lors de la perte mo- mentanéeoudéfinitivedel’irrigationtrabécu- laire. En absence de sang, l’os meurt et se né- crose. Cette maladie est connue sous le nom d’os- téonécrose, nécrose aseptique ou nécrose par manqued’irrigation. Ilexisteplusieurscausesquigénèrentlané- crosevasculaire: Alcoolisme,abusdestéroïdes,syndromede décompression, compression vasculaire, hypertension, vascularités, thromboses, irra- diation, anémie falciforme, maladie de Gau- cher.Danscertainscaselleestidiopathiqueet les rhumatismes arthritiques et lupus sont certainesdescausespossibles. Il est vrai que cette pathologie n’était pas commune dans nos cliniques. Actuellement, elle est protagoniste de complications quoti- diennes dans les cas d’ostéonécrose associées aux bisphosphonates. Ces médicaments sont utilisés pour traiter les maladies de réabsorp- tions osseuses, comme l’ostéoporose et les cancers osseux, avec ou sans calcémies, asso- ciées au cancer du sein et de la prostate. Compte tenu de l’efficacité du traitement, les bisphosphonates sont prescrits pour toutes lesmaladiesprovoquantunefragilitéosseuse. Sur cette complication, il n’existe aucun protocole concret relatif à la prévention où à sontraitement. Il paraît fondamental de retirer les bisphosphonates quelques mois avant toute intervention.Ceciaccompagnéd’antibiotique préetpost-traitement,d’uneparfaitehygiène buccaleavecutilisationd’uncollutoiredetype chlorhexidine,sontlabasepourlaprévention etlecontrôledecettepathologie. Toutes ces précautions n’éliminent pas en- tièrementlerisqued’apparitiondecettecom- plication et les variantes de formes, d’exten- sions,destissusaffectés,cequinousempêche pourl’instantdegénéraliseruntraitement. Letraitementleplusconnuconsisteenune utilisationcombinéed’antibiotiquesetdechi- rurgiedelamasseosseuse. Depuis quelques années, on a commencé à rechercher des solutions plus efficaces et moins agressives. La thérapie hyper barrique paraîtêtreunesolution,cependantlemanque d’infrastructures disponibles fait que son ac- cèsestdifficile. La solution du laser a été vue comme une voie de traitement, pendant que d’autres ont commencéàutiliserl’ozone,mêmeautravers d’huilesozonisées. L’ozone est un gaz très instable, difficile à manipuleretàconserver.Defait,ilconvientde l’utiliser dès sa production. Ses effets ne sont pas inconnus, nous savons qu’il augmente l’oxygénation sanguine, qu’il est bactéricide, fongicide et virucide, qu’il diminue l’agréga- tionplaquettaire,qu’ilestanti-inflammatoire etstimulelesystèmeréticulo-endothélial. Depuisquelquestemps,enodontostomato- logie, il s’utilise en donnant de très bons résul- tats en endodontie, périodontie, chirurgie et odontologie conservatrice. L’ozone produit à traversdesdéchargesélectriquesgénéréespar HealOzone (Kavo, Biberach, Allemagne), d’ap- plication immédiate et localisée, est très bien documentée, cependant l’utilisation de ce dispositifn’ajamaisétéformaliséedanslescas d’un traitement d’ostéonécrose. Sachant la ca- pacité de ce gaz, nous nous sommes proposés detraiteruncascliniquedecettepathologie. Casclinique Au mois d’octobre 2010, une patiente de 57 ansvientànotreclinique. Depuis10ans,elleauneprothèsemixtesu- périeure,quicommenceàprésenterquelques problèmes. La première option est de retirer définitivementcetteprothèse(Fig.1). L’histoire clinique de la patiente limite le traitement : fumeuse, opérée d’un cancer du sein,psychologiquementaffectéepardespro- blèmes de famille et un traitement à base de bisphosphonatesenpriseoraledepuis8ans. Nous expliquons à la patiente les possibles complications qui peuvent surgir en consé- quence de l’extraction des pièces restantes. Elle souhaite une prothèse implanto-suppor- téefixe. Elleprendrendez-vousavecsononcologue, pour envisager la possibilité de stopper l’ab- sorbation de bisphosphonates durant au moins 6 mois et d’arrêter de fumer. Clauses sinequanoneacceptées. Six mois plus tard, nous procédons à l’exo- dontie des 6 pièces restantes et à la mise en placede6implantspostextraction. Trois jours avant l’intervention, la patiente est pré-médicamentée avec amoxiciline-cla- vulanique 500/125 et elle utilise un collutoire de chlorhexidine. Elle suivra ce traitement les dix jours postérieurs à l’intervention, indé- pendamment des complications qui ont pu surgir. Quelques-unesdespiècesàextraireprésen- tentdessignesd’ankylose.Pourfaciliterlesex- tractions,nousutilisonslesultrasons(Fig.2,3). Nousplaçons6implantsFrontier(GMI,Ilerim- plant,Spain)auxpositions16,14,12,22,24et26 (Fig.4,5). Lepostopératoireimmédiatsedéroulenor- malement. 72heuresaprès,onobserveunelésionauni- veau des pièces 12 et 13 (Fig. 6) avec une légère douleurautoucheretuneexpositionosseuse. Au bout d’une semaine, après avoir enlevé les pointsdesuture,nousobservonsquelalésion aaugmenté.Nouscommençonsdoncletraite- ment à base d’ozone. Nous choisissons des coupelles d’un diamètre supérieur à la lésion, afin de pouvoir traiter une superficie plus grande que la zone infectée et nous réalisons toutesles48heuresuneapplicationde3à4mi- CAS CLINIQUE Traitementàl’ozonedel’ostéonécrose maxillairesupérieureassociéeaux bisphosphonates. DOCTEUR VICENTE FERRER PÉREZ · Diplomé d’Odontologie de l’Université de Murcia (Murcia-Espagne) en 1997. · Spécialiste en Implantolo- gie,Implanto-prothèse et Périodontie à l’Université de Murcia (Murcia-Espa- gne). · Professeur associé au département d’odonto- logie intégré de l’adulte de la Faculté d’Odon- tologie,Université de Murcia (Murcia-Espa- gne). · Professeur du Master d’implantologie,Uni- versité de Murcia (Murcia-Espagne). · Chef d’opinion de Global Medical Implant (GMI). Email:dr.ferrerperez@gmail.com 1 2 43