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Dental Tribune Édition Française

DentalTribune :Le conseil de l’Ordre a pris clai- rement position pour le droit aux chirurgiens- dentistes d’intervenir sur la capacité à réaliser des injections d’acide hyaluronique à visée es- thétiquedanslasphèrebuccaleetpéribuccale. Maiscertainsconfrèrespratiquaientdepuisde nombreusesannées,certesdefaçonconfiden- tielle,cestechniques.Alors,d’oùvientcettepo- lémique qui fait qu’aujourd’hui, même les la- boratoirespharmaceutiquesn’osent pascom- muniquer auprès des dentistes ? Dr Couzinou : Depuis la loi du 9 août 2004 le code de la santé publique a été modifié. Une nouvelle définition de l’art dentaire (ArticleL.4141-1ducodedelasantépublique) comporte la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies congénitales ou ac- quises,réellesousupposées,delabouche,des dents, des maxillaires et des tissus attenants dans le respect des modalités fixées par le code de déontologie de la profession. Le21juillet2009,laloiBachelotinsèreunvo- letconcernantlamédecineesthétiqueauvaste dispositif législatif, «Hôpital-patients-santé- territoire»diteHPST.Danslecadredecetteloi, le Dr Claude Le Louarn (président de la société française de chirurgie plastique, reconstruc- trice et esthétique) sollicitait une réponse pré- cise concernant la possibilité pour les chirur- giens-dentistes,auregarddelaréglementation en vigueur, de pratiquer des injections à visée esthétiquesurlecontourdelabouche. Le conseil national de l’Ordre des chirur- giens-dentistes a été consulté par les conseillers du ministère de la santé en ce qui concerne l’éclaircissement dentaire et les in- jections d’acide hyaluronique. Il est évident que nous serons fermes sur notre capacité professionnelle. Pensez-vous que la puissance des lobbyings des chirurgiens esthétiques puisse empêcher les confrères chirurgiens-dentistes de prati- quer cet exercice ? Non, il s’agit de la capacité, de la compé- tence et du territoire d’intervention dévolus aux chirurgiens-dentistes. D’ailleurs, les compagnies d’assurance RCP, pour le moins de nature frileuse, couvrent nos confrères dans ce domaine d’activité. Tous les praticiens et les industriels sont dans l’attente de textes clairs sur la légalité d’exer- cer cette pratique. Quand cela doit-il être dé- battu ? Avons-nous de grandes chances d’ob- tenir gain de cause ? Nous obtiendrons gain de cause mais la date de publication de ces trois décrets reste pour l’heure inconnue du fait notam- ment des rivalités existantes entre les di- verses spécialités médicales et entre les médecins spécialistes et les médecins gé- néralistes. Pensez-vous que les techniques d’injection à visée esthétique doivent être enseignées et à quelniveau ?Eneffet,lespraticiensenexercice devraient-ils subir une formation et par qui ? Il enestalorsdemêmepourlesétudiantsencur- sus terminal. Comme pour le Méopa, les formations de- vrontrépondreàuncahierdeschargessurle- quel le conseil national de l’Ordre a entamé une réflexion. Il serait opportun que les étu- diantssoientformésàcestechniquesdansle cadre de la formation initiale. Se pose également, Mr le président, le pro- blème de l’extension au niveau des garanties par les assurances,et sur quels critères ? L’injection d’acide hyaluronique est cou- verte par la RCP du praticien dans des condi- tions qui varient fortement d’une assurance à l’autre. Le seul problème qui se pose est un problème éthique. Doit-on proposer une telle interven- tion, ou doit-elle être une demande formelle du patient ? Ces techniques esthétiques rentrent dans notre panel de réhabilitation thérapeutique. La responsabilité du praticien rentre dans le choix de la molécule d’acide hyaluronique, desadjuvantsquilacomposentetdelatraça- bilité de la molécule. MrlePrésident,c’estaveclesourirequej’aime- rais terminer cette rencontre. Une probléma- tique vous tient à cœur, où en sommes-nous avec les bars à sourire ? On s’achemine vers une législation européenne qui permettrait un taux de concentrationenperoxyded’oxygèneinfé- rieur à 0,1 % pour un usage libre et compris entre 0,1 % et 6 % pour les chirurgiens-den- tistes. Il est extrêmement difficile d’obtenir la fermeture de ces établissements. Il faut qu’un huissier demande l’autorisation à un juge du tribunal TGI de rentrer dans ces offi- cines afin de récupérer les factures des pro- duits utilisés pour en vérifier la concentra- tion. C’est une lutte quotidienne. ESTHETIQUETRIBUNE The World’s Esthetic Newspaper · Édition Française DÉCEMBRE 2011–Vol. 3, No. 12 www.dental-tribune.fr ACIDEHYALURONIQUE: QUEDITL’ORDRE? Interview EXCLUSIVE du Dr Couzi- nou,Président de l’Ordre National des Chirurgiens - Dentistes ” Page 25 PASÀPAS: Dr Zbili,vous guide … Les bons gestes,les bons conseils … simple et didactique,tout ce que vous devez savoir pour éviter les faux-pas ” Pages 30 & 31 JURIDIQUE: Entre légimité et législation,que pouvez-vous faire,comment et quelles sont les limites ” Page 28 Interview du Dr Couzinou SPÉCIAL ACIDE HYALURONIQUE